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Critiques de Wright Morris (17)
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Le champ de vision

Walter et Lois McKee, Tom Scanlon, le père de Lois, Gordon Boyd, homme de théâtre que Walter admire depuis toujours et ancien béguin de Lois, le Dr Lehman et Paula Kahler, le psychanalyste autrichien et son ex patiente, ils sont tous installés côte à côte dans les gradins d'une arène mexicaine.

Mais la corrida ne parvient pas à les captiver. Cette promiscuité les replonge dans leur passé, fait remonter des souvenirs qu'ils s'étaient parfois efforcé d'oublier...



On ne peut guère parler d'intrigue à propos de ce roman, plutôt de tranches de vies que la cohabitation des personnages sur les gradins d'une même arène fait remonter à la surface de leur mémoire. Des vies apparemment simples, mais qui cachent des bouillonnements intérieures bien plus complexes. N'attendez donc pas d'action dans ce roman, vous n'y trouverez qu'introspections. La corrida n'est qu'un prétexte, parfois un catalyseur.

Doit-on s'attendre à des personnages extraordinaires ? On le pourrait, mais on serait déçu. Ce sont des vies finalement assez ordinaires que l'auteur passe en revue : des réussites et des échecs, des envies et des frustrations. Voilà ce que la mort du taureau ou la blessure du torero viennent réveiller.

L'écriture ne cache pas de complexité - merci au traducteur. Mais la lenteur de la narration n'encourage pas vraiment le lecteur. J'ai connu pire, mais j'ai quand même eu du mal à me motiver jusqu'à la dernière page, que je n'ai jamais atteinte...

Wright Morris fait parie des écrivains et photographes majeurs du courant moderniste américain, nous dit la quatrième de couverture. Je devrais peut-être m'intéresser un peu plus à ses photos...
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Chant des plaines

L'écriture de Morris est rêche, aussi âpre que le vent qui balaie les plaines de son Nebraska natal, étendues malmenées par les éléments où se succèdent trois générations de femmes. Des balbutiements du XXème siècle à son déclin, elles avancent lentement, leur existence bientôt bouleversée par l'industrialisation des campagnes. Si pour les premières, le mariage n'est pas un choix mais une étape inévitable, celles qui les suivent décident d'embrasser leur indépendance et de quitter les champs de leur enfance (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/27/chant-des-plaines-wright-morris/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Chant des plaines

CHANT DES PLAINES de WRIGHT MORRIS

Cora est à la fin de sa vie, elle semble aussi vieille que ses petits enfants semblent jeunes. Elle n’a engendré que des filles, les yeux fermés elle se souvient de son père dans l’épicerie. Quand elle eut 20 ans, son père l’envoya chez son frère dans l’Ohio, elle y rencontrera Emerson Atkins, un paysan avec lequel elle se mariera. Ils avaient en commun le silence et la première nuit pour Cora ressembla « à une intervention chirurgicale sans anesthésie »! Le frère d’Emerson, Orion vit avec eux, discrètement. Cora va mettre au monde Madge, facilement, la ferme marche bien, on vend des œufs également dont les bénéfices lui reviennent. Orion va ramener Belle à la ferme, ils vont se marier et une Sharon Rose va naître, suivie d’une Eula Stacy. Les années vont se suivre, toujours au même rythme, dans un Nebraska aux hivers rudes et neigeux, les enfants vont grandir se marier et engendrer à leur tour des filles, uniquement des filles. Seules les innovations technologiques, réfrigérateurs, téléphones, téléviseurs vont troubler cet ordre immuable lié à la culture de la terre, et le déclin d’Orion qui reviendra de la première guerre mondiale très amoindri.

C’est la chronique toute simple de la vie d’une famille dans le Nebraska sur plusieurs générations, c’est une vie rude, l’argent ne manque pas, on suit de loin les mouvements politiques, Kennedy, le féminisme naissant, les jeunes ne se marient plus, quittent la ferme familiale et s’éparpillent aux quatre coins du pays.

