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Blue Period tome 1 sur 14

Nathalie Lejeune (Traducteur)
EAN : 9782811645380
228 pages
Pika Edition (01/01/2021)
4.23/5   325 notes
Résumé :
Tout semble réussir à Yatora. Au lycée, il a toujours d’excellentes notes. Mais cela ne l’empêche pas de passer de bons moments avec sa bande de potes. Ils sont un peu vus comme des rebelles et nul ne songe à les ennuyer. Pourtant, au fond de lui, le jeune homme se cherche. Avoir de bonnes notes, c’est bien, mais pour quoi faire ? Et dans quelle université aller ensuite ?

Sa vie va basculer lorsqu’il découvre la toile peinte par une élève du club d’ar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
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Yatora Yaguchi est en classe de Première au lycée. S'il aime sortir avec ses copains, boire et fumer, Yatora est également un brillant élève qui, en cette période d'orientation, a pour but d'intégrer une école pas trop chère qui lui apportera un avenir sûr. le jeune homme ne se pose pas vraiment de questions sur ce qu'il aime vraiment, il veut juste être un bon pote et un bon élève. Mais lorsqu'il découvre un jour un tableau peint par une camarade de classe en cours d'arts plastiques, il est bouleversé. Intrigué par les émotions qu'il ressent, il s'inscrit au Club d'art de son lycée.

"Blue period" est un seinen qui plonge littéralement le lecteur dans le monde de l'art, ses techniques, son histoire et ses pratiques. A travers le personnage de Yaguchi, nous découvrons que les études artistiques, souvent dénigrées, sont extrêmement dures, exigeantes et sélectives. Mais elles sont également l'occasion d'appréhender le monde différemment, de porter un regard nouveau sur les choses qui nous entourent. Yaguchi trouve ainsi dans la pratique de l'art le moyen d'exprimer ses émotions et de s'ouvrir enfin aux autres. C'est une véritable thérapie ! C'est également l'occasion pour le jeune homme, qui jusqu'à présent ne trouvait aucun intérêt à son quotidien, de trouver un but à sa vie, au point de viser la prestigieuse université des arts du Japon, la Geidai.
Scénario rythmé, dessins très expressifs, ce manga est très agréable à lire. C'est en plus une mine d'informations sur la place et la pratique de l'art au Japon, des écoles très sélectives aux techniques, en passant par une réflexion sur le fait qu'il est difficile de s'affirmer en tant qu'artiste face des orientations toutes faites dès lors que l'on est un élève brillant...
Un premier volume dense, très prometteur pour la suite.
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Même si je reconnais la qualité de ce manga qui aborde un sujet qui sort un peu des sentiers battus, je dois dire que je n'ai pas trop apprécié ce premier tome que ma médiathécaire m'avait conseillé avec beaucoup d'enthousiasme. En effet, il y a une accumulation de petites choses qui m'ont gênée et m'ont empêchée d'entrer dans l'histoire.

Déjà, le héros ne m'a pas semblé très sympathique. En fait, c'est juste un ado comme tant d'autres avec des idées bien arrêtées, un comportement un peu égoïste, guidé avant tout par le désir de plaire et snobant tout le reste. Il n'a pas réussi à vraiment capter mon intérêt.

Et puis les dessins des personnages ne m'ont pas trop plu. Certains ont l'air hallucinés, d'autres un peu inquiétants (les canines du héros lui donnent de faux-airs de vampires par exemple), difficile de s'attacher à eux du coup.

Mais surtout, le récit est trop didactique à mon goût : on a droit à des leçons de dessins (couleurs, perspectives, etc), des données sur les études en arts au Japon (descriptions des principales écoles, prix des études, taux de réussite au concours d'entrée...). L'auteur connaît son sujet, c'est sûr, mais je ne lis pas un manga pour apprendre à dessiner ou préparer un exposé...

