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Citation de michelekastner


La course frénétique qui s'engage au début des années 1670 pour instituer un opéra français, il convient d'abord d'en attribuer la responsabilité et les dégâts au roi. Louis XIV est un absolutiste de la décision. Sa conception du pouvoir est connue. Elle tient en cette formule assénée au lendemain de la mort de Mazarin : "Le roi gouverne par lui-même." La devise s'applique autant à sa personne qu'aux talents dont il fait choix pour régner sur la peinture, la sculpture, la marine, l'agronomie, les médailles ou les jardins.
L'autre règle louis-quatorzienne est la suivante : à chaque fonction un homme. Et un seul. Colbert est le principal ministre. Obéissant au roi, il choisit un homme clé à chaque poste. Chapelin est aux lettres, Félibien à l'historiographie des bâtiments, Racine à l'histoire du règne. Chacun donne à l'image du monarque une transcendance politique qui s'inscrit dans l'Histoire et non plus dans le ciel. De même qu'il ne saurait y avoir deux Le Brun ou deux Le Nôtre, il ne pouvait y avoir deux maîtres de l'opéra français, rôle que Lully était d'évidence le mieux disposé à tenir. Seule erreur de la part du surintendant - et que la postérité n'a de cesse de rappeler -, la réappropriation, à son seul compte, des oeuvres écrites à quatre mains avec Molière. Mais on ignore que Poquelin, dans ses menées pour obtenir de son côté le privilège de l'Opéra, avait déjà pratiqué semblable hold-up esthétique sur le travail de Lully...
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