Toni Griffin

— Pourquoi n'avez-vous pas informé mon exécuteur de cela ?
— Parce que cet homme est un connard homophobe.
— Excusez-moi ? bafouilla Alex en se redressant sur son siège. 
— Écoutez, je suis gay et si cela doit être un problème, s'il vous plaît, dites-le-moi et j'essaierai de trouver un autre moyen de faire réparer mon pick-up et je vous débarrasserai le plancher dès que possible. 
Il se tritura le cerveau en essayant de trouver des idées pour faire réparer son véhicule et quitter la ville au plus vite. Il fit un rapide calcul de l'argent qu'il avait à la banque et se dit qu'il pourrait peut-être y arriver. Il se retrouverait sans un sou en poche, mais au moins il serait loin d'ici.
— Pourquoi diable pensez-vous que mon exécuteur est homophobe ?
Le fait que l'Alpha ait ignoré sa question ne passa pas inaperçu pour Brian.
— Parce que lorsque je lui ai dit qu'il était mon compagnon, il n'a eu qu'une hâte : s'éloigner de moi le plus vite possible. Il m'a dit – sans aucune équivoque – qu'il ne s'accouplerait jamais avec un homme, sans parler de moi. Comme je vous l'ai déjà dit, il me veut hors de la ville dès que possible. Croyez-moi quand je vous dis que m'attarder ici et être rejeté à la moindre occasion n'est pas l'idée que je me fais d'un agréable moment, mais je suis coincé et j'apprécierai un peu d'indulgence.
Il regarda l'Alpha et s'immobilisa devant l'expression qu'il vit sur son visage. La stupeur ne faisait aucun doute, mais on aurait également dit que tout son sang avait quitté son visage.
— Mon frère n'est pas gay, déclara Alex après une bonne minute de silence.
— J'en ai été informé, en effet.
Il lui fallut un moment pour comprendre ce qu'avait dit Alex et cela lui coupa le souffle. 
— Oh, bon sang... Votre frère ? murmura-t-il.
— Alexander Holland. Frère de Marcus, Simon et Patrick.
— Je vais y aller, alors. Désolé de vous avoir dérangé.

— Ça ne sera pas toujours comme ça, fils. 
Alex leva les yeux sur son père. 
— Pourquoi cela doit-il être comme ça pour commencer ? demanda-t-il sans vraiment attendre de réponse. Ce n'est pas juste.
— La vie n'est pas juste, Alex, tu le sais. Mais nous devons jouer avec les cartes qui nous sont données. On ne te donne jamais plus que ce que tu peux supporter, il faut simplement laisser faire le temps, lui dit sa mère d'une voix douce et réconfortante.

L’inspecteur hocha la tête, puis attrapa son verre vide en plus des menus avant de se diriger vers le bar pour passer leur commande. Alors qu’il attrapait sa troisième bière de la soirée, son corps fut précipité dans une véritable tornade d’émotions. Une vague de chaleur l’envahit, son cerveau se mit à tourner à toute allure et son sexe durcit. Il inspira profondément, et la plus enivrante des odeurs ravagea ses sens. Il resta face au bar quelques instants, fermant les yeux pour essayer de reprendre le contrôle sur son corps, et inspira profondément. En vain. La seule chose qu’il sentait, c’était son âme sœur.

– Vous avez pensé à comment vous allez payer ça ? demanda son père.

– Nous avons quelques économies. Ce n'est pas beaucoup, mais on espère que ce sera assez pour un ou deux essais de PMA.

– Gardez votre argent ; ta mère et moi en avons bien assez à la banque pour couvrir ça.

Zack resta un moment hébété :

– Papa… Je ne peux pas vous demander de faire ça, dit-il finalement.

– C'est absurde ! Nous allons devenir grands-parents, laissez-nous vous aider.

Zack s'essuya les yeux, et prit son père dans ses bras :

– Merci, murmura-t-il.

Quand Ben autorisa la meute à courir, Jake ne réfléchit pas, et enleva sa chemise avant de s'attaquer aux boutons de son jean.

Ce n'est que quand on lui toucha délicatement le dos du bout des doigts et qu'il entendit le souffle saccadé derrière lui qu'il réalisa ce qu'il avait fait. Jake se tourna rapidement vers Patrick, mais à la vue du visage de son compagnon, il compris qu'il était trop tard et que celui-ci avait tout vu.

Est-ce qu'il appréciait que son âme soeur ait aimé quelqu'un avant lui? Clairement pas ! Mais il ne pouvait pas changer grand chose au passé. Il ne pouvait qu'aller de l'avant, et c'était exactement ce qu'il comptait faire.