Et maintenant, j'hésite à lire le deuxième tome pour voir si l'histoire continue dans cette direction...
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Avant d'entrer dans le vif du sujet, resituons comme toujours la série. Il s'agit du premier manga au long cours de Tsubasa Yamaguchi, qui avait uniquement proposé un one shot au Japon auparavant, inédit en France. La série est prépubliée dans le magazine Afternoon de Kodansha depuis 2017 et son neuvième volume sortira au Japon en même temps que le premier arrivera chez nous.
La série a réussi à se faire une belle petite réputation en quelques années, remportant notamment l'édition 2020 du Prix Manga Taishô, ainsi que les 44ème Kôdansha Manga Awards 2020 catégorie générale. Après lecture du premier tome, je subodore que c'est à la fois la thématique et le traitement de la mangaka qui ont contribué à lui valoir ses prix prestigieux, car un ouvrage graphique traitant des arts me semble destiné à trouver écho auprès de passionnés des cultures visuelles de tous bords.
C'est d'ailleurs pour moi un des gros points forts de ce titre. En tant qu'amoureux du manga, j'ai à coeur de faire découvrir ma passion à des gens qui ne sont pas forcément attirés de prime abord. Heureusement, ce médium regorge d'oeuvres qui permettent d'établir des connexions avec des publics divers, et après lecture de ce premier tome, je suis convaincu qu'il pourrait parler à un large public, de préférence adolescent ou adulte à partir du moment où celui-ci est un peu sensible à la question des arts.

Ceci étant dit, voyons ce que ce premier tome a dans le ventre !

Blue Period entre d'emblée dans la catégorie des mangas centrés sur une passion. le résumé l'indique, Yatora se caractérise par son aisance générale dans un peu tous les domaines, qui l'amène à être un peu blasé. On dirait qu'il s'occupe, qu'il passe le temps et fait les choses parce qu'il faut les faire, mais sans que rien ne le fasse vibrer. Jusqu'au moment où quelque chose se déclenche en lui, en voyant une peinture.

J'insiste sur ce point, car c'est celui qui, d'emblée, a le potentiel de parler à n'importe quelle personne vivant une passion dévorante selon moi. Car je pense que personne ne naît « passionné ». Il y a bien souvent une sorte de « choc originel » qui fait office d'élément déclencheur, et ce quel que soit le domaine. Une oeuvre, une expérience, quelque chose qui va nous amener à ressentir une émotion forte et nous faire nous dire « on peut donc transmettre ça ! ». Ce qu'on a tendance depuis plusieurs années à qualifier d' « effet Wahou ».

Et c'est ce dont il est question au début de ce tome, et qui est particulièrement bien retranscrit par la mangaka. J'en ai parlé en introduction, mais je pense qu'il y a là une rencontre entre le sujet et le moyen d'expression de celui-ci, puisque n'importe qui un tant soit peu passionné de manga doit avoir une petite attirance pour les arts graphiques en général. Ainsi, il est très facile de se projeter dans le personnage de Yatora et comprendre ce qu'il ressent.

Sur ce point, la rencontre entre Yatora et la peinture est déjà un très beau moment de mise en scène, proposant des illustrations en pleine page pour accentuer l'impact de cette découverte, et surtout un détail qui m'a particulièrement plu : la femme sur la peinture semble bouger pour faire un clin d'oeil à Yatora, comme une petite facétie de la perception du jeune homme.

Et ce détail n'en est pas un selon moi, car il exemplifie la connexion qui se fait entre une personne et une oeuvre. Encore une fois, tout passionné a surement déjà ressenti ce sentiment de connexion intime avec une oeuvre en particulier, ayant l'impression que son créateur ou sa créatrice l'avait produite exprès pour nous tant elle entrait en résonance avec nous au niveau intime. Et je pense que ce clin d'oeil est là pour montrer que c'est ce qui arrive à Yatora à cet instant. Et à partir de là, il a attrapé le virus, se demandant comment a été faite cette toile, et se retrouvant davantage en phase avec ses émotions et son rapport au monde, et comprenant que la peinture peut être un mode d'expression à part entière. Cette découverte va finalement lui faire trouver sa voie.

