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Citations de Xavier Otzi (18)


Le Saut du Grillon est un roman que j’ai trouvé étrange. Il y règne une atmosphère très particulière, très sombre et underground. L’horreur y côtoie l’étrange et ce mélange m’a souvent plongé dans la perplexité. C’est le premier livre que je lis de cet auteur, que je découvre à cette occasion.
Le roman nous emporte dans le sillage d’une jeune femme, Sian, un peu marginale dans son rapport aux autres et par rapport à la société. Sian ne s’est jamais remise de la disparition de sa mère et cette souffrance l’a isolée des autres. Pour atténuer son mal être, elle passe son temps libre dans un musée qui passionnait sa mère, le musée Testud-Latarjet. Celui-ci présente des collections d’anatomie humaine et de parasitologie, qui plongent le visiteur dans l’horreur et les mystères de la nature. C’est alors que dans ce musée, qui peine à survivre, se produisent des vols pour le moins surprenants puisque des organes infectés conservés dans des bocaux disparaissent mystérieusement. Sont-ils l’œuvre d’un collectionneur aux goûts particuliers ou bien s’agit -il de vols ayant un but plus terrible ?
Le lecteur sait dès le départ qui est l’auteur de ces vols et qu’elle est sa motivation. Bien sûr on suit le déroulement de l’enquête menée par Sian et son parrain policier. On va découvrir en suivant les personnages dans leur quête de vérité, que l’histoire n’est pas aussi simple qu’il n’y parait et que les personnages qui évoluent au fil des pages sont eux-mêmes complexes et torturés…
Je ne suis pas parvenue à « entrer » dans l’histoire, sans doute parce que je n’ai pas eu de sympathie pour les personnages de ce roman. L’histoire est aussi sombre que ces derniers. L’héroïne, Sian, est déroutante, pleine de failles, elle nous surprend aussi par sa noirceur qui lui fait prendre des décisions qui m’ont fait perdre toute empathie pour elle. Il m’a manqué la petite étincelle pour pleinement apprécier ce roman, qui j’en suis sûre trouvera et comblera un public plus enclin que moi à aimer plonger dans cette histoire étrange, cette sorte de cabinet des curiosités à la noirceur abyssale.
Je remercie les Editions Luciférines pour cette découverte.
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Perdu dans ses pensées, Damir agite les doigts comme s’il dirigeait un orchestre. Les cuivres annoncent les percussions avant le déchaînement. Ensuite le calme revient. Sa voix gronde, grave et envoûtante, entonne la mélodie. « Ce qu’on entend sur la montagne ». Ce qu’il rumine à cet instant, c’est le plan de sa vengeance. Il fera bientôt payer les humiliations qu’il a subies. Ce sera le Grand Soir, son Grand Soir.
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Syrie, Ukraine. Les images déversaient un flot de sang, la fumée remplissait progressivement l’écran. Les cris et les détonations, les discours pleins de certitudes, la bêtise. Djool cherchait à interpréter. Il sentit son cœur se serrer. Etait-ce bien le monde qu’il rêvait de rejoindre ?
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Le corps est pour elle un perpétuel objet d’étude et de fascination, dont elle ne se lasse pas d’explorer les mécanismes, recoins et tabous. Son approche expérimentale, à la fois sensorielle et scientifique, l’a amenée à envisager le sexe sous un angle très personnel, quitte à dérouter ses premiers amants. Ses caresses, sur les autres ou sur elle-même, n’ont jamais eu pour fonction la recherche de l’orgasme, seulement l’exploration d’un monde qui la fascinait.
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Un vol vient d’être commis au musée : un bocal de la collection Parasitologie a disparu. Heureusement, il ne s’agit pas d’une pièce importante, mais le vol témoigne de l’inadaptation des locaux aux missions du musée et exaspère le rectorat.
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Damir revoit le visage de Lili tandis qu’il écoute les commentaires de la journaliste. La collection « Locard »... combien de fois l’ont-ils évoquée ensemble ? Il se souvient du jour où Lili lui a fait visiter les locaux du laboratoire situé sous le palais de justice, de leurs mots, de leurs gestes et de détails sans importance, de leur amour immense. Lili semblait si fière de son arrière-grand-père, si heureuse de partager sa passion. Lili, si pleine de vie.
Pendant quelques instants, leur bonheur a poussé la porte du bar et s’est invité à la table de Damir. Chaque jour il pense à elle, chaque jour il cultive le souvenir ému de ce petit bout de femme. Mais l’effusion ne dure jamais. Une fois vidé de son émotion, son cœur se fige. Minéral.
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Quand on a exercé la profession de médecin légiste et qu’on a eu une liaison avec une jeune inspectrice de police, on est attiré par la science criminelle comme une souris par un morceau de fromage. À plus forte raison lorsque ladite inspectrice comptait Edmond Locard au nombre de ses ancêtres
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Damir promène sa silhouette massive entre les murs de sa cuisine depuis un bon quart d’heure. Il surmonte sa tremblote, reprend l’enveloppe qu’il vient de poser sur la table et la relit pour la dixième fois. Damir Kovacs, c’est bien lui ; l’en-tête, celle de son employeur. Y a pas d’erreur. Il serre les dents. Enculé !
