EN SUIVANT LES ROUTES
SUR LES BORDS DU LAC DU BOURGET
Les mots sont impuissants à peindre les nuances
Du lac, vêtu par les vapeurs,
De teintes idéales.
Sous le soleil si chaud de l'arrière-saison,
Septembre lumineux, malgré ses remembrances,
Ne laisser naître en nous que de fragiles peurs :
Août règne encor au ciel, vainqueur des heures pâles,
Colorant les dahlias, fougueuse floraison,
Et, malgré son ardeur, la fraîcheur des prairies
Fait rêver de chromos aux tendres bergeries.
p.58
LE VERS
Le vers a la splendeur du diamant intangible ;
Le stylet du critique en vain le prend pour cible :
Il demeure intégral, royal, incoercible,
La prose, auprès de lui, n'est qu'un pauvre argile
Que le commun façonne et transforme à son gré,
Mettant pour sol un mi, pour fa dièze un ré,
Car la prose est changeable et d'armure fragile.
…
p.69
LA MARCHE DES SAISONS
Il est des soirs si blonds, il est des nuits si douces,
Des jours si parfumés de tendresse et d'espoir,
Des jours qui vont glissant comme un pas sur des mousses,
Des jours où le bonheur a mis ses reposoirs !
p.21