Avis June de Virginie Bégaudeau
Avec ce roman, l’auteur révèle une jeune femme à elle-même. Tout était latent depuis sa rencontre avec Elsa avec qui elle a rencontré le plaisir et l’amour entre deux femmes. Si le lecteur imagine qu’Elsa domine June, il en sera pour ses frais mais il l’apprendra petit à petit. Car June, sous la plume de l’auteur, se révèle. Entre un mariage conventionnel, nous sommes dans la société américaine des années 70, où son mari la bat, lui crie dessus, June retrouve un semblant de liberté auprès d’Elsa. Elle tergiversera peu pour l’accompagner pour ces vacances. Tout semble très bien se dérouler dès le départ. Elles ne sont que toutes les deux, écoutent leurs corps et leurs envies. Mais June apprendra où Elsa veut l’emmener et quel est son sinistre projet. J’écris sinistre en italique car même si June peut en vouloir à Elsa, cela ne sera pas le cas. Elle l’aime trop. En faisant partie de cette communauté, June se révèlera à elle-même. Il lui faudra tout de même du temps. C’est beaucoup plus qu’une initiation. Entre doutes, colère, désespoir, plaisirs de la chair, June va connaître tous les états d’âme.
La maison des Carpenter ressemble à une secte avec à sa tête un homme qui domine, qui cherche des proies. La drogue, l’alcool lui permettent d’avoir un ascendant très fort sur ses victimes. Mais il trouvera plus fort que lui et cela semble lui plaire, jusqu’à un certain point. Ames sensibles, s’abstenir, car c’est assez trash, assez violent pour celles et ceux qui subissent l’initiation. Et ce n’est pas parce que c’est un roman érotique, on peut lire pire dans des polars ou thrillers, mais dans ceux-là, le sexe est peu présent. June est une personnalité assez complexe. Elle est éprise de liberté, toujours un peu sage, un peu inquiète mais avec une volonté de dominer. Elle ne souhaite pas la violence et se rend compte que la domination perdurera même si elle fait tout pour essayer de la changer.
L’auteur a bien planté le décor. Cette fuite, dans une époque dédiée à la minceur, ressemble un peu à Thelma et Louise mais nos héroïnes arrivent dans une demeure face à la mer, isolée. Le décor semble impressionnant, propice au calme ou à la luxure. Au choix ! L’auteur laisse le lecteur se faire son opinion à la fin et le laisse sur sa faim. Qui June retrouve-t-elle ? Sacha, le seul homme qui l’a protégée et pour qui elle éprouve de l’amour ou du respect ? Ou son amie, celle qu’elle a aimé ? En effet, il semblerait, et ce n’est que mon analyse, qu’Elsa avait un projet fameux. Laisser June faire toutes ses expériences pour qu’enfin, elle soit l’égale d’Elsa ou la dominer. Le roman se lit pratiquement d’une traite car j’ai voulu connaître ce destin, ces révélations distillées petit à petit. L’auteur est très fort pour ça.
Pour tous ceux qui me connaissent, ils savent que même si j’ai bien aimé un roman, je ne laisse pas passer certaines petites choses qui me chagrinent. Il semblerait que la relecture a été bâclée surtout à la fin. J’ai trouvé quelques mots manquants, des fautes d’orthographe ou d’accord, sur les toutes dernières pages. Pour moi, c’est bien dommage.
Je remercie les Editions La Musardine mais aussi Virginie Bégaudeau avec qui j’ai pu échanger quelques mots.
Avis June de Virginie Bégaudeau
June est mariée à Arthur. Son amie, depuis quelques années, est Elsa avec qui elle passe du bon temps.
Un jour, Elsa, lui demande de prendre tout un été avec elle, pour partager tant et plus.
Mais elle ne lui avoue pas toute la vérité.
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