Un manga technique et didactique

Après ce premier chapitre, Yatora entre comme nous, lecteurs et lectrices, dans le vif du sujet. Il commence à peindre, et va comprendre que c'est ce qu'il veut faire, qu'il a ça en lui. Sauf qu'on ne devient pas Picasso en un jour. Il a désormais un objectif, intégrer une école d'art, et seulement un an et demie afin d'acquérir la maîtrise nécessaire pour faire partie des quelques élus. Ainsi, la question de l'enjeu à moyen terme est réglée, nous allons pouvoir nous focaliser sur la peinture !

Car le fait de suivre un personnage totalement novice n'est pas anodin, et est une ficelle classique (mais efficace) dans la fiction : quel meilleur moyen pour faire découvrir au lecteur un « univers » qu'il ne connait pas (ici la peinture) que de suivre un personnage qui ignore tout de ce milieu ? Ainsi, nous allons suivre Yatora dans son apprentissage des bases, que ce soit les techniques pour respecter des proportions, donner un effet d'ombre ou de lumière à un objet, et de nombreuses autres choses à maîtriser pour pouvoir espérer s'en sortir.

Encore une fois, le lien avec le monde du manga se fait tout naturellement puisqu'il est évident que n'importe quel apprenti mangaka passe par toutes ces étapes afin de maîtriser son art. le tout se voulant très didactique et surtout d'une vraie authenticité sur la question technique, sans jamais sombrer dans quelque chose de lourd. le rapport de Yatora à tout ça aidant pas mal à trouver nos marques, et à ressentir une évolution. Sur ce point, on pourrait tout à fait rapprocher Blue Period des mangas sportifs, ou de ceux sur un jeu de société (Hikaru no Go au hasard), puisqu'il s'agit dans tous les cas de nous intéresser à une domaine qu'on ne connait pas, et nous apprendre les subtilités de celui-ci.

Et grâce au travail d'écriture concernant le personnage de Yatora, on se projette sans soucis dans tout cela, prenant plaisir à en apprendre davantage sur ces techniques tout en voyant le jeune homme affirmer sa volonté d'aller de l'avant. Ces deux éléments se nourrissant l'un l'autre grâce à l'écriture habile de la mangaka. Mais si le titre est très bien écrit et est parfaitement fluide dans son déroulement, la question de l'esthétique est d'autant plus importante compte tenu du sujet abordé.

Une esthétique à la hauteur de son sujet

Décrypter l'esthétique d'un manga lorsque l'on n'a pas les notions techniques pour n'est pas vraiment chose aisée. C'est d'ailleurs pour ça que je passe en général rapidement sur cet aspect. Sauf qu'avec Blue Period, nous sommes sur un manga dont c'est précisément le sujet. Il serait donc malvenu de ne pas s'attarder sur cet aspect. Avant de l'aborder plus en profondeur, précisons que Pika a fait le choix de proposer des pages couleur afin de mettre en valeur la dimension artistique du titre justement, choix on ne peut plus judicieux tant celles-ci rendent bien.

Ce que je retiens surtout dans le trait de la mangaka, c'est son travail sur les visages et le dynamisme des mouvements des personnages. Non pas que ça bouge énormément dans tous les sens, mais il y a un travail sur les postures que je trouve intéressant, et qui est peut-être justement hérité d'un travail artistique sur les mouvements des corps. Les visages sont aussi dessinés d'une façon très particulière, donnant un cachet très spécifique au titre. Je trouve d'ailleurs qu'il y a un travail sur les regards vraiment intéressant, mettant bien l'accent sur cet élément si important dans le rapport à l'art. Tout ceci permet d'être au plus près des émotions des personnages, ce qui encore une fois colle parfaitement avec le sujet du manga, tout étant ici question d'émotion et de transmission. Enfin, précisons que les décors sont relativement simples, sans être laids pour autant. Cela crée un contraste avec le travail sur les personnages, mais qui contribue justement à mettre ces derniers en valeur.

