"Mais elles, ces louves cruelles, étaient prêtes à tuer. Le fanatisme était un art de vivre malsain, entraînant avec lui la désillusion et cette tentation ardente pour le cœur vain. Elles adulaient, mais prenaient-elles seulement conscience de celui qu'elles aimaient tant ? "
Je profite comme si je n'avais pas droit à tant de bonheur et qu'il risquait de s'enfuir.
L'odeur du feu de bois vient taquiner mes narines.
Pour la première fois de ma vie, je n'ai pas l'impression de déranger, d'être l'intruse dans une soirée qui n'est pas faite pour moi.
Un chagrin d'amour a toujours le gout de la défaite et je n'aurais jamais cru pouvoir en vivre un si violent avec quelqu'un qui n'est pas mon mari.
La solitude est luxueuse et, enlacées dans cet ersatz de chambre avec vue, nous n'espérons rien de plus.
Je crie de stupeur tandis que l'extase m'électrise et que la porte s'ouvre à la volée.
Maya sursaute à son tour, son orgasme pour seule protection.
Nous ne bougeons plus, nos doigts au plus profond de l'intimité de l'autre, terrorisées.
Dans l'encadrement sombre du bureau d'Adrian, suivi de Sacha, Arthur assiste impuissant qu'il est, à la fin de nos ébats, abasourdi par le spectacle que sa femme fugitive lui offre.
« Elisabeth n’a pas la force de le voir céder avant elle. Elle a besoin d’un dernier morceau de vaillance pour l’aider à partir. Il écarte une mèche de ses cheveux abimés et tente de déchiffrer ce visage qui a bouleversé sa vie. Toute sa vie. Elisabeth l’aime par la magie d’un premier amour. Fantasque et éternel. Elle ne lâche plus cette main qui l’a accompagnée, qui l’a construite et lui a fait honneur. Elle veut qu’il le sache. »
Ses motivations pour arriver jusque ici lui sont personnelles, ses prétextes de luxures ne m'ont pas convaincue. Alors, je souhaite qu'Elsa reste telle que je la devine maintenant. Jeune et magnifique. Abandonnée au bonheur pur.
J'ai envie de fuir à l'autre bout du pays tant je goûte à la liberté.
J'ai ouvert les portes du fourgon tandis que le jour s'endort et que le bruit de la mer, plus bas, me berce déjà.
La pluie qui frappe les vitres du petit van m'apaise.
Je vais devoir assumer mon désir pour cette femme qui me promet bien trop.