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3.5/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Arlon , 1964
Biographie :

Née en 1964 à Arlon.
Études secondaires à l'Athénée Royal d'Arlon.
Études universitaires de philologie romane à l'Université de Liège.

Bibliographie
Poèmes :
• Infirme est le nom, L'Arbre à Paroles, coll. Buisson Ardent, Amay, 2003.
• On parlera dans le vide, L'Arbre à Paroles, coll. Buisson Ardent, Amay, 2004.
• Glaires, L'Arbre à Paroles, Amay, 2005.
• Fin des révoltes et commencement des lettres, L'Arbre à Paroles, Amay, 2006.
• La division des choses, Le Taillis Pré, Châtelineau, 2010.
• R.B., L'Herbe qui Tremble, Paris, 2010.
• Extraction de la Peur, peintures d'Alain Dulac, Editions l'Herbe qui tremble, 2016.


Source : Service du Livre Luxembourgeois
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Encore et toujours à faire à profusion mon matin de pluie. Dans un recoin du corps la gueule tenue tapie en respect par le visage. Les jambes comme ôtées pourtant. Les yeux pour personne. Le souffle dans le ventre. Et le ventre remué comme la terre lorsqu'une bête nocturne est venue fouir et gratter. Le visage de plus en plus difficile. Alors la gueule. Douce et lente et chaude. Amoureuse la gueule. Puis plus douce encore. Plus lente. À profusion la pluie la gueule amoureusement. Et le visage impossible à tenir.

p. 17

*

Quelquefois la gueule s'agite pendant le visage. Réclame qu'on lâche le visage illico. Mais on ne peut pas larguer le visage comme ça. Parce qu'il y a l'autre. Les autres. Parce qu'on est en voiture au magasin au travail en réunion. Alors c'est l'affrontement bras de fer entre gueule et visage. Avec écartèlement d'épaule.

p. 29
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[ Faire mon matin ]


      C'est comme pratiquer un exorcisme. Ça
délivre du connu. Préserve de le raconter encore
et encore.  Parce que ce qu'on sait  pourrait se
fêler fendre crevasser et laisser passer de l'insu.

p.14
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Faire le matin…


Faire le matin je crois que c'est écrire. Rien à
voir. C'est s'enfoncer. Sans mots. Sans phrases.
Juste s'enfoncer. Amoureusement.

p.11
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  Faire mon matin…


  Faire mon matin ça soulage quelque chose
dans le corps. C'est le souffle dans le ventre le
regard qui ne voit n'entend n'y est pour per-
sonne. Ce sont les yeux sourds mi-clos comme
si on dormait. Mais sans dormir. C'est gueule et
ça soulage.

p.13
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   LA PLUIE POUR FAIRE LE MATIN


   Extrait 1

   La pluie pour  faire  le  matin.  La pluie les
verts plus quelques blancs qui sont comme une
autre catégorie de verts. Épuisante éreintante
la pluie. Et éreintante la mort d’Yves Bonnefoy
avant-hier.  Je pense à mon oncle Camille qui
était là durant l’enfance. Qui était là comme la
pluie.  Un homme qui ne disait rien. Ne faisait
pas de bruit. Se retirait toute la journée dans sa
chambre. Se déplaçait sur des patins de feutre
pour ne pas rayer le parquet.  Éteignait tôt.
Bougeait son grand corps le plus précaution-
neusement possible dans l’appartement rue
des Déportés. …

p.39
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finalement je fais mon François-aux-oiseaux debout sur mes murets avec mes bras par exemple j’oublie mes parenthèses je me fais petite à petite langue de petite mère et bleu ébloui alors plumes et œil arrivent les traverseries à gorge déployée et voilà qui ravit voilà qui ravit le monde et voilà le monde tout un talus tout un en clochettes blanches petite mère mésange en joie de lenteur au cœur parle l’homme-amour au cœur en joie un peu de rejoindre un peu de toucher caresser cheveux à l’heure du ciel mais sans trop déranger et ce sera si bon ce sera si bon quand je parlerai comme ça minuscule en chanson certes mais avec ma bouche au cœur
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   LA PLUIE POUR FAIRE LE MATIN


   Extrait 2

            Un homme sans visage (aucune
photo de lui dans les albums de famille). Sans
voix. Un objet invisible parmi les psychés et les
pendules faussement Empire du salon. Un jour
l’oncle n’a plus été là. Transparente sa mort. À
la place un vide insoupçonné. Inversement pro-
portionnel  à sa présence dans l’appartement.
Un vide ouvert à un questionnement sans repos
ni réponse. Yves Bonnefoy était un peu comme
ça.  Tranquillement là.  Tranquillement dans
ma vie jusqu’à l’oubli.  Puis cette mort qu’on
ne s’était jamais figurée. Et le même éreinte-
ment sans réponse.

p.39-40
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toute petite nouvelle jacinthe sur le meuble à côté de la porte du jardin est-elle brune blonde ou rousse ou bleue comme une orange* je n’attends que son vert la folie de son vert dans la saison morimur comme je guette l’éveil de la tige chaude amoureuse contre ma hanche lorsqu’il est nuit noire encore dans la chambre hiver premiers battements de sève je guette la vie salive gavée c’est la saison je guette c’est janvier renoncements du corps et épuisements j’entre dans la saison je guette j’ai le désir espoir qu’un long poème une longue habitation d’absence ait aussi le désir de moi
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L'immobilité et le lent commencement
des oiseaux et des bruits
sur le mur comme un visage
pris dans le givre une absence laiteuse
on ne sait si on voudrait être
du visage ou du commencement
c'est peut-être cette pâleur d'os
qui appelle avec ses dents
et ses yeux caves
on ne sait où on va
on se laisse conduire par ce qui est
au bord de mourir et qu'on voudra tenir
dans ses mains
et embrasser encore la paupière
malade la lumière n'a pas commencé
on voudrait pouvoir défaire des trous
dans la terre pouvoir
défaire la division des oiseaux
dans les corps d'enfant
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mais est-ce le temps ou la conscience qui passe et quelle conscience la conscience peut-elle avoir de l’instant qui pour être instant ne peut que lui échapper et mes doigts c’était déjà pour extraire la peur fichée au corps quantième inventaire de quoi alors qui passe ou pertur... et là ça fourche encore ça fauche déraille et dysfonctionne comme d’habitude ce qui aurait dû perdurer se met à perturber tout ce qui perdure depuis l’enfance les doigts comme la peur perturbe tous les inventaires qu’on s’applique à faire consciencieuse d’on ne sait quoi
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