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4.5/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : MARSEILLE , le 10/051876
Mort(e) à : PARIS , le 10/10/1933
Biographie :

Victor Méric (Henri Coudon
de son vrai nom, signe parfois aussi sous
le pseudonyme Flax)

Journaliste et écrivain. Socialiste anarchisant, militant du Parti communiste (1920-1923) puis de l’Union socialiste-communiste. Fondateur de la Ligue internationale des combattants de la paix et secrétaire général de 1931 à juin 1933.
Dessinateur à la Mairie de Paris et correcteur d'imprimerie, il réalise des articles et des illustrations pour le Libertaire de Sébastien Faure.
Pacifiste avant tout, il s'engage pour Dreyfus.
Le site atelier de création libertaire donne une biographie très complète de Victor Méric.

Source : http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob/2011/11/meric-victor/
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Bibliographie de Victor Méric   (9)Voir plus

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Que s’était-il passé ? Les faits étaient les suivants : ce matin de décembre, maussade et pluvieux, un garçon de recette se dirigeait vers la succursale de la Société Générale, 146, rue Ordener, muni de sa sacoche lourde des fonds nécessaires à la journée. Paisible, il venait de descendre, en compagnie d’un collègue, du tramway qui s’arrêtait précisément dans cette rue. Ce garçon de recette se nommait Ernest Caby. Sa sacoche renfermait une collection de titres d’une valeur de trois cent dix-huit mille sept cent soixante-douze francs, plus un petit sac contenant cinq mille deux cent soixante-six francs de monnaie. Dans une poche intérieure de ses habits, un portefeuille recelait vingt mille francs en billets et rouleaux d’or. À une quinzaine de mètres à peu près de l’agence, Caby, qui suivait son collègue, se trouvait un peu en arrière. À ce moment, il vit, brusquement, se dresser un individu qui, sans un mot, se campa devant lui, le regardant fixement, avec des yeux où passait une double flamme. Cet homme cachait ses deux mains dans ses poches. Il se tenait immobile, farouche, face au garçon de recette. Mais, soudain, sa main gauche apparut, armée d’un revolver. Il fit feu. Le garçon de recette, atteint à la poitrine, tomba sur les genoux. Il tenta, dans un effort, de défendre son fardeau, de se raccrocher. Mais l’inconnu, sans se départir de son calme, lui tira dans le dos, de haut en bas, un deuxième coup de revolver, et, d’un geste brusque, lui arracha la sacoche.
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Le communisme, une très bonne affaire pour les malins, une duperie pour ceux qui espèrent en la transformation sociale.
(...)
L’argent va, vient, tourne… Le barbeau puise dans sa marmite et il éparpille ses fafiots chez le bistrot ou au champ de course… Ce qui vient de la pute s’en va par le… par le… eh ! par le calembour
(...)
Henri avait eu l'occasion […] d'observer maints individus comblés de ces dons mystérieux qui liquident toutes les difficultés et sont comme le « Sésame, ouvre-toi » devant les huis les plus récalcitrants.
(...)
Les propos du gros garçon se mirent à charlestonner dans son cerveau où la lucidité s'insinuait souverainement.
(...)
Elle interpelle une femme maigriote et chahuteuse et lui crie avec un accent inimitable:
— Té, ma petite, si jamais le mistral y souffle à Paris, tu vas t'envoler comme une aéroplane.
(...)
Des messieurs congestionnés, comblés d’olives noires, de brandade et de safran, y parlent littérature avec autorité.
(...)
Il s’en fut tout droit, lesté de quelques billets et chargé de la malédiction paternelle, vers les cimes montmartroises.
(...)
Avec ça, ma peu chaste Suzanne possède des dents pointues, des dents de louve. Elle mord avec frénésie dans tous les gâteaux, comme si c'était une chose due et toute naturelle.
(...)
Cet homme, c'est le grand, l'unique Pelletier, ancien tenancier de maisons closes, ancien organisateur de partouzes, ancien marchand de viande..
(...)
Elle […] n'affirme sa supériorité que dans la gymnastique amoureuse. Elle excelle aux tortillements, tour à tour fougueuse et alanguie,
(...)
La plupart de ces messieurs que tu vois là, autour de nous, s’enorgueillissent de casiers judiciaires confortables...
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PREMIÈRE PARTIE
LES VIEUX ONT SOIF !
Les vieux fous sont plus fous que les jeunes.
LA ROCHEFOUCAULD.
L’année 1935 fut fertile en événements surprenants. À cette époque, j’approchais de la trentaine, c’est-à-dire de l’âge où l’on n’est pas encore trop mûr et gonflé d’expérience et où l’on a franchi, cependant, les limites de cette jeunesse dont Bossuet affirme qu’elle est téméraire et malavisée et dont un autre sage prétend qu’elle est la fièvre de la raison.
Je ne pense pas qu’il soit utile de vous renseigner abondamment sur ma modeste personne et d’alourdir ce difficile récit par un luxe de détails oiseux concernant mes ascendants, mes tares héréditaires, mes arcanes physiologiques, mes aptitudes et dispositions, comme cela se voit dans les romans de M. Honoré de Balzac et de quelques pâles imitateurs de ce grand romancier. Ce serait, d’ailleurs, d’une admirable banalité. Un père qui se tuait à la tâche, en un siècle où il fallait travailler pour vivre et non vivre pour travailler. La guerre, la fameuse guerre dite du « Droit, de la Justice et de la Civilisation » qui détériora sérieusement l’infortuné à qui je dois mes jours. Puis l’école, l’internat, les examens, toute une vie pénible, médiocre, exempte de joies et de lumière. Mais je passe. Qu’il suffise d’indiquer que, pourvu, un beau jour, d’un diplôme qu’on qualifiait alors de licence ès lettres, mais entièrement démuni de numéraire, je me risquai timidement à tenter mes premiers pas dans la carrière journalistique.