Dernier détail intéressant, le manga mettant l'accent sur la peinture, toutes les oeuvres ont été réellement peintes, on a d'ailleurs toujours le droit au nom de l'artiste en signe de respect pour son travail. Bien qu'elles soient en noir et blanc sur papier, et pas en couleur sur leur support d'origine, le fait qu'elles soient, j'imagine, numérisées afin d'être intégrées aux planches de la mangaka produit un effet des plus réussit, et contribue à mettre en valeur les tableaux. Et je parle des tableaux importants dans le récit, mais aussi de tous ceux produits pendant les cours. Car un élément qui ressort est qu'il n'y a pas de création sans intérêt, et que tout mérite d'être traité avec soin.

En conclusion

J'espère que vous l'aurez compris à la lecture de cet article, un peu plus long que d'habitude pour un simple avis, mais j'ai vraiment été emballé par ce premier tome. Son sujet ne pouvait que me parler, étant sensible aux arts sous toutes leurs formes, et le traitement de la mangaka permet de dépasser le seul cadre de la peinture pour englober la création artistique dans son ensemble, manga compris.

Ainsi, Pika frappe déjà très fort avec cette première nouveauté, et à raison d'un volume tous les deux mois, on aura dans l'année le temps de se faire une bonne idée du potentiel du titre. Ce qui est certain, c'est que ce premier volume est des plus encourageants.

Pour finir, j'insiste une fois de plus sur son potentiel à toucher un public bien plus large que les simples lecteurs et lectrices de manga. Que ce soit par son sujet ou son esthétique, le titre a vraiment la capacité à entrer en résonance avec quiconque un tant soit peu sensible à la question des arts. En tout cas, j'ai vécu comme pour Yatora une rencontre avec une oeuvre qui transmets des choses !
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Yatora est un beau gosse hyper doué à l'école. Bientôt il faudra choisir l'université, une branche, une orientation de vie qui conditionnera l'orientation professionnelle. C'est visiblement fort important et cela ne se décide pas à la légère.

Yatora n'a que l'embarras du choix. La seule contrainte, c'est le niveau de revenus des parents. Adieu les universités privées. Il faudra opter pour une université d'Etat. Les potes de Yatora n'ont pas ces angoisses. Les revenus de leurs parents ou leurs notes sont encore plus faibles.

Mais sous des dehors bravaches, Yatora est dévoré par le doute. Il se donne un genre, un air mais cela bouillonne à l'intérieur. Peu de confiance en lui, manque d'assurance, besoin de se créer un masque, une apparence. Comme par exemple le fait de se retrancher derrière une clope.

Par hasard, Yatora croise Yuka, une très belle jeune fille qui est au Club de l'Art. Et Yatora va y entrer aussi, après être tombé en admiration devant un tableau peint par Mori, une jeune fille fort douée. Au départ, on pouvait craindre le traditionnel affrontement masculin-féminin, mais Tsubasa Yamaguchi opte pour quelque chose qui se rapproche de l'entraide, plutôt que de la compétition. C'est bien vu, et assez atypique finalement.

Le pitch est finalement fort banal. C'est la vie, tout simplement. Les choix, les doutes des étudiants au moment de décider de leur avenir. Les grandes questions éternelles surgissent. Gagner assez. Réussir dans la vie. Ne pas se tromper. L'autrice ne tombe pas trop dans la caricature et fait un gros travail sur l'art, sur le sens des choses, des actions que l'on entreprend. C'est plutôt bien ancré dans le réel.

En plus, le manga va aborder de nombreux sujets "techniques", sur la peinture, le matériel, les trucs pour dessiner, les classements d'université, etc. C'est très complet comme réflexion sur l'art et sur les écoles d'art.

