Cher père Meyer, la connaissance dépend de l'angle sous lequel on regarde une chose. Un fait anodin, un objet quelconque, un visage trivial, un mot usuel, un paysage, une fleur offrent des potentialités infinies de lecture. La plupart du temps, on se satisfait d'une interprétation, identique à celle du commun des mortels, une caricature du réel, parce qu'il est plus sécurisant de ne pas diverger de son voisin. Quand éventuellement se présente une disponibilité intérieure inaccoutumée - à l'occasion, par exemple, d'un profond sentiment d'insatisfaction - l'ordinaire apparaît soudain étrange, multiforme, et la sphère d'exploration du sens s'élargit.