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3.85/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Dakar (Sénégal) , le 13/12/1957
Biographie :

Véronique Margron est religieuse dominicaine depuis 1989.

Elle est professeur de théologie morale à la Faculté de théologie de l’Université catholique de l'Ouest à Angers (Maine-et-Loire) dont elle a aussi été le doyen de 2005 à 2010.

Diplômée des Services extérieurs du Ministère de la Justice, Service de la protection de la jeunesse en 1981, elle a ensuite travaillé avec de jeunes délinquants pendant 6 ans.

Elle a fait ses études de théologie à l'Institut catholique de Paris.

Elle travaille plus particulièrement les questions liées à la vie affective et les grandes interrogations de nos sociétés : la bioéthique, la souffrance, la solitude.

Elle écrit des chroniques dans le journal La Croix et dans l'hebdomadaire La Vie.
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Source : Wikipédia
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Grande soirée débat : « Face aux scandales dans l'Église, quelle place pour la vérité ? » à la librairie La Procure, 3 rue de Mézières, Paris VIe, le mercredi 15 mars 2023, animée par Christophe Henning, journaliste à La Croix. Avec les auteurs : • Tangi Cavalin, historien, • Véronique Margron, théologienne et présidente de la CORREF, • Antoine Mourges, historien, • Claire Vincent-Mory, sociologue.


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Véronique Margron
On n'a aujourd'hui aucune étude rigoureuse qui permettrait de faire un lien réel (et pas simplement dans nos idées) entre le célibat des prêtres et une prévalence des crimes sexuels. On n'a rien qui vienne nous dire ça. Absolument rien. Il faudrait pouvoir comparer avec des populations comparables et on n'a rien. Donc je pense que c'est trop réducteur. Et nombre de spécialistes de cette question, à commencer par Stéphane Joulain, lui-même prêtre, grand spécialiste des questions d'abus sexuels en tout genre, et entre autres au sein de l'Eglise, dit bien qu'à partir du moment où vous avez une personnalité pédocriminelle, vous voulez un enfant dans votre lit, pas une femme. Et donc ce n'est pas parce qu'il va y avoir une femme que ça va changer quelque chose. Et en plus, je n'aimerais pas franchement qu'on instrumentalise demain les femmes en pensant qu'elles vont empêcher ces hommes de commettre ces crimes. Donc que cette question se pose… en soi, oui, elle se pose, mais pas par rapport à la pédocriminalité.