Autre belle réussite: la prise en compte du processus créatif. Celui-ci est superbement bien rendu. L'évasion créatrice. Les essais, les erreurs. Etc. On aborde aussi la notion d'effort, de travail, de talent... On aurait pu citer Jacques Brel qui disait que le talent, cela n'existait pas, c'était du travail, de la sueur.

Au bout de ce premier tome d'une série clairement inspirée par Picasso (période bleue,,, et on cite Picasso dans le tome), malgré tout le positif que je peux aligner, je reste assez sceptique ou dubitatif. Pourtant objectivement, il y a un sacré travail. Techniquement, le dessin est sans faille.

On dirait bien que mon coeur s'est enfin mis à battre, s'écrie Yatora alors qu'il est convaincu d'avoir fait le bon choix. Malheureusement pour moi, ce n'est pas là que je me trouve... mon coeur ne bat pas pour Yatora ou pour ce manga. Je ne comprends pas trop pourquoi, d'ailleurs au vu de tous ces points positifs. Sans doute un manque d'émotion. Tout cela est fort technique, carré, bien rangé dans des cases.

D'ailleurs, on pourrait se demander pourquoi une mangaka prend un jeune homme comme personnage principal, au risque de (parfois) frôler la caricature et la facilité dans les attitudes et réactions. Et pourquoi elle semble si intéressée par magnifier la culture européenne dans ses dessins et tableaux, ses sculptures. A part Yuka en fin de tome qui déclare prendre la peinture japonaise traditionnelle comme option, tout est fortement imprégné d'art occidental.
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Blue Period est un manga multi-récompensé sur l'art et pour l'art qui nous fait l'honneur d'être pour la première fois publié en France par les éditions Pika. Un grand chelem que cette série de Tsubasa Yamaguchi qui signe en même temps sa première série personnelle.

Blue Period s'est donc fait remarquer en récoltant deux prix assez prestigieux au Japon : le prix Taisho et le prix Kodansha ce que Pika ne manque pas de souligner. C'est donc un titre doté d'un certain pédigrée qui vient nous rendre visite.

Sans surprise, j'ai beaucoup aimé ce premier tome de Blue Period qui possède un premier mérite : le traitement de son sujet avec adresse, efficacité et générosité. Blue Period est un manga sur l'art , qui nous parle des formes artistiques diverses et variées qui existent , qui nous inculque un véritable amour pour le dessin et la peinture tout en enrichissant notre vocabulaire de notions techniques propre au domaine artistique. Blue Period , c'est d'abord la découverte d'un monde dont les néophytes que nous sommes n'ont d'abord effleuré que la surface.

Et quoi de mieux que de découvrir ce vaste monde qu'est l'ART à travers le point de vue d'un lycéen qui décide d'aller l'explorer ? C'est, en effet, et pour notre plus grand plaisir un voyage vers l'inconnu pour Yatora, un lycéen à qui tout réussit en apparence, qui accumule soirées entres potes et études studieuses, un lycéen qui incarne presque l'image du cool tout en se fondant dans le décor... La vie de Yatora aurait presque pu être prédéfinie si ce n'est sa rencontre des plus bouleversantes avec un tableau. A partir de là, Yatora est piégé dans la Toile et décide d'intégrer le club d'arts de son lycée qui n'est qu'une première étape vers les prestigieuses académies d'arts de Tokyo.

