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Citations de Vincent Bebert (24)


Sam parle comme il peint,il y a de l'inextricable dans sa conversation.Ses histoires vous emportent comme un train qui passe et dans lequel vous sautez en marche. (p.20)
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Jean Genet, dans son beau livre sur l'atelier de Giacometti, écrit que dans une pomme,dans une figure à la table d'un bistrot,dans un visage, dans un nu,chez une prostituée, c'est l'irréductible solitude des choses,de ces êtres, qui touche Giacometti, l'infinie blessure de leur solitude absolue qui rejoint la sienne propre et qu'il arrive à rendre.(p.136)
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Vincent Bebert
Nous étions déjà bien cuits en matière de vin, et le côté vrai de Sam,entier,généreux, non policé, drôle et insolent (tout ce qu'il manque à notre temps,en clair) m'avait séduit et ébranlé. Il a insisté sur le côté dur et terrible du chemin,de la vie de peintre.( "Conversations avec Sam Szafran; récit et souvenirs d'une amitié ",éditions El Viso,septembre 2021,p.27)
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Sam le (Alberto Giacometti) guettait comme un fan (..)
là où Henri Cartier-Bresson a pris cette photo d'Alberto qui s'abrite de la pluie sous son imperméable.
Par un jeu puéril et pour faire rire Florence je l'ai imité m'abritant de mon manteau le temps d'être pris en photo, au même endroit, tandis qu'il faisait beau soixante ans plus tard,et aussi pour convoquer le passé dans le présent comme pour dire que le temps ne nous défait pas totalement, et que la souvenance est notre dignité, comme un homme debout comme les figures du Greco sont des flammes qui dansent en plein ciel.Pour citer Kazantzakis: "Seuls nous sommes mortels tous ensemble nous sommes immortels "(p.126)
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J'ai certainement commencé à peindre-mais il y a toujours plusieurs raisons aux choses-parce que j'aimais l'échange de personne à personne, et que chez mes parents on parlait de peinture et qu'il y avait des livres sur l'art et les toiles de ma mère ou de copains artistes accrochées aux murs de chez nous,dont nous parlions ensemble, ma mère, mon beau-père et moi.J'étais un peu rejeté par l'école, sans doute moi aussi je la refusais aussi,et sa façon de penser dans les clous,et du coup j'aimais la transmission entre quatre yeux et quatre oreilles.-Sam m'a souvent dit la même chose pour lui,dans son cheminement, et il précise que c'est la transmission classique, c'est-à-dire grecque...et il dit aussi : "Ce sont les rencontres qui m'ont fait."(p.206)
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Sa moralité dit que c'est l'interprétation qui fait le réel. Comme le regardeur fait le tableau .Voilà pourquoi je comprends Sam qui se méfie de qui il fait rentrer dans l'atelier,de quel regard.(p.77)
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Dans son refus d'être professeur aux Beaux-arts, il y avait aussi le fait qu'on peut beaucoup esquinter quelqu'un en critiquant son travail,ce qu'il ne veut pas faire."Alors que personne ne sait,au fond...,ajoute-t-il,par où l'art va arriver ! On ne sait pas."(p.38)
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De même, une phrase de ma mère aussi,dernièrement, me tracassait,me gênait presque: "Quelque part, tu reviens de loin." Sans doute un mot dit parce que j'avais mis du temps à m'adapter ,à l'école, aux codes sociaux, aux convenances.Je ne savais pas quoi penser de cette phrase,mais elle me restait dans les poches comme la monnaie d'un pays étranger dont on ne trouve pas le change.(p.168)
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Il me dira très souvent que,pour lui,les peintres de l
ma génération, il voit à leur peinture qu'ils ne lisent pas assez de poésie ! Souvent,pour mes paysages,il me prescrira la poésie japonaise, et aussi la peinture japonaise et asiatique, pour sortir du rapport classique à la composition. (p.55)
