AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.78/5 (sur 36 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) : 1951
Biographie :

Wolfgang Büscher est reporter pour Die Zeit.

Ses reportages et récits ont notamment été récompensés par le prix Theodor-Wolff. Berlin-Moscou, un voyage à pied (L'Esprit des Péninsules, 2005) a pour sa part accumulé les distinctions littéraires, dont le prestigieux prix Tuchoslky. Chez le même éditeur a également paru en 2002 Allemagne, trois années zéro.


Source : amazon.fr
Ajouter des informations
Bibliographie de Wolfgang Büscher   (8)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Samedi 19 septembre 2020 / 9 h 45 Par Cécile Wajsbrot. Lectures d'Anne Mulpas. Romancière et essayiste, également traductrice de l'anglais (Viriginia Woolf) et de l'allemand (Peter Kurzeck, Wolfgang Büscher). Elle vit actuellement entre Paris et Berlin, où elle a reçu en 2016 le prestigieux prix de l'Académie. Destruction, le Bruit du Temps, 2019. Totale Eclipse, Christian Bourgois, 2014 . Conversation avec le maître, Christian Bourgois, 2014. Mémorial, Zulma, 2005. Lîle aux musées, Denoël, 2008…

+ Lire la suite

Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
On pouvait sourire de la ruse provinciale des colons du Dakota du Nord ou l’admirer. C’était avec cet esprit qu’ils avaient édifié leur premier Capitole, l’affirmation d’un Etat en plein milieu de la Prairie, c’est-à-dire à l’époque, dans les années 1880, un pays d’herbage, un pays de bisons et de Sioux – un océan d’herbe. Tous ceux qui écrivaient ne cessaient de succomber à la blancheur du tableau quand ils regardaient la Prairie, son uniformité démesurée désorientait hommes et bêtes.
« Vert doré, infinie comme l’océan, la Prairie s’étendait. Pas une maison en vue en dehors de nos écuries et de nos remises. Pas d’arbre, pas de bosquet, l’herbe et le blé seulement, aussi loin que porte le regard. Il n’y avait pas de fleurs non plus, de temps en temps on rencontrait, parmi les blés, des houppes jaunes de moutarde sauvage, les uniques fleurs de la Prairie. »
Il s’agit de l’été 1887, et celui qui le brosse en peu de traits est un jeune émigré. Un colporteur qui souffrait de la faim, chez lui, en Norvège, un travailleur saisonnier dans une ferme du Dakota du Nord, le futur écrivain Knut Hamsun. Il avait essayé de s’en sortir dans les villes américaines comme cantonnier, contrôleur de train à Chicago, prédicateur dans l’une des nombreuses sectes du Nouveau monde, comme vendeur chez un commerçant du nom de Hart. Il écrivait la nuit, plein de fièvre et d’espoir, la langue viendrait à lui, il savait qu’elle viendrait. Durant l’été 1887, il se défonçait au travail seize heures par jour dans les champs de blé des Grandes Plaines du Nord que j’avais aperçues depuis le sommet du Capitole, à 20, 30 miles à la ronde. Dans ses œuvres à venir, Hamsun ferait errer dans ces Prairies certains de ses héros agités, affamés, avides, de ferme en ferme, de fuite en fuite. Ce qu’il avait connu.
Commenter  J’apprécie          814
Même si la ville était pleine de pèlerins, pleine de moines et de nonnes, pleine d'églises, d'hospices, de patriarcats, de cloîtres et de stations du chemin de croix, le chœur chrétien de Jérusalem battait dans un corps oriental.
Il n'était pas fait pour les nerfs fragiles, ce pêle-mêle de ciel et de terre, du saint des saints et de rigoles d'eau et de sangs dans la ruelle du boucher rituel. Un chaos d'odeur. Celle du pain frais s'échappant, merveilleuse, du trou noirâtre d'une boulangerie, celle du fer, de la quincaillerie, et tout de suite après, celle, douceâtre, des abats frais. La collision des émanations et des révélations comme un état normal. Troupes et processions d'espèces contradictoires qui se croisent, se pénètrent et s'ignorent sur ce simple kilomètre carré. Pèlerins et soldats, mendiants et fous, croyants et affairistes, amis, ennemis, Russes et Américains, Juifs et Arabes, Turcs et Arméniens, tout cela dans l'étroitesse de ruelles et de tunnels plus qu'anciens.
Commenter  J’apprécie          60
On peut supposer que ces cortèges qui s'ébranlaient vers l'ouest étaient composés pour un tiers de pauvres hères à la recherche de terre et d'or, un tiers d'entrepreneurs et de commerçants, et un tiers aussi d'adeptes de sectes dont on ne voulait pas dans l'Ancien Monde et pas plus dans le Nouveau. p140
Commenter  J’apprécie          60
Désormais, je comprenais mieux ce qu'était une ville américaine. Son cœur battait en périphérie. Si le centre était à moitié abandonné, presque mort, en périphérie sa volonté de vivre se faisait toujours plus tenace, la ville refusait de finir. p146
Commenter  J’apprécie          50
Une autre connaissance américaine, le peintre George Catlin, décrivit au prince la disparition des Mandan.

