La question du libre arbitre (libre volonté) a occupé une place importante dans la pensée et la philosophie occidentales. Mais du fait de la Production conditionnée cette question ne se pose pas, et ne peut pas se poser dans la philosophie bouddhiste.
Si la totalité de l'existence est relative, conditionnée, et interdépendante, comment seule, la volonté pourrait-elle être libre?
La volonté comme toute autre pensée, est conditionnée. La prétendue Il liberté » elle-même est Une chose conditionnée et re1ative. S'il y a le libre arbitre, il est aussi conditionné et relatif.
Il ne peut y avoir quoi que ce soit d'absolument libre physiquement ou mentalement, étant, donné que toute chose est
interdépendante et relative. Le libre arbitre implique une volonté indépendante de conditions, indépendante de cause et d'effets.
Comment une volonté; ou n'importe quelle chose, pourrait-elle apparaître sans conditions, en dehors de cause et d'effets, alors que la totalité de l'existence est conditionnée, relative et soumise à la loi de cause et d'effet? Ici encore l'idée du libre arbitre est, à la base, en relation avec les idées de Dieu, Arne, Justice, récompense et punition. Non seulement ce qui est appelé libre arbitre n'est pas libre mais l'idée même de libre arbitre n'est pas libre de conditions.
Tant que vous vivrez, vous ne pourrez pas échapper à la vie, quoi que vous fassiez, que vous résidiez dans une ville ou que vous soyez retiré dans une grotte. Vous devez la regarder en face et la vivre. La vie vraie, c’est le moment présent — non pas les souvenirs d’un passé qui est mort et enfui, ni les rêves d’un futur qui n’est pas encore né. Celui qui vit dans le présent se trouve dans la vie réelle et il est le plus heureux.
Il est sans importance, pour un chercheur de la Vérité, de savoir d’où provient une idée. L’origine et le développement d’une idée sont l’affaire de l’historien. En fait, pour comprendre la Vérité, il n’est pas nécessaire de savoir si l’enseignement vient du Bouddha ou de quelqu’un d’autre. L’essentiel est de voir la chose, de la comprendre.
Quiconque retient la colère montante comme on arrête un char lancé, je l'appelle un conducteur - les autres ne font que tenir les rênes ; vaincs la colère par l'amour, le mal par le bien. (Le Bouddha, cité en p. 177)
La naissance est duhkha, la vieillesse est duhkha, la maladie est duhkha, la mort est duhkha ; être uni à ce que l'on n'aime pas est duhkha, être séparé de ce que l'on aime est duhkha, ne pas avoir ce que l'on désire est duhkha; en résumé, les cinq agrégats d'attachement (skandha) sont duhkha.
Voici la Noble Vérité sur la cause de duhkha. C'est cette soif (désir, tanha) qui produit la re-existence et le re-devenir, qui est liée à une avidité passionnée et qui trouve une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là, c'est-à-dire la soif des plaisirs des sens, la soif de l'existence et du devenir, et la soif de la non-existence (auto-annihilation).
Voici la Noble Vérité sur la cessation de duhkha. C'est la cessation complète de cette soif : la délaisser, y renoncer, s'en libérer, s'en détacher.
Voici la Noble Vérité sur le Sentier qui conduit à la cessation de dukkha. C'est le Noble Sentier Octuple, à savoir : la vue juste, la pensée juste, la parole juste, l'action juste, le moyen d'existence juste, l'effort juste, l'attention juste, la concentration juste.
Le bouddhisme zen résume cet enseignement :
« Quand le corps est calme,
le mental est calme ;
Quand le mental est calme,
le monde est calme. »
Certains se figurent que le bouddhisme est un système dont l'élévation, la noblesse, la sublimité sont telles que des hommes et des femmes ordinaires n'ont pas la possibilité de le mettre en pratique dans ce monde de labeur quotidien qui est le nôtre. Ils croient qu'il est nécessaire, si on veut être un vrai bouddhiste, de quitter le monde et de se retirer dans un monastère ou en quelque lieu tranquille.
C'est, en vérité, une idée toute à fait fausse, due évidemment au manque de compréhension suffisante se l'enseignement du Bouddha. Les gens s'empressent de former des conclusions hâtives et fausses, soit d'après ce qu'ils ont entendu dire, soit après une lecture négligente d'un livre écrit sur le bouddhisme par un auteur qui, n'ayant pas saisi lui-même le sujet dans tous ses aspects, n'en a présenté qu'une vue fragmentaire et superficielle. L'enseignement du Bouddha n'est pas seulement destiné aux moines qui vivent dans des monastères ; il s'adresse aussi aux hommes et aux femmes ordinaires, qui vivent chez eux avec leur famille. Le Noble Sentier Octuple, la règle de vie bouddhiste, s'adresse à tous, sans distinction.
La vérité n’a pas d’étiquette : elle n’est ni bouddhiste, ni chrétienne, ni hindoue, ni musulmane. La vérité n’est le monopole de personne. Les étiquettes sectaires sont un obstacle à la libre compréhension de la Vérité, et elles introduisent dans l’esprit de l’homme des préjugés malfaisants.
Quand, par exemple, nous rencontrons un homme, nous ne le voyons pas comme un individu humain, mais nous mettons sur lui une étiquette l’identifiant en tant qu’Anglais, Français, Allemand, Américain ou Juif, et nous le considérons avec tous les préjugés associés dans notre esprit à cette étiquette. Le pauvre homme peut être entièrement exempt des attributs dont nous le chargeons.
L’amour d’une mère pour son enfant n’est ni bouddhiste, ni chrétien ni d’aucune autre qualification. C’est l’amour maternel. Les qualités ou les défauts, les sentiments humains comme l’amour, la charité, la compassion, la tolérance, la patience, l’amitié, le désir, la haine, la malveillance, l’ignorance, la vanité etc… n’ont pas d’étiquette sectaire, ils n’appartiennent pas à une religion particulière. Le mérite ou le démérite d’une qualité ou d’un défaut n’est ni augmenté ni diminué par le fait qu’on le rencontre chez un homme qui professe une religion particulière, ou n’en professe aucune.