Des années de bons et loyaux services, un métier qu’il aimait, et là, sous ses yeux, sa lettre de licenciement ! Une nouvelle humiliation. Le bout de papier paraît minuscule entre ses immenses paluches. Il se verrait bien étrangler l’auteur de la missive aussi sûrement qu’il broie l’enveloppe. C’est facile de foutre les gens dehors ! Facile pour ce connard !
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À mesure que le malaise grandit, elle ressent le besoin de serrer son camée au creux de sa main, comme un grigri. Elle le sort de sous son T-shirt. Soudain, des images la mitraillent comme des flashs, comme si elle visionnait un court métrage d’animation.
Premier plan, une pâleur cadavérique.
Second plan, l’apparition de trous sur une peau flasque et noire.
Dernier plan, la liquéfaction des viscères et un lent écoulement des humeurs.
Quand elle pense à Lili, elle voit un corps en décomposition. Maman !
Elle reste pétrifiée, le regard absent, le médaillon pendant entre ses doigts blancs. De quoi rendre dingue n’importe qui.
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La fac de médecine qui hébergeait jusque-là ses collections consacrées à l’anatomie vient d’annoncer qu’elle réutiliserait ses salles en fin d’année et a contraint l’asso à chercher de nouveaux murs. Greg s’est lancé alors dans une véritable course contre la montre. Il s’est démené auprès des acteurs locaux — collectivités, entreprises... — afin de sensibiliser l’opinion. Sa dernière trouvaille : organiser une rencontre avec la presse en fin d’après-midi. Il a annoncé l’événement via les réseaux sociaux et les canaux traditionnels : « Sauvez le musée Latarjet ! » Sian joue gros, elle aussi. Elle a accepté d’intervenir aux côtés de Greg ; il fallait rajeunir l’image de l’asso (...)
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Edmond Locard a légué d’inestimables pièces de son laboratoire situé sous le palais de justice de Lyon et aujourd’hui rassemblées dans le musée Testut-Latarjet. Une poignée de passionnés veille sur ce patrimoine : les Collectionneurs, l’association des amis du musée. Les épreuves du temps et le manque d’argent ont failli causer sa perte mais l’asso a tenu bon, grâce à l’énergie déployée par son président, Greg. En dépit de ces efforts, le musée est à présent aux abois.
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Debout dans le tram, Sian se concentre sur son programme. D’abord aller à la fac de médecine où elle a rendez-vous avec sa passion : la science criminelle. Sa mère Lili était une flic émérite, mais aussi la petite fille d’Edmond Locard, un des pères de la criminalistique. Sian mesure très bien la renommée de l’aïeul ; même les séries policières américaines qu’elle affectionne citent son nom ! Elle n’est pas très famille, pourtant cet héritage-là, elle en est fière.
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Le jeune garçon la connaît par cœur. Quand elle s’est pointée en retard au fond de l’amphi le jour de la rentrée, avec son look de croque-mort, sa mine renfrognée et ses réparties assassines, il l’a captée tout de suite. Le genre qui effraie ses contemporains, son genre de prédilection. Timmy baigne dans le milieu underground et ses performances arty outrancières, alors il lui faut plus qu’une petite nana gentiment barrée pour le dérouter. Il a vite pigé aussi que si la teigne témoignait un intérêt sincère pour sa personne, elle n’entendait pas moins s’en tenir à une relation d’amitié. Il repart à la charge.
« Une bonne séance d’exercice te ferait pas de mal avant de finir tes révisions... si ? »
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Une clameur monte, un concert de réprobations des baigneurs dont le bel alignement vient d’être chamboulé. Ils se plaignent des vagues et trombes d’eau déferlant sur leur brushing et sur leur progéniture. Sian gamberge. Elle imagine ces braves gens victimes d’une épidémie de gastro foudroyante au milieu du bassin, pliés en deux dans un maelström de matière organique. Elle en retrouverait presque l’envie de se marrer.
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. Le soleil de mai ne brûle pas encore sa peau diaphane et déjà elle replie son drap de bain sur elle, dans une sorte de réflexe protecteur. Elle s'apprête à rouvrir son livre quand une sensation de chaleur désagréable l'envahit. Elle sort un pendentif de sous son T-shirt Tod Browning’s Freaks. Le camée rose détonne, entre ses fringues noires et son piercing à la lèvre, mais elle le chérit comme une relique en le serrant au creux de sa main. C’est tout ce qui lui reste de Lili. Maman. Il y aura bientôt dix ans que Sian a perdu sa mère.
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Gamine, une histoire l'a marquée, celle du jeune spartiate qui planquait un renard volé sous son manteau et préférait se faire bouffer les entrailles plutôt que de déballer le produit de son larcin. Elle y repense en zieutant le bassin. D’une certaine manière, le garçon lui a enseigné une leçon de stoïcisme qu’elle s’est efforcée depuis de mettre en pratique. Elle soupire. Quelles conneries ! songe-telle. Elle se dit qu’elle ferait mieux de nager pour soulager son dos. Elle se décide enfin à changer de position.
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Après quelques pages, le mal de dos revient, lancinant. Putain de scoliose. Elle se mordille le bout des lèvres. Pas un mot, pas un râle : elle intériorise.
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Sian déplie son drap de bain noir au bord du bassin et se pose en vrac, un bouquin à la main. Elle l’ouvre et le dévore, comme chaque fois qu’elle le relit. Rien à foutre du genre érotique, c’est le côté barré des personnages qui la fait vibrer. Et y a pas grand-chose qui la fasse vibrer.
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