bande annonce roman Le dilemme mortem
Le monde d’après un tel broyage d’amour était vain, ne résistait pas plus ici qu’ailleurs à ce que Frayance se plaisait à appeler son exécution. Plus rien, ni personne ne saurait la ramener à la vie. Ce monde-là serait à jamais son arrachement de dents à l’amour. Plus de mordant, de sexe ni d’envie d’aucune sorte. Amélie manquait à son monde.
– Ce décolleté, c'est de l'inconscience totale ou c'est pour me faire patienter ?
Mylène souriait en se regardant et croisa davantage ses biceps qui faisaient remonter le tout. Puis elle laissa le suspens guider son regard dirigé de nouveau sur Nath. Un Silence qui parlait et les mettait à nu.
– Je crois qu'il est temps pour moi de partir, souffla Mylène.
– Bien sûr.
Il existe des mensonges que l'on se raconte et que l'on raconte à L'Autre par peur de paraître ridicule, incomprise ou tout simplement parce que l'Amour, on le cherche comme on le fuit de la chatte à la souris. Alors ce « il est temps pour moi de partir », ce « bien sûr » n'étaient qu'une parade miroir qui ne leur correspondait pas que même le plus sincère des êtres a déjà joué à ce jeu où il n'est d'autre que le prisonnier de lui-même.
– Vous devriez vous méfier. C’est comme ça que ça commence... la folie. On parle à ceux qui ne peuvent pas nous répondre. On parle d’abord à un verre, puis à un stylo qu’on finit par s’enfoncer dans la rétine pour nous rendre la vue.
Des serpents s'enroulaient autour d'elles. Les initiales du Dislock Parc donnaient le ton sur le portail.
- La tentation du Diable, murmura le chauffeur. On y est. Ticket s'il vous plaît. Si vous êtes toujours décidée à entrer.
Même si je le voulais, il y a des choses qui se doivent de rester secrètes. Il ne fait pas bon de réveiller les morts Madame McKinsley. On y trouve parfois que son propre reflet.
Mylène portait du noir, seulement du noir. Et il ne valait mieux pas qu'elle en porte en ce soir. Car pour Nath, c'était la couleur du point de non-retour. D'une sobriété à agiter ses compliments.
Pas de robe extravagante, non, mais un pantalon qui suffisait à corrompre la tenue correcte des pensées de Nath. Des talons hauts mettaient en valeur ses chevilles délicates et son haut moulait sa poitrine avec une ouverture zippée au milieu de ses seins.
La Peur rassemble même les petites querelles que parfois l'on devrait s'en taper une ou deux pour remettre la haine à sa place, là où elle devrait être : dans un caveau, une déchetterie humaine. Et la laisser pourrir au milieu des chrysanthèmes et des squelettes. Car seul le jugement dernier d'une vie chérie apprend à relativiser même les plus infimes conneries que l'homme s'inventent par la paresse du bonheur ou l'ennui de vivre.
La séparation temporaire consommée avec des éclats de motivation sentimentale ressentis en profondeur donnait des ailes aux actions à venir.
Il se passe des choses dans ce parc qui me dépassent. Je me contente de ne pas les cerner. Je suis le gardien des ombres du Dislock Parc.
Le ciel de Drakesboro portait le cataclysme pluvieux d’une promesse de soirée électrique comme on entrait dans un conte cruel.