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Sam dit qu'une des chances qu'il a eues avec Lilette,c'est que Lilette lui faisait confiance. Et au départ ce n'est pas une chose qui va de soi,parce que vivre avec un artiste,c'est difficile,et qu'on ne se met pas en couple avec un peintre comme avec un autre homme,"on est quand même des drôles d'oiseaux",reconnaît Sam (p.138)
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Sam me dira souvent, par la suite :"Riche ou pauvre,avec ou sans le succès, bourgeois ou prolo,si t'as quelque chose à dire,il va falloir que ça sorte ! "(p.28)
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Sam m'explique que ce vertige qu'il a vécu enfant lorsque son oncle l'a suspendu au-dessus du vide de la cage d'escalier,pour le faire céder, pour le mater,ce vertige qui est celui que tout le monde peut ressentir dans ses déformations d'escalier,il s'arrange pour le faire passer sans qu'on en ressente l'angoisse.Et c'est en partie-au moins-vrai : le sentiment inquiet n'est pas celui qui prévaut lorsqu'on regarde ses peintures d'escaliers.Il dit que,par pudeur, il n'aime pas que la souffrance se voie.(p.81)
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(Sam Szafran)
Il a une nostalgie des métiers perdus,des savoirs secrets perdus.Il est allé vers un autre petit meuble, et il en a sorti d'un tiroir plusieurs vieille boîtes qu'il a manipulés avec précaution. Elles contenaient des fusains qui dataient de 1912.Il ne les utilise pas,mais les garde comme témoins de cette qualité perdue; ils ne sont pas tendres, mais très durs,et pourtant à peine on les effleure qu'ils marquent du noir le plus dense et le plus profond.(p.107)
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Pour Sam,les chats ont été, comme beaucoup d'artistes,très importants.C'est un animal qui a entretenu avec les artistes et les écrivains des liens mystérieux et fraternels. Il se passe quelque chose,une cohabitation,un peu comme si le but de l'artiste était de devenir un chat.Le chat est pour nous l'ange et le démon, qui montre l'exemple et le non exemple à suivre.(p.178)
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Je suis coupable de croire que le sang des ancêtres souffle parfois un air sur nos rêves. (p.142)
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Sam a beaucoup lu,mille fois plus que ceux qui sont allés à l'école. L'école n'a pas eu l'occasion d'abîmer sa curiosité. Il était pourtant très complexé de ne pas y être allé. Et pour rattraper,il a lu et lit toujours énormément. (p.144)
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Je lui demande si c'est la guerre qui lui a donné ce goût pour le banditisme,ou du moins pour une justice qui ne serait pas celle de l'officialité.Il répond qu'il est sorti de la guerre insupportable, qu'il n'avait plus de père, et que c'est la peinture qui l'a sauvé du banditisme. Mais qu'il est toujours resté au fond de lui un gosse des rues.(p.167)
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Van Gogh écrivait à son frère Théo : "Ceux qui disent que c'est vite peint,réponds-leur qu'ils ont vite vu. Réalisé d'un geste, mais pensé longtemps en avance.(p.227)
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Mais un livre écrit par un peintre sur le travail d'un autre,qu'il admire ou dont il veut interroger la peinture...il y a bien entendu les vies rédigées par Giorgo Vasari vers 1560,recueil extraordinaire...
Vincent Bebert attendait donc Sam Szafran sans le savoir.Son livre,désordonné et sincère, rend compte de, la fabrication d'un lien affectif presque en dépit de lui-même. Il dit la puissance de l'amitié pour ce qu'elle est,en plus de ce qu'elle induit sur le travail créateur.
(Préface Arno Bertina,écrivain/ Agnès Callu,Historienne de l'art )
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Il me citera d'ailleurs la phrase d'un autre grand magicien qu'il admire,Edgar Degas,qui va dans ce sens: "Dans ce métier, pour survivre et accomplir ce qu'on a à faire jusqu'au bout, il faut déployer autant de ruses et d'intelligence qu'un criminel pour perpétrer son crime."
Sam a été un vrai petit bandit et c'est la peinture qui l'a sauvé du banditisme. (p.55)
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