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Cela commença le 21 décembre 1911 — voici quatorze années bien pleines, comblées par d’autres tueries. Les journaux s’envolaient de mains en mains, sur les boulevards, parmi les hurlements des camelots :
« Demandez le crime de la rue Ordener ! » « Un garçon de recette assassiné en plein jour ! » « Les meurtriers tirent sur la foule ! »
L’émotion, on peut encore s’en souvenir, fut énorme. Le crime, accompli avec une habileté consommée, un sang-froid inouï, conçu et réglé dans tous
ses détails, était de nature à provoquer l’épouvante. Il apparaissait de toute évidence qu’on se trouvait en présence d’une bande supérieurement organisée, affichant une audace monstrueuse et que le forfait dépassait singulièrement les crimes même les plus retentissants auxquels on était, jusqu’ici, accoutumé. Et tout de suite, le même mot courut sur toutes les
lèvres : « Anarchistes !… Crime anarchiste !… »
On évoquait les journées de terreur folle de 1894… les bombes… Ravachol, Vaillant, Émile Henry. Pour le public, nul doute. C’était une déclaration de guerre des anarchistes à la société.
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On élève un monument à Jaurès. Je pense que l'occasion est excellente pour essayer de ressusciter le tribun dont l'image s'estompe de plus en plus et que les générations montantes méconnaissent ou défigurent, selon leurs tendances d'esprit ou de parti. Car nul plus que Jaurès n'est tiraillé, accaparé, torturé par les clans rivaux qui ne retiennent de l'enseignement de sa vie que ce qui leur paraît pouvoir être utilisé au service de leurs thèses ou de leurs intérêts. Communistes, socialistes, radicaux, anticléricaux se réclament de Jaurès. C'est là le sort des grands hommes. Souvent discutés de leur vivant et bafoués quelquefois, ils sont déchiquetés après leur mort.
A vrai dire, si l'on suit Jaurès pas pas, dans sa carrière de penseur, de journaliste, d'orateur et d'homme politique, on ne peut qu'enregistrer de multiples contradictions, plus apparentes que réelles. Je dis: apparentes. Jaurès, en effet, dans son évolution toute naturelle qui le guida des marécages centre gauche jusqu'aux sommets du marxisme, conserve une unité splendide. Il n'a varié que dans les détails, parce que soumis aux conditions de la lutte et toujours en contact avec la vie qui, elle, n'est pas une et rigide ainsi qu'un principe. Mais ce qui domine chez Jaurès, c'est l'acceptation délibérément consentie de la discipline socialiste. Ce fut toujours sa règle de conduite. Dès l'instant qu'il entra dans le parti — unifié par ses soins — il fit taire ses aspirations personnelles et mit un frein à son esprit critique pour se conformer pleinement aux directives des congrès internationaux.
Cela ne l'empêchait nullement de batailler par la plume et par la parole et d'essayer de faire prévaloir ses conceptions. De là les contradictions dont je parle plus haut. De là la possibilité de fouiller dans son œuvre pour en extraire l'argument utile, la déclaration qu'on épingle pour confondre l'adversaire. On oublie que Jaurès a beaucoup parlé, beaucoup écrit, beaucoup agi et traversé bien des événements qui devaient fatalement modifier sa pensée constante.
Il y a eu le Jaurès des débuts, néophyte du socialisme. Il y a eu le Jaurès de l'Affaire Dreyfus, qui aboutit au Jaurès vice-président de la Chambre, soutien du ministère Combes, partisan du Bloc des Gauches. Il y a eu le Jaurès du Congrès d'Amsterdam, se pliant sous la discipline. Il y a eu, enfin, le Jaurès ennemi de la guerre, le Jaurès pacifiste, celui qu'on a assassiné.
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— Les premiers jours, ça paraît drôle. Ne vous laissez pas impressionner.
Je me mis à rire. J’avais d’autant plus de raisons pour ne pas me laisser impressionner que, déjà, je connaissais tous les détours du quartier politique. Depuis des mois et des mois, j’y venais en pèlerinage, fidèlement, deux ou trois fois par semaine.
Il y avait toujours quelques pensionnaires de mes amis, dans ce lieu de rendez-vous de bonne compagnie, des militants syndicalistes, des rédacteurs à la Guerre Sociale. Nous vivions sous le premier proconsulat de Clemenceau, et ce champion de la liberté individuelle, ce paladin de la pensée libre, emplissait les prisons de journalistes.
Après avoir fait résonner mes souliers sur les dalles des couloirs, monté des escaliers, écouté le grincement des portes massives, j’aboutis, enfin, dans un petit parloir où se tenaient deux ou trois groupes chuchotant, les détenus et leurs visiteurs.
— Enfin te voilà ! fit la voix d’Almereyda, qui se leva, souriant. Ce n’est pas trop tôt.
Tous les prisonniers furent debout. Ils étaient quatre exactement, Almereyda déjà nommé, Eugène Merle et le bon Marchal, gérant de la Guerre Sociale. Enfin, Gustave Hervé, lui-même. 

