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Citation de Aunryz


... l’accompagner jusque dans sa chambre – non, nous ne ferons pas cela.

Pourtant, bien entendu, c’est précisément cela qu’on fait. Il entre, et ferme la porte, quoiqu’il ne soit que dix heures à l’horloge la plus voisine.
Personne ne se couche à dix heures. Personne n’en a même l’idée. Nous sommes en janvier, il fait un temps lugubre, mais Mrs Wagg reste plantée sur le pas de sa porte, comme si elle attendait quelque chose. Un orgue de Barbarie, tel un rossignol lascif, vocalise sous des feuilles mouillées. Des enfants traversent la rue en courant. De-ci de-là, on entrevoit, par la porte d’un vestibule, des boiseries brunes…
La route que suit l’imagination sous les fenêtres d’inconnus est assez singulière. Tantôt distraite par une boiserie brune, tantôt par une fougère dans un pot ; ici, improvisant des paroles pour accompagner l’air de valse que joue l’orgue de Barbarie ; ailleurs, tirant du spectacle d’un ivrogne une sorte de plaisir désabusé ; enfin, complètement absorbée par les mots qu’échangent de pauvres diables, d’un trottoir à l’autre (des mots si francs, si drus) – mais gardant néanmoins toujours pour centre, pour aimant, un jeune homme seul dans sa chambre.
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