Wright Morris est un écrivain américain peu traduit, il a commis plus de trente romans, natif du Nebraska, il puise dans ses souvenirs pour écrire Chant des Plaines pour lequel il obtiendra le national Book Award 1981. Une très belle narration pleine de charme.
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Chant des plaines

Le roman distille la vie de plusieurs générations de femmes de la famille Atkins, à commencer par Cora, qui arrive dans le Nebraska au début du siècle. Elle a quitté son Ohio pour venir s’installer chez son mari, Emerson. Ils ont fait le voyage en chariot ; leur voyage de noce en quelque sorte. La main de Cora est bandée. Elle s’est mordu jusqu'aux os quand, sur le trajet, le mariage a été consommé. Cette blessure auto-infligée, portée en silence, est un présage; les femmes Atkins supporteront leurs souffrances dans la solitude et en silence. Tandis que leurs hommes semblent trébucher, hésiter, nous entendons leurs voix, obsédantes et mélancoliques, nous interrogeant sur le spectacle des vies qui s'épuisent au cœur des plaines américaines.



Pour apprécier ce roman, il faut accepter de se laisser porter car l’auteur semble très éloigné des stratagèmes des romanciers modernes.

Il y a bien une ligne narrative mais il n’y a pas d’intrigue.

Il y a bien des personnages mais pas de héros. Ce sont des hommes et des femmes ordinaires, ce sont des gens qui resteront dans le Nebraska même après la fin du romantisme de la frontière. Ils ne sont pas riches, ils ne sont pas remarquables; ils ne sont pas plus grands que nature mais simplement grandeur nature.

Il y a des évènements mais pas d’action. C’est la célébration de la vie ordinaire.

Pas d'émotion, pas de rhétorique, pas de drame non plus. Il n'y a rien pour nous masquer la vérité et le détachement de Morris est incroyablement esthétique.

Tout est basé sur la retenue ; un minimum de mot, un minimum de sentiments, une certaine froideur mais étrangement une grande intensité.

Je ne suis pas sûre d’avoir parfaitement compris comment l’auteur m’a gagné à sa cause mais ce livre est à ranger dans les bijoux..



Les éditions Bourgois nous font un grand cadeau en publiant ce roman d’un auteur américain prolifique, si peu connu en France.

Auteur d’une vingtaine de roman, Wright Morris (1910-1998) a reçu presque tous les prix. Acclamé par la critique, estimé par d'autres romanciers mais intégré à aucun mouvement en particulier, il est considéré comme un grand de la littérature américaine et pourtant aucun de ses livres n'est devenu un «classique». Il semble être davantage reconnu pour son travail photographique (la photo de couv du roman est de lui) et je vous invite vraiment à aller, comme je l’ai fait, regarder tout ça sur internet. Ses photographies en noir et blanc du monde rural, des lieux de vie et du quotidien vous éclaireront bien mieux que moi sur comment « Chant des plaines » arrive à capturer le presque rien de vies simples.



Traduction et préface de Brice Matthieussent
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Le champ de vision

Avec « Le champ de vision », Christian Bourgois poursuit la mise en lumière d’un auteur américain prolifique mais rarement édité en France. Prolifique, reconnu et primé. C’est d’ailleurs avec ce titre que Wright Morris obtient le National Book Award en 1957.



Sur les gradins d’une arène au Mexique un groupe d’Américains assiste à une corrida. Il y a les McKee, mari et femme, accompagnés de leur petit fils et du père de madame, un vieillard aveugle. Il y a un psychanalyste allemand et sa patiente Paula Khaler. Et enfin il y a Gordon Boyd. Tout ce petit monde se connaît. C’est le hasard qui les réunit ici. Le temps de la corrida, ils vont chacun se souvenir…



Chaque chapitre est écrit du point de vue d'un personnage, reflétant sa personnalité et son processus de pensée interne. Dans un présent collectif, l’auteur s’arrête sur chaque individualité, sur chaque intériorité. Un peu comme si un caméraman passait du plan large au gros plan, du plan d’ensemble au cadrage intime. Et inversement. Une succession de travelling avant et de travelling arrière.



