Et Regens n'était pas plus loquace. Brenner avait l'impression de parler au mur. Le mur, au moins, disait quelque chose, même si ce n'était encore et toujours que "Silentium !". (p. 20)
Les hormones. La sexualité. Il existe des hormones particulières, c’est la nature qui nous les a données, et en soi, ce n’est pas une mauvaise chose. Une pour les hommes, une pour les femmes.
Celle des hommes, c’est la testostérone, presque un terme technique, mais les infirmiers s’y connaissaient un peu en termes techniques.
Parfois dans la vie, on arrange un peu les choses à sa façon. Car les petits mensonges sont plus faciles à supporter que la vérité toute crue. C’est humain. L’ennui, c’est qu’au fil des années on prend la version truquée pour la réalité.
En fait, la vérité n’est jamais simple, voilà encore un principe important. Certains prétendent que la vérité est simple, mais ils disent cela pour mettre les gens dans leur poche. Au fond, la vérité est complexe, ne l’oublie jamais.
Souvent, quand on sonne, les hommes ne se dérangent pas eux-mêmes, mais c’est leur épouse qui se dérange. Car il est difficile de s’arracher d’un canapé confortable ou d’interrompre un après-midi sportif. Voilà un principe universel.
Le pouvoir exécutif est l’un des trois piliers de la démocratie. » Brenner avait trop souvent entendu cette phrase à l’école de police : pour lui, elle ne pouvait donc pas être vraie. C’est cela, l’esprit de contradiction. Et il en avait vu, des choses à l’école de police. Mais glissons là-dessus, sinon tu risques de me faire un infarctus.
Sur le pouvoir exécutif, il y en aurait des choses à dire. Il faut bien que les jeunes se fassent les dents, comme le hamster se fait les dents sur les barreaux de sa cage, c’est important tout cela.
Quand on voyage pour de vrai, les pays et les gens les plus dissemblables finissent par se ressembler. De même, quand on est dans les sinuosités d’un voyage imaginaire très loin du présent, on finit par faire des associations entre des compatriotes et de vieux amis. On dit souvent que le monde est petit. Mais le monde imaginaire est lui aussi tout petit !
Une journée qui commençait ainsi ne pouvait que finir plus mal encore. Et n’allez pas croire que je suis superstitieux. Je n’ai rien en commun avec ces gens qui changent de trottoir lorsqu’ils croisent un chat noir. Ou qui font le signe de la croix quand ils voient une ambulance, de peur d’être les prochains à bénéficier des progrès de la médecine.
… les secours, disait Junior, ne se conçoivent que dans la plus parfaite neutralité politique. Les secours doivent être neutres. Il n’y a pas d’autre solution pour s’occuper des blessés des deux camps dans les guerres. La plus parfaite neutralité. Tutti fratelli, c’était la devise d’Henri Dunant. Tous frères.
Quand on est odieux, on peut tromper son monde aussi longtemps que l’on veut, mais quand on est odieux, on rit odieusement. Et quand on est stupide, on rit stupidement. Et quand on est timide, on rit timidement. Et quand on est cynique, on rit cyniquement. Et quand on est triste, on rit tristement.