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Citation de migdal


Samson ne comprenait pas tout ce qui se disait : la différence des accents lui troublait l'oreille, mais il perçut le complexe de supériorité des quatre Anglo-Saxons.

Celui des deux Anglais était cocasse mais savoureux : s'étant fait rosser par les Américains pendant la guerre d'Indépendance et mettre au pas par eux après la Seconde Guerre mondiale, ils tiraient un orgueil paradoxal de ces échecs et croyaient régner sur le monde par procuration. La constatation « avec les Américains, nous sommes les plus forts » ne s'encombrait pas pour eux de considérations éthiques.

Le point de vue de l'Américain était différent. Il attribuait la toutepuissance des Etats-Unis à des raisons morales : « C'est parce que nous sommes les plus purs, les plus vertueux, les plus idéalistes, les plus démocratiques, que nous écrémons le monde de ses meilleurs cerveaux et de ses plus grands hommes. Ainsi sommes-nous les plus puissants. En résumé, nous le méritons. » II y avait là une croyance à la justice immanente et au progrès que Samson ne partageait pas, mais il s'amusait, non sans amertume, de cette assurance que les faits semblaient justifier. On pouvait ne pas être d'accord avec la doctrine américaine, mais on ne pouvait pas résister à la puissance américaine, ce qui permettait aux Américains d'affirmer que leur doctrine était la meilleure sans crainte de contradiction, puisqu'ils avaient le pouvoir d'anéantir les contradicteurs. Bref, l'Américain calme et pondéré ne laissait au reste du monde qu'une alternative : se laisser séduire ou se faire violer.
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