"En quelques jours, la maladie devint terrifiante, les gens mouraient en peu de temps. Le désespoir était si grand que près de la moitié des malades se donnaient la mort avec un couteau, un fusil ou se jetaient du haut d'une falaise."

Ce n'était pas la fin d'une tribu mais la fin d'un monde ; c'était exactement la façon dont les Indiens chassaient le bison - en le repoussant vers des falaises d'où il se précipitait vers la mort.
Commenter  J’apprécie          30
La zone contaminée de Tchernobyl:

Après un bref trajet, nous arrivâmes devant un grand portail métallique rouillé, flanqué, de part et d'autre, d'un réseau de fils barbelés, on aurait dit l'entrée d'un camp pénitentiaire soviétique dans un film américain. Ouvrir le barbelé et pénétrer dans la zone ne posait guère de problème. Nous nous enfonçâmes à l'intérieur, toujours plus profond, et je cessai peu à peu de chercher les indices de la catastrophe. Ce qui pouvait la rappeler, c'était, peut-être la luxuriance de l'herbe, des fleurs sauvages et des buissons, mais il était de même pour toute terre abandonnée par les hommes. Tout proliférait. Il n'y avait plus de prairies, plus de champs, plus de jardins, et les villages dans lesquels nous pénétrions étaient repris par la forêt, un peu plus chaque été. Un jour, ces villages auraient disparu, dont les maisons avaient été clouées à la hâte par leurs habitants avant de fuir, et qui sait si des gens n'allaient pas revenir. Les arbres et les vrilles, qui les avaient étreints depuis longtemps, les broyaient lentement. Sur les poteaux électriques faits de souches grossièrement taillés qui amenaient l'énergie produite par les réacteurs dans les villages, les lignes tombaient comme des branches.p138
Commenter  J’apprécie          20
Hommage au Texas:

L'artisan qui me sauva de la tempête. L'homme de la station-service qui me vint en aide sans se soucier des clients. Et le croque-mort, maintenant. Ils ne parlaient pas beaucoup, ils offraient ce qu'ils pouvaient à ce type trempé rencontré sur la route, portaient la main à leur chapeau et disparaissaient. Pour cela, quoiqu'il arrive, jamais, je n'oublierai le Texas.p277

Commenter  J’apprécie          30
Je marchais sans inquiétude, sans hâte. Rien de tel que la paix versée par une chute de neige dans l'âme d'un randonneur.
Commenter  J’apprécie          42
Levant le regard, je vis un aigle et ses ailes, reconnaissables à leur envergure, qu'il gardait immobiles. Il planait avec légèreté dans le ciel, traçait d'élégants cercles sans effort. Je le suivais, plein d'admiration - moi j'étais le contraire de ce vol splendide, un paquet brûlé de soleil qui se traînait, à bout de forces, avec un chiffon trempé sur le corps qui avait été une chemise en des temps meilleurs.
Commenter  J’apprécie          20
L'Allemagne, au cours de ma vie, avait grandement changé, décennie après décennie, mais une chose était restée pareille. Chaque pensée, chaque sentiment remontait au tournant météorique. C'était cela que j'avais cru comprendre dans la salle de séjour de Kamminke; il y a des anéantissements d'une violence telle qu'elle paralyse toute une vie, tout un pays. La poussière ne cessait de se déposer. Et la paralysie venait après." (p. 78)

"Peu à peu, j'avais appris à avoir l'oeil, à repérer ce genre de personnes, je ne les rencontrais pas par hasard. Oui, c'était un genre qui m'était devenu familier: l'amateur d'histoire allemande passionné, entièrement plongé dans son sujet. C'étaient de vrais amoureux. Ils ne faisaient pas de théorie, ce qui est la première condition de l'amour. Mais ils avaient une connaissance précise de la peau du pays qu'ils aimaient, ils savaient chaque cicatrice, chaque brûlure. Le tissu du Carême n'était qu'une partie de cette peau.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Wolfgang Büscher (41)Voir plus

Quiz Voir plus

Blackwater

La principale thématique de la saga est ...

le climat
le capitalisme
la ville de Blackwater
la famille

10 questions
35 lecteurs ont répondu
Thème : Blackwater - Intégrale de Michael McDowellCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..