Ce n'était pas l'été raffiné de Paris ou de Vienne, voire de Boston, qui avait fait son apparition, non, c'était l'été des Plaines fonceur, un type à la nuque burinée par le soleil et aux manières brutes. L'habituelle succession des saisons ne le concernait pas, à l'hiver affaibli par l'âge il donnait le coup de grâce, repoussait avec brusquerie le tendre printemps, un dandy inutile à ses yeux, libre à lui de flâner sur les avenues des grandes villes, il n'avait rien à faire ici - ici, l'été sautait de son cheval fumant et s'emparait du pouvoir avec sa clique grossière, la bande des tornades.