Yatora est un héros comme je les aime dans le sens où ce dernier, contrairement à ce qu'on aurait pu s'imaginer, n'a rien d'un génie. C'est quelqu'un qui remarque le monde de l'art, qui est touché par un tableau à tel point qu'il en perd le contrôle et peut même en verser une larme. Mais Yatora n'est pas l'un de ces talents cachés qui va tout exploser sur son passage. La mangaka Tsubasa Yamaguchi s'attache à rendre le parcours de son héros très progressif tout en faisant cheminer ce parcours du guerrier typique de celles et ceux qui décident de s'engager sur la voie de leurs rêves. Comme le dit si bien la bienveillante professeur du club d'arts : "Quand les plus perséverants font ce qu'ils aiment, ils sont invincibles !" Une phrase qui peut être commune à bon nombres de mangas mais que je trouve particulièrement percutante dans ce premier volume qui s'attache à nous présenter avec lucidité et didactisme cet univers fait de passion et de rigueur qu'est l'art. Surtout lorsque cette phrase est adressée à un héros charismatique mais aussi lambda qui n'a rien d'un élève prodige.

Si on s'attache dès ce premier volume au parcours de Yatora, ce n'est pas simplement par empathie pour ce héros mais aussi pour la généreuse description que Tsubasa YAMAGUCHI nous offre du domaine artistique sous toutes ses formes. La mangaka est elle-même une ancienne élève de l'Université des Arts de Tokyo et de ce fait, elle nous présente un contenu riche en détails et en informations sur l'Art et ces diverses formes et plus spécialement la peinture et le dessin. Blue Period est un manga très didactique qui nous apprend des notions autour de la profondeur, des couleurs complémentaires ou encore de la notion de perspective et des huit techniques qui y sont rattachées. Mais cet aspect didactique ne se limite pas au répertoire technique, l'autrice met aussi en valeur un rapport plus émotionnel au niveau de l'art, notamment les préjugés qu'il peut y avoir autour comme, par exemple, le fait d'en vivre dans une société qui méprise et respecte à la fois l'art . C'est un sujet très parlant que la légitimité sociale de l'art et qui ne se limite d'ailleurs pas qu'aux portes du Japon.

Didactique et lucide dans son approche, ce premier volume de Blue Period annonce sans conteste l'un des meilleurs manga parus sur l'Art ces dernières années. C'est un titre qui allie parfaitement une approche généreuse et progressif autour de cet univers tout en gardant à l'esprit une intrigue solide mené par un héros sympathique et accompagné par une ribambelle de personnages secondaires plutôt intéressants comme Yuka une jolie lycéenne transgenre qui n'hésite pas à remballer Yatora quand il le faut, la timide Mori, adepte de la peinture à l'huile ou encore le curieux génie du stage d'hiver. Tout comme Yatora, les autres personnages ne tombent jamais dans la caricature. Ils sont finement écrits tout en étant remarquables et ce dès le premier opus. Même la bienveillante professeure du club qui est surtout là en tant que pure adjuvant s'avère touchante par son léger humour.

Nous n'allons pas parler de Blue Period sans parler du dessin de Tsubasa YAMAGUCHI. J'ai lu ce premier tome en service presse et je n'ai pas savourer l'édition commercialisée avec les premières pages en couleur. Cependant, on peut reconnaitre à la mangaka un talent pluriel avec l'emploie de la peinture en premières pages qui nous immerge directement dans l'Art.

Son dessin purement manga est très réussi avec un chara-design assez soignée tout en étant recherché. Mais c'est surtout au niveau des incrustations et du montage que Blue Period s'avère réussi. Mme Yamaguchi fait appel à de jeunes artistes issues de diverses académies et écoles d'art pour illustrer ce manga à travers de véritables toiles incrustées dans l'intrigue.
C'est tout simplement génial et cela permet de faire ressortir encore plus généreusement les performances artistiques des personnages. Cela confère à ce titre un agréable parfum d'authenticité et honnêtement si chaque volume est construit de cette manière, alors Blue Period sera un véritable petit régal pour les yeux.

