Sous prétexte de protéger ses citoyens, de mieux les gouverner pour mieux les diriger, le pouvoir d'un État supposé démocratique feu en toute discrétion modifier une loi, suspendre un droit, décréter la censure et adopter des mesures de répression qui, peu à peu, élimineront les règles constitutionnelles en les remplaçant par un régime dictatorial. À aucun moment un pays n'a de garanties de sécurité. Chaque matin, nous courons le danger de nous faire confisquer nos droits dans l'après-midi, et chaque après-midi de les perdre le lendemain. Voilà pourquoi la première obligation de tout citoyen est d'être vigilant, de n'accepter aucune transgression gouvernementale, aucun abus de pouvoir de la part de son gouvernement.
En dépit des leçons de l'histoire, les États qui se disent démocratiques (conditions presque toujours discutables) pensent être invulnérabled aux grands abus du pouvoir. Pourtant ils se trompent. Aucun pays, même avec un contrat social et un système de droit solidement implantés, n'est à l'abri de la corruption et de la violence d'État.
Même dans un État qui est à l'origine de cette situation, aucune administration publique n'est prête à octroyer une nouvelle identité à une personne qui a passé des années à vivre sous un autre nom.
On ne peut aimer, rêver, espérer, construire ou progresser dans le mensonge. Le mensonge s'infiltre, s'insinue partout, opacifie nos esprits et nos actes, contamine les sentiments, interdit de s'accomplir pleinement. En revanche, même douloureuse, la vérité est la condition essentielle pour être quelqu'un. Il ne s'agit pas là de la simple vérité d'un nom, d'une origine ou d'une filiation. La vérité affirme l'existence. Elle est la condition première pour devenir soi-même.
A Pâques 1987, le major Ernesto Barreiro et le lieutenant colonel Aldo Rido [...] finirent par tordre le bras de la justice en obtenant du président Raul Alfonsin la promulgation de deux lois néfastes, qui ne seraient abrogées que quinze ans plus tard, après maintes luttes politiques et judiciaires: la loi du Devoir d'obéissance, qui établissait divers degrés de responsabilité dans la répression en fonction de la hiérarchie militaire, et la loi du Point final, selon laquelle il y avait prescription pour tous les crimes encore non jugés à cette date.
Aujourd'hui, tout s'explique différemment, mais à l'époque, je pensais appeler un jour ma fille Victoria pour rendre hommage à Vicky, ignorant que ce prénom que j'aimais depuis toujours était précisément le mien.
Au fil de mes promenades avec le père Luis, je finir par comprendre que l'histoire n'est pas une vérité indiscutable, mais que les faits survenus dans le passé ne peuvent être lus qu'à la lumière du présent.
Au fil de mes promenades avec le père Luis, je finir par comprendre que l'histoire n'est pas une vérité indiscutable, mais que les faits survenus dans le passé ne peuvent être lus qu'à la lumière du présent.
Comme dans beaucoup d'amitiés aussi solides que le roc, où la confiance est totale et la tendresse à toute épreuve, nous nous sommes cordialement détestées lors de notre première rencontre.
"J'ai eu deux fils, répondit-il. L'un est mort parce qu'il était montonero, et l'autre n'existe plus pour moi parce que c'est un assassin"