J’ai retrouvé dans ce roman l’acuité du regard du photographe qui apporte une profondeur méticuleuse à la psychologie de ces personnages. Et comme dans « Chant des plaine », la même écriture sèche, dépouillée et précise, distante, sans émotion mais étonnamment hypnotisante.

Il faut bien l’avouer, l’ensemble est assez austère. Pas d’envolée, pas d’intrigue. Le genre de bouquin avec lequel ça passe ou ça casse.
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Chant des plaines

Au début du XXème siècle aux Etats-Unis (mais cela reste valable dans le reste du monde), une jeune femme trouvait aisément un mari pour peu qu’elle soit en bonne santé et qu’elle sache tenir une maison. Voilà sur quoi se fonde le couple de Cora et d’Emerson, un rapprochement pratique dû au hasard. Pas d’amour entre ces deux-là et leur vie commune ne le fera pas naître. La nuit de noces est une épreuve pour Cora qui tombe enceinte dès cette première fois et qui donne naissance à son unique enfant, Madge. A côté du couple vit Orion, le frère d’Emerson dont l’union avec la fantasque Belle produira notamment Sharon Rose. Les deux petites filles seront élevées comme des sœurs. Aussi dissemblables physiquement que de caractère, elles tisseront pourtant un lien fort par-delà les épreuves, la distance et les années qui passent.



Quelle belle idée que de traduire (enfin !) ce roman paru en 1980 et dont nous étions privés jusqu’ici.



Dans une langue qui va à l’essentiel mais qui reste empreinte de poésie, Wright Morris nous raconte une histoire de femmes, de mères et de filles dont les voix s’entremêlent pour nous montrer des destins bien différents les uns des autres. Car si certaines, telles Cora et Madge, font le choix de rester à la ferme, subissant la loi de la nature hostile du Nebraska, d’autres, comme Sharon Rose, vont fuir ces lieux, le destin tout tracé d’épouse et de mère pour conquérir une certaine liberté au cœur de la ville de Chicago. L’auteur nous raconte aussi des liens familiaux qui se tissent autour de silences et de non-dits mais qui relient indéfectiblement les êtres.



La construction du roman peut, par contre, être un peu déroutante car elle donne parfois l’impression d’enchainer des paragraphes sans lien les uns avec les autres, comme des instantanés de vie pris sur le vif. Est-ce l’œil du photographe qui transparait ici ? Lorsqu’on regarde les photos prises par Wright Morris on ne peut, en effet, que constater la proximité entre son écriture, à la fois dépouillée et précise, et ses photos qui parviennent à saisir l’humain alors même qu’elles ne représentent pas de personnages mais des paysages ou des lieux. Et c’est à cela que s’attache Chant des plaines, nous plonger dans une atmosphère âpre et mélancolique.



Ce chant est clairement envoûtant et les portraits de ces femmes s’impriment durablement dans l’esprit du lecteur.
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Chant des plaines



Le chant c'est leurs voix.

La voix de toutes ces femmes. Trois générations. Les Atkins.

Des voix de femmes qui n'enfantent que des filles. On dit malédiction, on dit qu'elles en sont frappées, on dit ces mots-là, c'est vrai.

Le chant c'est leurs voix.

Muselées.

Ou rebelles.

En chœur ou en canon.

Elles discordent, elles varient.

Elles sont à l'image des plaines du Nebraska, tantôt glacées, tantôt brûlantes.



Cora d'abord.

Cora mariée à un fermier taiseux.

Lors de sa nuit de noces, elle enfonce son poing dans sa bouche. Se mord au sang. En garde une cicatrice comme une relique. Un présage.

La douleur oui.

