Désabusé, je passe devant la Maison Rose, petite auberge aux volets garnis de fleurettes, qui, au début du XXe siècle, avait été l'atelier de Maurice Utrillo. Depuis tout petit, je m'intéresse à la peinture et à la vie des peintres. Ils me procurent les émotions dont j'ai besoin. En signant à Paris, j'avais pour cette raison tout de suite imposé mon désir d'habiter Montmartre. Et à peine arrivé dans la capitale mythique, j'avais exploré la Butte et son entrelacs de ruelles, tout excité à l'idée de retrouver la trace des plus grands maîtres.
Je m'attarde devant l'auberge, songeur. Je m'interroge. A l'époque, l'artiste en avait eu marre d'être sollicité par les passants lorsqu'il peignait dehors, et il avait alors passé le plus clair de sa vie à travailler à l'intérieur. Le parallèle avec moi m'interpelle. (p. 34)