Rien d'exceptionnel dans ce parcours de vie, si ce n'est la première partie avec une vue sur la Pologne au début des années soixante. On y découvre la vie quotidienne à cette époque, à Szczecin (ville située près de la frontière germano-polonaise) avec les restrictions, la bigoterie ambiante, la propagande, les logements partagés.
Une enfance pas heureuse entre une mère sans tendresse et un père plutôt violent ou toujours en colère (l'éducation à l'époque était sévère et douloureuse). Pas d'amour non plus entre les parents. La seule consolation de l'auteure réside dans le lien qui l'unit à ses trois sœurs et avec qui elle partage les quatre cents coups.
Plus tard, au début de l'adolescence dans autre ville, suite à un déménagement, les quatre filles découvrent leur corps et le plaisir. Moins drôle, elles découvrent aussi la maladie d'Alzheimer chez leur grand-mère. Pour l'auteure, Wanda Hagedorn, c'est un drame, car c'est son seul refuge, la seule personne qui l'écoute, partage ses lectures et son affection.
Au moment du lycée, et sans doute pour l'éloigner de ses sœurs et pour ne pas être confronté à sa rébellion d'adolescente, son père l'envoie poursuivre ses études près de Varsovie, chez un membre de sa famille. La cohabitation se passera mal...
On y parle aussi de l'éducation des enfants, qui est plutôt synonyme de dressage, de la condition féminine, de lectures (beaucoup)... Tout cela bien sûr à transposer dans le contexte historique.
Bref, une histoire qui en vaut une autre et qui est un exutoire pour l'auteure. En écrivant, elle a pu se libérer de tous ces non-dits, de toutes ces apparences qu'il faut maintenir face aux autres, de sa haine du père et de sa tendresse pour la mère.
Je ne me plais pas dans ce genre de lecture. C'est de ma faute, j'ai mal interprété la quatrième de couverture et ne me suis focalisée que sur les mots "la Pologne des années 1960". En fait, on a n'y apprend que très peu de choses sur cette époque... Le reste est trop familial, trop personnel, trop froid.
Quant aux dessins, c'est une bande dessinée j'ai oublié de le préciser, j'en ai aimé le trait, la simplicité et en même temps le foisonnement des détails, les couleurs (sombres au moment des restrictions). Et si j'ai lu cette histoire jusqu'au bout, c'est avant tout grâce aux dessins. Alors, je remercie Jacek Fras d'avoir si bien saupoudré ce récit de petites touches d'humanité, de fantaisie, de rigueur aussi.
Cette lecture m'a été offerte par Babelio et les éditions Steinkis que je remercie.
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