Ils nous avaient promis un progrès continuel. Avec lui viendraient la santé, le travail sans labeur, l'égalité des richesses, la fraternité entre les peuples, et surtout la possibilité de s'accroître et voyager toujours plus loin, plus haut que le ciel, plus loin même que la lune, la galaxie serait trop étroite pour freiner notre soif d'expansion. Et puis...
"Il entra dans le vestibule et se dirigea vers le salon, certain que dans son dos, le garçon observait sa démarche. Tout le monde remarquait ses prothèses de jambes à cause de son pas lent et pesant. Il attendit la question qui suivait toujours son entrée. - Vous êtes à moitié une machine ?"
"Chaque fois que je viens me recueillir ici, je me souviens de ma mère qui serrait fermement ma main dans la sienne, de plus en plus fort au fur et à mesure que les hommes en armes approchaient. Si fort que ses ongles s'enfonçaient dans ma peau sans qu'elle ne s'en rende compte."
Julien coupa la radio.
- Ils ne savent rien. Ça commence toujours comme ça.
- Comment ça ?
- Dans les films catastrophe, le fin du monde, les attaques de zombies, c'est comme ça que ça démarre.
- N'importe quoi.
- Alors donne-moi ta version.
Elle souffla, exaspérée.