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Citation de Nastasia-B


Ô révolutions ! j’ignore,
Moi, le moindre des matelots,
Ce que Dieu dans l’ombre élabore
Sous le tumulte de vos flots.
La foule vous hait et vous raille.
Mais qui sait comment Dieu travaille ?
Qui sait si l’onde qui tressaille,
Si le cri des gouffres amers,
Si la trombe aux ardentes serres,
Si les éclairs et les tonnerres,
Seigneur, ne sont pas nécessaires
À la perle que font les mers !

Pourtant cette tempête est lourde
Aux princes comme aux nations ;
Oh ! quelle mer aveugle et sourde
Qu’un peuple en révolutions !
Que sert ta chanson, ô poëte ?
Ces chants que ton génie émiette
Tombent à la vague inquiète
Qui n’a jamais rien entendu !
Ta voix s’enroue en cette brume,
Le vent disperse au loin ta plume,
Pauvre oiseau chantant dans l’écume
Sur le mât d’un vaisseau perdu !

Longue nuit ! tourmente éternelle !
Le ciel n’a pas un coin d’azur.
Hommes et choses, pêle-mêle,
Vont roulant dans l’abîme obscur.
Tout dérive et s’en va sous l’onde,
Rois au berceau, maîtres du monde,
Le front chauve et la tête blonde,
Grand et petit Napoléon !
Tout s’efface, tout se délie,
Le flot sur le flot se replie,
Et la vague qui passe oublie
Léviathan comme Alcyon !

Les Chants du crépuscule : NAPOLÉON II, strophe VI.
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