• 23', Arte, 23/02/2019
>> https://www.arte.tv
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Le pape Paul VI déclarait en 1967, lors de la publication de l'encyclique Popularum Progressio (Le développement des peuples), "l'Eglise experte en humanité", car porteuse "d'une vision globale de l'homme et de l'humanité" (§13). Si dans le contexte, ce propos était novateur car signifiant l'engagement de l'Eglise dans la cause de la paix, de la justice et du développement, on aurait aimé qu'elle se déclare plutôt servant de l'humanité qu'experte. N'est-ce pas là une des raisons profonde de notre douleur aujourd'hui, de notre exaspération aussi que sa position trop longtemps, trop souvent de surplomb? Celle des clercs et d'évêques, sûrement, mais aussi de catholiques en général.
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La vie religieuse est soumise à la même question que les autres manières de suivre le Christ : comment est-ce bien toute l’existence qui cherche à s’orienter vers le Christ et pour lui, à travers la prière, la vie communautaire, les vœux d’obéissance, de pauvreté, de chasteté. C’est dans ce mouvement global que se pose la question de la vie affective et du célibat, et non de façon isolée. Les absences, les consentements à l’absence n’ont sens que par rapport à cette quête passionnée du Jour du Christ. Incontestablement, la non maternité constitue un creux, un vide. Il n’est pas comblé par une autre richesse ou fécondité, par exemple la disponibilité pour des missions nouvelles ou un accomplissement intellectuel ou apostolique. Ce discours constitue un déni du réel. Rien ne remplace la maternité, l’attente, l’arrivée, la croissance d’un enfant, de son enfant. Mais il est possible de vivre ce manque sans en être amère, ou trop souffrante. Le véritable enjeu n’est il pas d’habiter la condition réelle qui est la nôtre : célibataire, marié, parent… ? Ne pas faire comme si tout était équivalent. Alors même que nous sommes tous un peu brinquebalant, il s’agit d’habiter chez soi. Non comme dans un état figé, mais comme dans celui à partir duquel il est possible de vivre mieux, avec plus de bonheur, de justesse.
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Dieu signifie à l'homme sa condition de créature. Celui-ci est unique, habité du souffle divin; mais en même temps il n'est pas l'égal de Dieu. Cette tension est peut-être ce qui le tenterait de croire qu'il est pareil à Dieu: capable de nommer les commencements, d'être à l'origine du monde, de la vie, de décider du bien et du mal. L'interdit de manger de cet arbre- là, et uniquement de celui-ci, alors même que la Création est à profusion, pose la place symbolique du manque: pour que l'homme vive, il faut qu'il y ait un espace pour du désir. Et celui-ci ne surgit qu'avec de la distance, de l'absence, de la non-complétude. Si tout est à ma disposition, sous ma maîtrise, que puis-je alors désirer? Guette la mort, par saturation.
Interrogation très contemporaine à nouveau: notre temps donne parfois à imaginer que tout peut se prendre, est à portée de main; sans durée de maturation, d'apprentissage, d'apprivoisement. Sans place offerte au vide.
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L’interdit de manger de cet arbre-là (…) pose la place symbolique du manque : pour que l’homme vive, il faut qu’il y ait de la place pour du désir. Et celui-ci ne surgit qu’avec de la distance, de l’absence, de la non-complétude. Si tout est à ma disposition, sous ma maîtrise, que puis-je alors désirer ? Guette la mort, par saturation.
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La différence entre l’homme et la femme modèle toute notre vie. Le récit de Genèse 2 raconte que la création de la femme a à voir avec l’homme puisqu’elle est créée à partir de son côté. On peut comprendre ce « côté » comme un mystère. Ce que chacun ignore de lui-même car il ne peut le voir en face. La femme n’est donc ni le clone de l’homme ni sa chose. Car c’est Dieu qui crée. L’homme n’est pas à l’origine de la femme, ce n’est pas lui qui la modèle ; mais elle a bien à voir avec lui. Le récit raconte quelque chose qui est de l’ordre de la ressemblance suffisante et de la différence.
Nos sociétés sont confrontées à cette lourde interrogation anthropologique : ne pas dénier l’inflexible, l’indépassable différence des sexes, tout en assumant son caractère énigmatique. Cette différence fonde le réel des relations et des générations. Sans pour autant tout indiquer du sens de la différence.
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Fragilité et force sont à conjuguer.
Il faut dénoncer cette conception selon laquelle la fragilité serait à éliminer. (…) Le fragile du sentiment de dépression, de fatigue, ou votre enfant qui traverse un moment de trouble, ou encore la fragilité nécessaire à la mort d’un être cher, ou désormais la vieillesse considérée comme une maladie… tout cela est-il véritablement à vaincre ? Ou au contraire d’abord à écouter, à accompagner ? (…)
Notre tentation légitime et désastreuse est donc de blinder nos fragilités. Un jour, tout risque de s’effondrer. Un abîme apparaît et parfois des dégringolades sans fin. (…)
Nous ressentons tous cette tentation du jardin d’Éden : devenir comme de faux dieux, en niant nos fragilités, dans une illusion d’autosuffisance où, en fin de compte, nous sommes instrumentalisés.
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L’habituel, le simple, sont à même d’être féconds. Il n’est pas possible de vivre tout le temps dans l’extraordinaire. Ce n’est pas lui qui construit nos relations, notre connaissance, notre rapport au travail, pas plus d’ailleurs que notre vie chrétienne. Cette dimension ordinaire est trop souvent gommée. Hormis l’extraordinaire, rien n’existe. Tout est réputé plat et terne… Pourtant, n’est-ce pas dans le simple aussi que se tisse doucement la confiance qui se révélera si essentielle dans des heures inédites.
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Certes, les repères psychologiques sont nécessaires au titre d’une déontologie, d’une rigueur due aux personnes. Mais c’est bien dans le souci de la foi, d’un Dieu fait homme, qui sauve, que je les reçois. Je crois profondément qu’à travers nos vies c’est le Christ qui se fait proche, descend en nos existences. C’est lui qui peut venir murmurer au cœur que la vie peut devenir plus ouverte, réconciliée avec elle-même, restaurée.
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Le véritable enjeu n’est-il pas d’habiter la condition réelle qui est la nôtre ? (…) Vivre sa condition, celle que nous croyons avoir choisie (…) ou celle que nous n’avons pas choisie et qui nous a façonnés au moins autant : nos parents, notre histoire affective, nos rencontres, les événements. Alors même que nous sommes tous un peu brinquebalants, il s’agit d’habiter chez soi.»
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