Je posai ma valise dans un coin et je m’exclamai : — Boum ! Ça y est. En voilà pour un an.
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Mieux que tout autre, Émile Zola a dû goûter cette âpre volupté dont parle Jules Vallès, dans le Bachelier : se sentir seul contre tous et rien qu'avec ses idées. A part, en effet, un cercle restreint d'admirateurs et d'amis, du début à la fin de sa carrière, Zola vit se dresser contre lui la totalité de ses contemporains. Incompris, blâmé, bafoué par ses confrères, il eut à soutenir le poids de la réprobation générale.
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Je tire quelque orgueil de cette croisade pour la paix. Pendant trente-cinq années j’ai aspergé de ma prose de multiples gazettes avec une abondance qui me stupéfie aujourd’hui. J’ai publié nombre de bouquins. J’ai traversé plusieurs partis politiques plus extrémistes les uns que les autres. Parvenu au soir de la vie, comme disait ce vieux farceur de Clemenceau, je me contemple dans mon armoire à glace. J’ai vieilli, parbleu ! Je n’ai pas abouti à grand’chose, pas même à conquérir la sécurité pour les miens et à m’épargner le souci lancinant du lendemain. N’importe, j’ai tenu. J’ai constamment lutté contre la guerre, avant la guerre, pendant la guerre (qu’on m’a obligé de faire), après la guerre, la veille de l’autre guerre. Une marotte, si vous voulez. Mais je tiens à ce qu’on me rende justice sur ce point. J’y tiens très sérieusement. Le reste n’a pas d’importance.
Extrait de la préface de Victor Meric
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Et tout Mirbeau me paraît tenir là, dans ces deux attitudes.
Batailleur, certes, il l'est, et ses adversaires en savent quelque chose.
Mais c'est un être tout de sensibilité et de faiblesse.
Ce polémiste redoutable qui se jette à corps perdu dans la mêlée, qui se précipite sur ses ennemis et porte des coups furieux à droite et à gauche, a des timidités de jeune fille, des tendresses de gamin ...
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