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Critiques de Victor-Lévy Beaulieu (19)
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À douze pieds de Mark Twain

J’aime beaucoup ces biographies dans lesquelles l’auteur se transpose dans son sujet, se mouille en quelque sorte, et ose se révéler tout en racontant la vie d’un tiers. Comme Alexis Jenni l’a fait avec le naturaliste John Muir, Victor-Lévy Beaulieu s’implique personnellement dans le fil de son récit biographique sur l’écrivain américain Mark Twain. Sur une promesse qu’il avait faite jadis à son ami poète, VLB entreprend donc de raconter le parcours étonnant de Samuel Clemens né à Florida, Missouri en 1835 au sein d’une famille plutôt modeste, sans réel attachement à la littérature, mais qui croyait au grand rêve américain : devenir riche sans trop faire d’efforts. Les débuts de Twain en tant que journaliste s’entrecroisent à ceux de Victor-Lévy Beaulieu, lui-même issu d’un milieu pauvre et peu éduqué, et qui devient pigiste pour des magazines et de petits quotidiens dans les années 1960. Beaulieu a alors lu plusieurs ouvrages de Twain et croit y avoir trouvé sa voix/voie dans l’écriture de ses textes, ou à tout le moins son inspiration.

La verve de VLB fait toujours son effet : c’est vivant, bien rendu et fouillé. Basé en grande partie sur l’autobiographie de Twain dictée à la fin de sa vie et qui ne devait être publiée que cent ans après sa mort, le livre souffre, en revanche, de multiples répétitions qui alourdissent la lecture.

Je continue ma lancée sur cet auteur redécouvert il y a peu et mon prochain choix ira pour son essai sur Jack Kérouac.

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Monsieur Melville

« C’était un homme seul et c’est parce qu’il était ainsi que j’ai été fasciné par lui. »

Victor-Lévy Beaulieu, avec Monsieur Melville, s’attelle à un monument de la littérature américaine naissante. Parcourant l’œuvre melvillienne sous l’identité de son narrateur Abel, personnage de son roman-fleuve sur la famille Beauchemin, VLB pose sa loupe d’admirateur sur le célèbre écrivain-navigateur, analysant avec une minutie maniaque textes, correspondance, ouvrages biographiques, s’identifiant du même souffle à son sujet dans les tourments de l’écriture.

Composé de trois tomes (Dans les aveilles de MobyDick, Lorsque souffle MobyDick; L’après MobyDick ou la souveraine poésie), le récit se distingue par de classiques notes documentées entrecoupées d’apartés fictionnels chargés d’onirisme. La narration relève de l’art du conteur que maîtrise à la perfection VLB, un auteur apprivoisé depuis peu (À douze pieds de Mark Twain; Jack Kerouac; Ma Chine à moi). Lecture-fiction, récit-poulet, cabotinerie ou candiderie, peu importe comment VLB baptise ses livres, ce Monsieur Melville envoûte par son écriture, son érudition et la passion qui le traverse. Agrémenté de nombreuses photographies et d’illustrations de la vie au XIXe siècle, l’ouvrage vaut le détour autant pour les fans de Melville que pour ceux et celles qui auront à le découvrir.

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Jack Kerouac

« Et faire un plan, disséquer le cadavre scientifiquement, sortir tout le filage de cette boîte à mots qui s’appelle Jack Kerouac : les fils rouges seraient-ils paternels? Les noirs, maternels? Les vers, religieux? Les mauves, sexuels? Les blancs, alcooliques? - Et ainsi de suite, jusqu’à la mort de Jack (brûlé par le gros gin et le bon vieux vin français - un ivrogne, Jack, t’es un ivrogne! »

C’est un essai poulet qu’a concocté Victor-Lévy Beaulieu en 1971, peu après le décès de Jack, presque à chaud. Assaisonné d’anecdotes, pimenté des réflexions de l’auteur et par-dessus tout, puisé à même l’œuvre de Kerouac, l’ouvrage mérite le détour même si le genre biographique ne peut lui être accolé. Pour cela, le livre de Gerald Nicosia, Memory Babe, fait amplement le boulot. VLB dissèque chacun des romans de son sujet afin d’y trouver matière à analyser l’homme derrière l’écrivain. C’est foisonnant de détails et de digressions fort intéressantes. Le style VLB porte à merveille son propos, et en ce sens je n’ai pas été déçue, quoiqu’il aurait été certes préférable de mieux connaître la bibliographie de Kerouac pour en bien saisir toute la dimension.