Même si nous ne sommes pas sensible à l'Art , ce serait dommage de passer à côté de ce premier tome de Blue Period. C'est un titre d'une belle générosité qui nous parle d'art avec naturel, didactisme et lucidité. L'intrigue est très prometteuse et nous immerge totalement dans ce futur parcours du combattant mené par un héros lambda touché par la grâce de la toile.
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critiques presse (6)
Bedeo
13 avril 2021
Un manga centré sur le monde de l’art à travers le destin d’un lycéen qui souhaite intégrer une prestigieuse école.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
05 février 2021
Véritable succès en Asie en 2020 (Lauréat du Prix Manga Taishô, Lauréat du Prix du Manga Kôdansha, Sélection pour le prix culturel Osamu Tezuka…), Blue Period affiche déjà neuf tomes sortis au Japon. Une série à découvrir d’urgence.
Lire la critique sur le site : BDGest
Actualitte
27 janvier 2021
Pour accompagner le tout, Blue Period est dessiné dans un style léger et minutieux qui met l’accent sur les vraies œuvres intégrées aux cases. Un beau manga sur l’art et pour l’art.
Lire la critique sur le site : Actualitte
ActuaBD
22 janvier 2021
Après avoir fait ses débuts dans les pages du magazine Afternoon en 2017 et remporté plusieurs prix l'année dernière, le manga "Blue Period" de la jeune autrice Tsubasa Yamaguchi débarque dans nos contrées.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
MangaNews
21 janvier 2021
La série étant toujours en cours avec pas loin de 10 tomes, on a déjà hâte d'observer l'évolution artistique de l'autrice et de son œuvre.
Lire la critique sur le site : MangaNews
Sceneario
14 décembre 2020
Grâce à ce manga, nous voyons l’art sous un regard nouveau. Il corrige notamment ces préjugés sur le talent, l’inné et l’acquis, dont on affuble la plupart du temps les artistes. Les heures passées aux côtés de Yatora rappellent qu’il faut, avant tout, beaucoup travailler pour aboutir à une belle oeuvre.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Les jeunes qui ne veulent pas se donner du mal n'ont généralement aucune passion. Tu ne trouves pas que dans la vie, c'est normal de s'investir dans ce que l'on aime le plus ?
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Les plus talentueux sont ceux qui sont fidèles à eux-mêmes. Car l'art ne s'exprime pas avec des mots.
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Tu ne trouves pas que dans la vie c'est normal de s'investir dans ce qu'on aime le plus ?
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- Mais tu sais, même en dessin, il existe des techniques et on doit tout apprendre. Alors quand on me dit à la légère que j'ai du talent, c'est un peu comme si on me disait que je n'avais pas travaillé pour en arriver là.
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L'art c'est très intéressant, tu sais... Les plus talentueux sont ceux qui sont fidèles à eux-mêmes. Car l'art ne s'exprime pas avec des mots.
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Vidéo de Tsubasa Yamaguchi
Venez découvrir le trailer du manga Blue Period !
Ce nouveau seinen de Tsubasa Yamaguchi invite à vous éveiller à l'art à travers les yeux de héros. Une aventure hors norme vous ouvre les bras en compagnie de Yatora, un lycéen plutôt banal que la muse des Arts va toucher de son doigt !
Yatora est un lycéen banal qui n'a pas vraiment d'ambition. Un jour, il aperçoit par hasard le tableau peint par une camarade de classe en cours d'arts plastiques : un évènement qui va bouleverser sa vie et le projeter dans des sphères où il n'aurait jamais pensé entrer !
Entre travail acharné et envie de reconnaissance, Yatora découvrira un nouveau monde mais saura-t-il y trouver sa place? Vous le découvrirez dans le tome 1 de Blue Period.
Alors ? Qu'attendez-vous pour découvrir notre coup de coeur seinen de l'année? Vous n'avez pas encore lu le chapitre 1 gratuit sur notre site? Rendez-vous dans notre section "Extraits" pour lire tous les chapitres 1 disponibles ! Blue Period tome 1, en librairie le 20 janvier. Pika Seinen.
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Au début du manga, que représente la peinture de Ryûji qui subjugue Yatora ?

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