Mais sans un bruit.

Elle donnera naissance à deux filles. Madge et Fayrene.



Madge et sa cousine Sharon Rose sont la génération suivante.

La première à nouveau épouse d'un fermier, comme sa mère. Féconde, ronde de vie, celle qu'elle donne et celle qu'elle construit dans ce monde en chantier. En bouleversements.



Sharon Rose la quitte. Sa cousine comme un revers. L'envers de son décor. Déjà petite, elle était différente. Observatrice révoltée de ce monde bancal, elle rejette la femme-foyer, la femme-mére, la femme qui se tait. Elle part étudier à Chicago. Sans homme. Sans enfant.



Viendront ensuite les filles de Madge. Caroline. Et Blanche, comme un silence.



On comprend pourquoi le chant des plaines. Comme elles, les héroïnes ordinaires de ce livre nourrissent et influent. Pleines et déliées. Solidement ancrées dans leur temps et leur voie.



Un roman comme je les aime, d'une écriture âpre et riche, profonde comme la terre, intense et sensible.

Ligne narrative sans rebondissements haletants, sans drame que la vie, loin du page turner inconsistant.

Comme il me tarde de découvrir Le champ de vision !



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Chant des plaines

« Comment voir ce qui a disparu ? »

Comment garder présent un passé auquel on est tant attaché qu’il représente un refuge ? Comment se libérer d’un enracinement si fort qu’il détermine qui l’on est, jusqu’à emprisonner.

De ces objets qui disparaissent, vestiges d’un temps ancien qui s’évanouit peu à peu, englouti par une modernité que l’on craint, il reste les images. Miroirs, photos, autant de traces des objets révolus qui changent la substance de leurs propres natures en leur conférant une réalité actuelle ; d’un passé qui fond dans le présent, symbole du continuum du temps.

Du passé, il reste des images et des mots, qui défient le temps perdu en ressuscitant ce qui n’est plus, par une langue juste et précise, en écho à la rectitude d’une existence rude et sommaire. Les mots pour décrire, énoncer, visualiser. Pour construire des photographies mentales qui s’inscrivent au plus profond de chacun. L’objectivité pour conjurer le mutisme, l’oubli.

Dire ce qui a disparu, c’est perpétuer le passé tout en embrassant la modernité ; accueillir des mots nouveaux pour concrétiser une réalité moderne tout en continuant de nommer ce qui n’est plus, pour qu’il ne disparaisse pas dans les ténèbres. Apprivoiser un futur que l’on craint tout en préservant un passé que l’on honore.

La langue de Wright Morris est un symbole de pérennité à l’image de ses photos ; c’est une lampe à pétrole qui éclaire l’existence en une conjuration des malédictions. C’est l’électricité qui impose sa modernité par la continuité du progrès pour passer des superstitions et des croyances à la raison. La langue de Wright Morris est un hommage au pouvoir du langage dans l’acceptation de ses pensées, de la construction de son identité. Dire à haute voix, crier, chanter, c’est donner un sens à sa vie et devenir maître de son destin. Pour comprendre et se comprendre.

Muer les complaintes des voix féminines qui bercent les terres ingrates du Nebraska en chants puissants qui résonnent à travers les siècles. Un « chant des plaines » à l’unisson des voix des femmes qui défient le temps perdu et bravent l’avenir. Pour accepter. Pour s’accepter.
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Chant des plaines

iNCONNU en France, voici un auteur qui en rappelle d'autre, si le postulat de départ semble attractif, l'auteur s'enlise vite dans des faux rebondissements un poil académique, si le décor planté du glacial et brulant Nebraska, on a du mal a s'attacher a ces portrait de femmes sur 3 générations.



Loin d'être un mauvais roman, le cote photographe du romancier se ressent beaucoup dans la construction du roman, cela peut charmer certains, et ennuyer d'autres.