« (…) laisse-toi éblouir, lecteur, ne commence pas par lire entre les lignes, suis ta phrase comme si t’étais un bon chien de chasse, dévore les mots, avale, avale furieusement (…) »



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Ma Chine à moi

« J’aurais dû vous prévenir : je suis de forme ectoplasmique et je fais tout à main gauche et je mange les mots à cause de ma dyslexie et je suis somnambule comme en mon temps d’enfance et j’ai toujours eu du sang de cochon dans mes veines. C’est ce qu’on appelle une singularité. »

Aucun doute, c’est bien ce bon vieux VLB! Mon mari sortait de sa lecture régulièrement pour m’entretenir de son ressenti, ce qu’il ne fait pas d’habitude, vraisemblablement étonné par l’originalité de l’ouvrage, son contenu fort instructif, et la touche ô combien personnelle de l’auteur. Nous avons tous deux apprivoisé de longue date le langage de VLB dans ses scénarios de séries télévisées diffusées à Radio-Canada (Race de monde (1978-1981); L’Héritage (1987-1990); Montréal, P.Q. (1992-1994); Bouscotte (1997-2001). VLB est unique dans l’univers littéraire québécois. Il joue avec les mots, les déforme et les intègre dans des contextes complètement loufoques. Une écriture relevant plus de l’oralité et du conte, truffée de québécismes et de joyeuses métaphores.

Ma Chine à moi se révèle au lecteur à travers les rêves opiacés du narrateur, « envaché » dans son fauteuil et perclus de divers maux physiques. Se désolant de sa « vieillardise », dans les fumées d’opium et les quelques shots de bourbon qu’il s’envoie derrière la cravate, il retourne souvent à son enfance à Trois-Pistoles, bercé par les récits de sa tante Lumina, sœur missionnaire en partance pour la Mandchourie et les travaux quotidiens de sa mère. Tel un bouddha ventripotent entonnant son mantra Om maṇi padmé hoûm, l’auteur s’entraîne au Non-Agir, principe taoïste qui l’habite depuis fort longtemps. Entre les visites d’un jeune écrivain qui le considère comme son mentor, ses crises de somnambulisme et son onirisme débridé, VLB nous parle de l’Empire du Milieu, de ses dynasties impériales, ses coutumes et sa philosophie et de l’histoire récente de la République chinoise, favorisant ainsi une meilleure compréhension de la Chine actuelle.

Nous avons redécouvert et apprécié un auteur qui s’est fait discret ces dernières années, qui nous a emportés par son verbe délirant et son imaginaire foisonnant. Et sa vaste bibliographie nous assure encore de bons moments de lecture.



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Poisson d'octobre en maraude chez les franc..

« Cette naissance, je ne m’y attendais pas – elle m’est venue en même temps que mes vingt-huit ans (…) c’était en octobre 1973. Boire une gorgée de bourbon – et vous raconter ensuite cette épiphanie – la plus déterminante de ma vie. »

Trois ans après la Crise d’octobre, Victor-Lévy Beaulieu laisse sa « mémoire œuvrer en serpentant » dans ce récit autobiographique, un retour sur le passé alors qu’il s’apprête à refaire le voyage de Jack Kerouac en France à la recherche de ses ancêtres bretons. Avec Satori à Paris en poche, VLB rend compte de ses visites touristiques en Bretagne et en Normandie en passant par un détour aux Éditions de l’Herne où son essai-poulet sur Kerouac vient d’être publié. En route vers ses destinations, Victor ressasse les grands événements reliant la France et le Québec (le débarquement allié à Dieppe en 1941 au cours duquel plusieurs soldats canadiens sont morts et le départ de colons français vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle).

On ne s’ennuie pas avec VLB; le récit foisonne de faits historiques analysés sous un autre angle et parsemés de divagations et de « remembrances » chères à l’auteur. À une narration linéaire, s’adjoignent donc rêvasseries, délires et rêves dont il est parfois ardu d’en pénétrer le sens.

VLB, c’est un style à nul autre pareil qu’il faut apprivoiser lentement mais sûrement. D’un ouvrage à l’autre, plonger sans arrière-pensée et se laisser prendre à la langue renouvelée et jouissive de cet auteur iconoclaste.

