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Fait-divers à l’origine du film"Au-delà des collines":

A Tanacu, un village situé au nord de Vaslui, un nouveau riche recruta un jour un jeune séminariste, Daniel Corogeanu, pour l'aider à ériger un petit monastère masculin. Malgré son manque d'expérience, celui-ci fut ordonné rapidement par l'évêque de Husi, ville toute proche, pour devenir moine à qui on fia aussitôt la gestion de l'établissement. Mais Corogeanu était un moine plutôt difficile, en conflit avec le diocèse et ses co-religieux. D'ailleurs, tous les autres moines bientôt partirent pour devenir prêtres ailleurs et la communauté monacale originale finit par se désintégrer. Le jeune Corogeanu commença à recruter des sœurs qui, avec le temps, lui devinrent toutes dévouées. Tout comme les villageois, d'ailleurs, qui fréquentaient les messes régulièrement, même fanatiquement, plusieurs fois par jour et même au milieu de la nuit. Car les méthodes du prêtre orthodoxe de propager la foi furent plutôt non orthodoxes et, devant une population rurale très superstitieuse, il passa bientôt pour être un guérisseur, voire exorciste, "ayant même délivré des gens possédés par le diable."

priest_exorcism Lorsque j'arrive à Tanacu et, un peu plus loin, lorsque je m'approche par un chemin étroit et défoncé du monastère composé d'une petite église au toit argenté à deux tourelles, d'un clocher et d'une maison encore plus basse où habitent les nonnes, je croise le regard hostile de quelques habitants. Je sais que je suis perçu comme l'un de ces étrangers qui perturbent de temps en temps la tranquillité du village après qu'une des soeurs mourut ici même en juin 2005. Elle avait une santé mentale fragile et souffrait de crises nerveuses, parfois très violentes sans que les remèdes médicaux lui apportent un soulagement. On eut donc recours aux méthodes divines en célébrant messes et liturgies et en prononçant la prière à saint Basile, traditionnellement utilisée dans l'Eglise orthodoxe pour les cas de possession ou de maladie grave. Un jour, la jeune soeur, 23 ans, fut particulièrement agressive, insultait la communauté et cassait tout autour d'elle avec une force inouïe. Le prêtre Daniel, alors âgé de 29 ans, décida d'agir vite. A l'aide de quatre soeurs il attacha la jeune fille à une planche en bois et fixa ses poignets avec des chaînes. C'était une véritable crucifixion ! On la laissa ainsi, à l'horizontale, pendant plusieurs jours, sans boire ni manger, hormis l'eau bénite qu'on lui injectait de force car il ne fallait surtout pas "alimenter le diable". La communauté priait et s'affairait autour d'elle, Daniel Corogeanu, à l'impressionante barbe rousse, jouant le rôle d'exorciste. Quelques jours plus tard, la soeur Irina était morte. Le couvent, convaincu du bien fondé de l'action et d'avoir soulagé la fille, s'insurgea quand la police vint arrêter le prêtre. Lorsque personne ne vint chercher le corps, c'est encore lui qui célébra la messe d'enterrement en exhortant les démons. Tout le monde des villages aux alentours était d'accord pour dire que soeur Irina avait bel et bien tuée mais qu'on l'avait quand même soulagée. Le prêtre Daniel Corogeanu était donc un "philanthrope", quoique extrémiste. Aujourd'hui il est en prison, condamné quatorze ans de prison ferme par le tribunal de Vaslui. Quatre religieuses, complices du décès de la jeune Irina, ont pour leur part écopé de peines allant de cinq à huit ans de prison. L'affaire du monastère de Tanacu a par ailleurs démontré que l'exorcisme n'est aucunement exotique et rare mais, qu'au contraire, il est pratiqué à grande échelle dans les monastères roumains comme un rituel qui, selon certains, s'inscrit même dans la tradition de l'Eglise orthodoxe. Et pourtant, tout ceci est en plein contraste avec l'opinion que les gens expriment ici en général sur cette institution."

p.276 à 278
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Allure vestimentaire des Csangos:

"Les gens que je vois marcher le long de la route sont peut-être les derniers "primitifs" de l'Europe. Ils semblent avoir quelque chose en commun avec les habitants de Maramures: avec leurs chariots qui grincent, leurs outils sur leurs épaules et leurs beaux vêtements aux teintes sobres qu'ils portent souvent au quotidien plutôt que, comme ailleurs, lors des festivals folkloriques. Les hommes que je croise sont parfois vêtus de longs pantalons blancs sur lesquels tombe une chemise, blanche elle aussi et longue jusqu'aux genoux. Le tout est complété par un gilet et un chapeau, tous les deux de couleur foncée. Les femmes aussi ont une préférence pour le blanc et le noir, les jupes étant foncées et les chemises claires, tandis qu'un foulard le plus souvent rouge et vert, leur couvre les cheveux.p.248/249
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