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3/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Meuselwitz , le 31/08/1941
Mort(e) à : Berlin , le 2/06/2007
Biographie :

Wolfgang Hilbig (Meuselwitz, 31 août 1941 - Berlin, 2 juin 2007) est un poète et romancier allemand. Hilbig a grandi sous la tutelle d'un grand-père analphabète, dans une maison sans livres.

Hilbig est un ouvrier de métier, autodidacte issu du milieu prolétarien est-allemand, qui fut repéré par Franz Fühmann dans les années 1970, auteur allemand reconnu, qui, avec Stefan Heym et Paul Wien entre autres, ouvrait aux jeunes poètes débutants une revue, et les recommandait à l'Association des écrivains, où ils déposaient leur candidature. Hilbig a ainsi obtenu le statut d'artiste libre (freischaffender Künstler).

Selon Ekkehard Mann, il a créé une poésie de l'absence, car il se refusait à tout compromis avec les normes, en particulier avec le réalisme socialiste. Il critique beaucoup la RDA, grâce à une langue éclatée, qui met en évidence le malaise du langage qui planait au-dessus des intellectuels de l'Est.
Après la chute du Mur, il viendra s'installer à Berlin.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J’avais toujours trouvé surprenant que l’État, qui m’apparaissait comme relativement peu dangereux, puisse susciter le genre de haine que j’avais lue sur les traits de Cindy. Ce qui était surprenant... mystérieux même, dans cet État, n’avait rien à voir avec les sujets omniprésents dans les conversations : ce n’était pas les avantages que malgré les tracasseries ses habitants arrivaient à se procurer, les avantages cachés et ceux qui étaient officiels (les prétendues conquêtes sociales) ; ce n’était pas non plus sa situation après la guerre, qu’il s’était acharné à préserver, ni sa bassesse, ses hypocrisies, son désir de gloire, ni sa bêtise, ni sa vanité... Le mystère était la haine qu’il avait provoquée et qui restait invisible, toujours dissimulée et comme disséminée dans l’atmosphère viciée de ce pays. Personne ne s’en apercevait, parce que rien en apparence ne la rendait nécessaire. Il suffisait que soit prononcé le mot haine pour que l’on tressaille de peur... c’était un sentiment que sans s’interroger on attribuait aux seuls ennemis de ce pays. Et pourtant c’est ici qu’elle avait germé, qu’elle s’était développée sous une épaisse croûte d’ennui et de routine quotidienne... la haine s’exprimait d’abord dans un infini manque d’intérêt ; puis elle s’épanouissait sous forme de déprime. Ce pays était effectivement florissant, comme le proclamaient ses représentants officiels... mais cette floraison était vénéneuse, c’était une floraison baveuse, laide et obstinée, avec des racines profondes, et qui se dérobait aux regards. Les motifs de cette haine n’étaient pas les promesses intenables, et jamais tenues, qu’avait avancées le gouvernement, ce n’était pas la cécité ni la servilité de ses représentants, ni les truquages électoraux, et peut-être même pas le Mur, la police ou les bonzes du Parti, avec leur morale hypocrite et leur lâcheté... le motif de cette haine, c’était nous (et cette idée me donnait des frissons). – Nous les ombres mineures, inférieures, insaisissables, infatigables, qui nous attachions aux pas des gens de ce pays... c’est nous qui alimentions cette haine. Nous qui n’avions rien fait à personne...
Nous n’avions rien fait à personne, mais nous avions essayé de fouiner dans les âmes. Nous les avions classées en âmes utilisables ou inutilisables (mais les camps d’internement prévus pour la deuxième catégorie n’existaient que sur le papier, et seulement dans l’éventualité d’une crise grave... or, dans ce pays la crise grave ne faisait pas partie de la vie).
Nous n’avions rien fait à personne, et pourtant notre existence d’ombres, notre présence incessante qui était une sorte d’image néfaste, malodorante et mal refoulée de l’âme de chacun, notre existence dissimulée était à la fois le déclencheur et la cible de cette haine ; nous étions l’incarnation de la haine, maintenue par chacun à l’extérieur de soi ; nous étions l’ombre de la vie, nous étions la mort... nous étions la face ombreuse de l’homme, devenue chamelle, devenue la chair de l’ombre, nous étions la haine coupée en deux... La haine, c’était « Moi »...
Nous n’avions rien fait à personne, mais nous étions le génitif de l’homme... nous étions la concrétisation du travail de sape qui était à faire, nous étions nous-mêmes chaque fois le résultat de l’Affaire en cours, l’image précisée de la vie d’une âme, nous étions la main et la tête du rapport des rapports sur l’art de faire un rapport, nous étions les mouvements rapides de la moitié inférieure du visage.
Étais-je encore capable aujourd’hui de changer quoi que ce soit à cette situation ?
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Vous savez, vous êtes comme la plupart des gens ; vous êtes comme un lecteur qui s'inquiète de ne pas comprendre un livre. Sans cesse, il est tenté de tourner les pages, d'avancer ou de retourner en arrière, de relire un passage, d'anticiper, de lire à nouveau quelques pages… au lieu de faire confiance en se disant que les choses vont s'éclaircir peu à peu entièrement, d'elles-mêmes.
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Oh, vous savez, un écrivain… d'ailleurs, à notre époque, toute personne qui réfléchit, ne peut pas aller toujours très bien. C'est même rarement le cas, mais c'est inévitable, et il vaut mieux qu'il en soit ainsi , repartit le chef.
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Il ne se sentait plus appartenir à aucun univers du tout.
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