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Fire Sermon

un roman digne, une histoire qui a un sens, un coeur... des personnages attachants et un récit qui prend et qui fat réfléchir. Malgré une fin devinée trop facilement je lui tire mon chapeaux.
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Chant des plaines

On plonge au coeur du Nebraska. C'est un roman qui raconte quelque chose de simple, la vie à la ferme à travers les yeux des femmes, la vie qui suit son court à travers les différentes générations, la famille, la vieillesse, les rancœurs, les regrets ...



Je ne saurai dire si j'ai aimé ou non. Ce roman ne m'a pas déplu, mais il me reste une sensation inachevée, un sentiment étrange mais pas désagréable ????

J'ai eu l'impression par moment de ne pas comprendre tous les non-dits ou certaines situations, mais j'ai vraiment pris plaisir à lire ces pages.



Un roman rural, un roman féministe, une chronique sociale, "Chant des plaines" est un peu tout ça à la fois.
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Chant des plaines

"c’est assez sobre dans le style, pas d’histoire exceptionnelle ni de personnages exceptionnels, j’adore 🖤"



(c'est ce que j'ai répondu à un ami quand il m'a dit que ça l'intéressait)



En version originale, le titre du roman est Plains Song - For Female Voices. Car il s'agit bien de voix de femmes qui vont nous accompagner tout au long de ce roman, trois femmes, trois générations, couvrant les 3/4 du XXe siècle (en partant du début).



Écrit en 1981, j'ai trouvé l'écriture très moderne, et aussi très engagée. Le livre rend majoritairement hommage à cette tante clichée qu'on connaît tous dans la culture populaire, ce "garçon manqué" ou cette "vieille fille" qui n'a pas voulu se marier ni faire d'enfants, et qui a opté pour une vie indépendante à l'instar des filles qui se sont casées, ont fait des enfants.



J'ai trouvé que Morris sublimait des personnages sans pour autant qu'ils/elles soient sublimes. C'est fou la tournure que peut prendre vos goûts au fur et à mesure que vous lisez dans votre vie.



La lassitude des textes visant à glorifier des clochards célestes ou en quête de rédemption, le roman initiatique où on brasse de l'amertume pour passer au delà pour finir à s'écouter parlant et croire que notre destin sera forcément extraordinaire. Stop.



Et putain c'est ça qui m'a vraiment fait du bien dans Chant des Plaines ; le fait de ne suivre que suivre l'histoire d'une famille inscrite dans la grande machine du Temps aux États-Unis, traversant les jours au fil des technologies crées à toute allure, subissant les guerres, les avancées sociales, les exploitations agricoles que l'on transforme au nom du grand capitalisme et de l'effet sur la population (ici au Nebraska).



La couverture résume à elle seule l'ambiance du roman. C'est une très bonne couverture donc, un très bon roman. Qui ne vous fait pas sentir puissant, ni supérieur, ne vous donne pas envie de vous surpasser dans votre productivité ou d'agir en fonction de ce que vous attendez de vous-même pour être accepté.



Juste. L'histoire. de trois femmes. (pour celles et ceux qui l'ont lu, vous aussi vous vous êtes senti ultra proche de Sharon Rose ou c'est moi qui fais une fixette ?)


Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Le champ de vision

Wright Morris (1910-1998) était écrivain et photographe et a inventé un genre à part entière, le « photo-texte » entre fiction, reportage, photo et autobiographie. Il a écrit ce livre en 1956. Il vient d’être traduit en France pour la première fois, soixante-cinq après sa parution aux Etats-Unis où il a obtenu, en 1957, le prestigieux National Book Awards.

L’action se passe au Mexique, lors d’une corrida à laquelle assistent les protagonistes. Les chapitres présentent différents points de vue par le regard des personnages (leur nom est indiqué donc on sait immédiatement de qui il s’agit) qui sont assis les uns à côté des autres et qui se connaissent depuis longtemps pour certains. Ils sont là mais ce qui déroule sous leurs yeux les intéresse moyennement, chacun laisse vagabonder ses pensées. C’est un narrateur extérieur qui nous les transmet. Et on découvre, comme dans un kaléidoscope, plusieurs aspects d’un même fait, d’une entrevue, d’un dialogue qui se sont passés entre les uns et les autres, des années en arrière.