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Ma Vie avec Ces Animaux Qui Guerissent

Un livre rempli d'anecdotes, où nous découvrons la tendre affection que porte l'écrivain envers ses animaux, et la réciprocité dans l'affection. Un beau plaidoyer pour les animaux.
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Mémoires d'outre-tonneau

C'est un récit étrange à l'histoire plus ou moins intéressante. Par contre, l'écriture est très forte. L'on sent la grande perspicacité de l'auteur qui ne tourne pas en rond pour écrire ce qu'il vent dire ce qui donne une remarquable force de frappe de la pensée. J'ai bien hâte de lire d'autres de ses textes.
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Bibi

Un chef-d’œuvre, carrément, époustouflant, unique, particulier, comme personne. Tout le Québec dans cet auteur énorme. Chaque fois que je lis du VLB j'en reviens impressionné de cet auteur tout dédié aux livres et à leurs auteurs. Nationaliste, fier du Québec et conteur comme personne. C'est, pour moi, un des plus grands écrivains vivant.



Ici, il es à la recherche d'un amour de jeunesse qui lui donne rendez-vous partout. Elle ne vient pas mais l'auteur nous donne l'heure juste sur la situation africaine, lieu des rendez-vous raté, tout en revenant sur sa situation particulière et à certaines rétrospectives de sa vie. Qui est Québécois et souverainiste, se délecte dans les pages de Beaulieu magistralement écrites.
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Mémoires d'outre-tonneau

Foutraque, l'animal québécois...désarçonnant par moments, inventif, joyeux, morbide...enfin tout le petit nécessaire pour ne pas s'ennuyer....délié du fou!
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Bibi

Un roman foisonnant et fascinant. Une histoire qui allie autobiographie et imagination débridée, souvenirs douloureux et fantasmes, références littéraires et réflexions sur l’écriture, scènes théâtrales et figures mythologiques. Un récit de vie à la fois intime et démesuré, qui dérange, émeut, questionne, bouleverse. De la grande littérature qui emmène le lecteur dans un voyage du coeur du Québec au plus profond de l’Afrique noire par un style d’une grande liberté, intensité et richesse.
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Race de Monde

ce roman , un des premiers de VLB, ,m'a laissé sur ma faim. C'est bien écrit mais l'histoire est quelconque. Un peu déçue.
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L'héritage

très gros roman dont le premier tiers m'a ennuyée à cause de la lenteur de l'intrigue et des trop nombreuses citations des poètes. L'histoire de cette famille dysfonctionnelle est vraiment tordue; le père. le frère et la soeur ont des relations familiales contre nature. Par contre c'est très bien écrit, avec style. VLB est un de nos grands écrivains québécois.
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Jack Kerouac

Je ne peux faire abstraction du travail de Victor-Lévy Beaulieu comme biographe d'auteurs connus. Comme les autres biographies qu'il a écrites il y partage les peines et les joies de l'auteur comme étant les siennes et, dans le cas qui nous préoccupe, le destin de la francophonie et de la littérature québécois et franco-américaine.
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Docteur Ferron . Pélérinage

Une façon spéciale de raconter l'oeuvre de Ferron par un admirateur ( Beaulieu) . On est un peu rebouté par les personnages mais on s'habitue. A lire après avoir lu autre chose sur Ferron sinon on ne suit pas.
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Docteur Ferron . Pélérinage

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Ma Chine à moi

La culture et la philosophie chinoises, empreintes de sagesse, servent donc ici de baume au personnage qui s’apaise lorsqu’il se remémore les grandes paroles du penseur Tchouang-Tseu, par exemple.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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666 : Friedrich Nietzsche

Biographe gargantuesque, Victor Lévy-Beaulieu fait honneur à sa réputation dans cette biographie de Friedrich Nietzsche en y croisant le fer avec la philosophie et la philologie tout en n'oubliant pas d'ajouter du sien en nous faisant partager une autre épisode de sa vie incontournable saga de la littérature québécoise de même que joyeux littérateur.
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Bibi

Après avoir lu une quarantaine de pages de ce roman autobiographique écrit par un auteur québécois engagé, très prolifique, reconnu et honoré de quatorze prix littéraires - et peut-être davantage, je pense que je vais abandonner.

Ce n'est peut-être pas par ce livre qu'il m'aurait fallu découvrir Victor -Lévy Beaulieu.

L'absence du sujet "je" dans la conjugaison ainsi que le vocabulaire québécois auquel je ne suis pas habituée me déroutent trop...

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Bibi

Un roman différent, étonnant, qui donne parfois l’impression d’halluciner. J’ai bien aimé malgré quelques longueurs.
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