Durant tout le trajet, je me mis à côté de Yoo Sik, m’appuyant sur lui, lui tenant la main, profitant de ce moment de paix pour exposer au grand air mon bonheur que je ne pouvais de toute façon pas cacher. J’étais trop heureux pour ça. J’avais envie que la Terre entière le sache même si tout le monde s’en fichait, car je n’étais personne parmi tant d’humains. Ce sentiment de flottement gai était grisant. J’avais l’impression que plus rien n’était grave. Que le regard plein de jugement de l’homme à quelques mètres de nous n’était qu’un détail insignifiant. Que les groupes de filles qui gloussaient un peu plus loin en nous regardant n’existaient pas. Que le sourire de la femme avec sa poussette n’était pas grand-chose. Et Yoo Sik semblait être sur la même longueur d’onde. Il m’embrassait de temps en temps le crâne ou caressait ma main de son pouce.