« C'était un homme seul et c'est parce qu'il était ainsi que j'ai été fasciné par lui. »
Victor-Lévy Beaulieu, avec
Monsieur Melville, s'attelle à un monument de la littérature américaine naissante. Parcourant l'oeuvre melvillienne sous l'identité de son narrateur Abel, personnage de son roman-fleuve sur la famille Beauchemin, VLB pose sa loupe d'admirateur sur le célèbre écrivain-navigateur, analysant avec une minutie maniaque textes, correspondance, ouvrages biographiques, s'identifiant du même souffle à son sujet dans les tourments de l'écriture.
Composé de trois tomes (Dans les aveilles de MobyDick, Lorsque souffle MobyDick; L'après MobyDick ou la souveraine poésie), le récit se distingue par de classiques notes documentées entrecoupées d'apartés fictionnels chargés d'onirisme. La narration relève de l'art du conteur que maîtrise à la perfection VLB, un auteur apprivoisé depuis peu (À douze pieds de
Mark Twain;
Jack Kerouac;
Ma Chine à moi). Lecture-fiction, récit-poulet, cabotinerie ou candiderie, peu importe comment VLB baptise ses livres, ce
Monsieur Melville envoûte par son écriture, son érudition et la passion qui le traverse. Agrémenté de nombreuses photographies et d'illustrations de la vie au XIXe siècle, l'ouvrage vaut le détour autant pour les fans de Melville que pour ceux et celles qui auront à le découvrir.