Il y a Walter McKee, qui se retrouve face à Gordon Boyd, qu’il a toujours admiré. C’est un clin d’œil du hasard, il n’y avait aucune raison pour que ces deux-là se rencontrent ici à ce moment-là. Et pourtant… Comment vont-ils se comporter ? McKee est accompagné de sa femme Lois et de son beau-père, un vieil homme qui ne voit pas et qui entend mal.

Ce qui est remarquable dans ce roman, c’est la façon dont l’auteur arrive dans ce que je vais appeler chaque mini portrait, à nous transmettre des informations sur les faits du présent mais également sur le passé et ce qui a lié les spectateurs dont il nous parle. D’autre part, certains faits sont évoqués plusieurs fois sous des aspects diverses et le puzzle des relations et des personnalités se met en place. On sent l’influence de chaque individu sur les autres (au point de partager un prénom !). En parallèle, on suit ce qui se passe dans le présent avec les taureaux dans l’arène.

Ce sont des petites choses, une balle de base-ball, une casquette de David Crockett, une bouteille de Pepsi Cola qui prennent leur place et de l’importance sous la plume de Wright Morris. C’est surprenant et intéressant de voir comment il les intègre dans son récit.

L’écriture (merci au traducteur) est très précise, toute en nuances, détaillant les faits sans nous noyer sous les informations. À la manière d’un cliché, en quelques phrases, on y est et la place est donnée alors aux émotions, aux « commentaires ». L’approche de chaque caractère se fait par petites touches et au fil des pages, on réalise ce qui fait les forces et les faiblesses de chaque homme ou chaque femme, ce qui les a construit, ce qui a été difficile, lourd à porter, à accepter. C’est un ensemble qui se dessine, se met en place.

Ce recueil présente des hommes et des femmes ordinaires dans toute leur complexité d’humains. C’est une fine étude de l’existence et de ce qui peut en dévier le cours car, on le sait bien, malgré nos souhaits, on ne maîtrise pas tout….


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Chant des plaines

Un roman d'ambiance plus que d'histoire peignant la vie d'une famille de fermiers dans les grandes plaines américaines. Je l'ai malheureusement trouvé de moins en moins compréhensible et intéressant à partir de sa moitié. J'ai peu à peu perdu le fil au milieu de tout ces personnages féminins et ces scènes un peu décousues.
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Le champ de vision

tu sais minou, je crois que chu passé à côté de Champ de vision, alors que j’avais vraiment aimé le roman publié précédemment de celui qui s’appelait Le chant des plaines.



Ça me fait bizarre parce que tu vois Wright Morris il était aussi photographe dans la vie et c’est exactement avec cette pensée là qu’il faut appréhender Champ de vision.



L’auteur s’arrête sur chaque protagoniste, spectateurs et spectatrices d’une corrida qui se déroule au Mexique et autant il y’a certains passages qui sont marqués par la grâce autant je me suis perdu à d’autres moments sans trop vraiment comprendre pourquoi.



Le décalage entre des personnages originaires du Nebraska largués en plein Mexique ? Les interventions du psychologue suisse Lehmann supposés être une petite crotte de nez balancés à la tête des disciples de Freud ? Et ce malgré une bienveillance certaine pour une femme coincée dans un corps d’homme ?



Je passe mon tour pour cette fois, mais tu peux quand même t’engager sur Le Chant des Plaines, ça c’est vraiment une petite bombe !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le champ de vision

Ce puzzle - à nous de remplir les blancs - possède un ton original, terriblement physique, qui annonce un Thomas McGuane.
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Chant des plaines

Soixante ans d’histoire américaine à travers trois générations de femmes.
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