Wolfram Eilenberger

Ce remarquable livre du philosophe allemand Wolfram Eilenberger (lu dans la traduction américaine), nous propose une déambulation étonnante entre les destins croisés de quatre femmes devenues, à un titre ou à un autre, des célébrités mondiales : Hannah Arendt, Simone Weil, Simone de Beauvoir et Ayn Rand.



Quatre vies qui traversent une même période allant du début des années Trente à la fin de la Dernière Guerre mondiale. Certaines de ces femmes se sont croisées : Simone Weil a déjeuné avec l’autre Simone à Paris. Arendt vécut à Paris puis à New York comme la scénariste et auteure Ayn Rand, réfugiée russe. Trois sont juives et subirent les vexations de la période. Trois durent fuir leur propre pays devenu irrespirable. Trois sont philosophes et la quatrième écrivaine.



Toutes enfin, face aux incroyables événements qui enténèbrent alors le monde, tentèrent de comprendre ce qu’elles voulaient faire de leur vie et de trouver les moyens de triompher de ces circonstances dont elles refusaient de n’être que les jouets.



Chacune élaborera sa propre réponse, finira par trouver sa propre voie. Des destins hors normes qui n’auront pas la même portée mais qui ont d’ores et déjà traversé les décennies et continueront leur course dans les siècles à venir.



De toutes, Simone Weil est la plus touchante. Comment ne pas être transpercé par sa fin tragique, par cette frêle silhouette qui a tenté -- en vain, évidemment -- de porter toute la douleur du monde ? De toutes, Rand est la plus égotiste. Elle deviendra célèbre en affirmant que seul l’égo, le soi, le moi, compte et remplit une vie. De toutes, de Beauvoir fera de la satisfaction des besoins du « moi » l’alpha et l’oméga de la destinée de chacun. Elle sera la première à théoriser la place de la femme avec son célébrissime « Le deuxième sexe ». De toutes, Hannah Arendt combattra sans relâche, avec pour seule arme la philosophe, pour que la bête immonde ne reproduise jamais ses morsures délétères et luttera pour la création d’un Etat d’Israël multiconfessionnel et tolérant.



Pour chacun de ces combats, chacun devra juger de ce que l’Histoire aura décidé de retenir…



Passionnant.

L'auteur nous entraîne dans un essai philosophique sur la liberté.

Pour l'habituee des romans et de l'Histoire que je suis, ce n'était pas inné mais j'étais piquée par la curiosité.

Le grand atout de ce livre est de parler de philosophie sur une décennie historique passionnante : 1933-1943. Autre grand atout : cela se fait à travers la figure de quatre femmes trentenaires à ce moment là et heurtées de plein fouet par l'Histoire.

Elles ont tour à tour la "parole" et nous entraînent dans leurs pensées, leurs cheminements philosophiques et intellectuels mais également dans leurs vies.

Et ce qui rend ce livre abordable selon moi : rendre la philosophie "lisible" sans la dénaturer.

Des réflexions générales sur la liberté liées aux réflexions personnelles de ces quatre femmes : Simone Weil, Simone de Beauvoir , Ayn Rand, Hannah Arendt.

C'est la première fois que je lis un livre de ce style là et ça m'a plu dès le début!

Il s'agit d'un livre philosophique relatant divers histoires toutes aussi surprenantes les unes que les autres.

De plus, ces histoires concernent la vie quotidienne, donc on n'est pas vraiment perdu.

Il y a un point assez marquant dans ce livre: je dirais qu'après lecture de chaque histoire, on peut dire que ça travaille vraiment l'esprit, le cerveau, d'où le thème principal "philosopher"!

Bref, c'est vraiment un livre qui fait travailler les ménages, qui nous fait penser autrement et je trouve que c'est cela qui est exceptionnel!

Je n'ai vraiment pas été déçue, que du contraire! Quand j'ai commencé à lire une histoire, pour mon cas, j'ai été impatiente de découvrir le reste, d'où finalement une lecture assez rapide.

Je vous le conseille vivement! Avec ce livre, on découvre un peu le monde sous un autre angle et de façon positive bien évidemment! Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour la découverte de ce super livre.

Pour celui qui s’intéresse à la philosophie et qui se pose des questions sur le sens de sa vie, ce livre peut être le point de départ d’une étude plus profonde. L’auteur, Wolfram Eilenberger, est le rédacteur en chef de « Philosophie Magazine » en Allemagne. Tout au long des 23 chapitres, il soulève des questions essentielles et donne des pistes bibliographiques pour celui qui veut poursuivre la réflexion. J’ai apprécié cet ouvrage de vulgarisation : le style est simple et les sujets variés. G.

Une vie meilleure. Qu’attendais-je d’un titre pareil en le cochant dans la liste des livres de Masse Critique ? Le titre est prometteur. Comment la philosophie habite concrètement votre vie. Le sous-titre m’indique qu’il y sera question et de philosophie et de ma vie à moi. Est-ce un livre de recettes à suivre qui instantanément vous plonge en pleine félicité ? Suis-je crédule au point de me dire que ça y est, on tient l’inventeur du bonheur et qu’il ne me restera, après quelques heures consacrées à la lecture de son livre, qu’à contempler ma béatitude pour le reste de mon existence ? Bref, le livre fut finalement livré par le facteur et je le lus.



Premièrement, fait avéré, mon bonheur n’est pas dans la lecture de ce livre. L’auteur s’essaie à un exercice de style parfois drôle mais souvent laborieux et lourd. Réparti en chapitres dissociables les uns des autres, chacun se termine par une explication des concepts en faisant appel à des philosophes (dont aucun ou quasi ne m’est familier mais bon...). Ces références sont si peu approfondies que la démonstration précédente, inspirée du quotidien, finit par vous échapper totalement. J’aurais préféré que l’auteur s’attarde moins sur ses exemples et plus sur “ce que les philosophes en pensent.”



Deuxièmement, ma vie et celle de l’auteur sont radicalement différentes. Ses scènes inspirées du quotidien dans lesquelles il raconte des suites de logique mathématiques, des cocktails qui soulèvent la question du “name dropping”, des messages laissés sur un répondeur me sont totalement étrangère et je ne puis adhérer à sa démonstration. L’auteur donne l’impression de bâtir artificiellement les éléments qui lui permettront de développer son argumentation. J’aurais préféré qu’il s’inspire de véritables gestes du quotidien et qu’ensuite il en tire ses conclusions philosophiques.



Pour conclure, on ne peut qu’encourager des livres qui visent à vulgariser la philosophie mais, à part quelques chapitres qui ne s’en sortent pas trop mal, mieux vaut, à mon avis, relire “Le monde de Sophie” de Jostein Gaarder.

Quatre destins de femmes confrontées à la montée du nazisme, de l'antisémitisme et à la seconde guerre mondiale. Elles sont très différentes, de religion, de tendance politique ou de pays, mais se rejoignent sur leur volonté d'émancipation et leur défense de l'individu dans la société.

Je n'en connaissais certaines que de nom, et je n'aurai pas pensé à les associer, mais ce livre très lisible m'a permis de les découvrir, et même si je ne suis pas assez intelligent pour tout comprendre, leurs démarches philosophiques qui restent tout à fait d'actualité contribue à nous interroger et nous donnent des clefs de réflexion.

Très bien écrit, (presque totalement) accessible, à découvrir.