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Citation de JulienDjeuks


VÉRONIQUE. Annette, gardons notre calme. Michel et moi nous efforçons d’être conciliants, et modérés...
ANNETTE. Pas si modérés.
VÉRONIQUE. Ah bon ? Pourquoi ?
ANNETTE. Modérés en surface.
ALAIN. Toutou, il faut vraiment que j’y aille.
ANNETTE. Sois lâche, cas-y.
ALAIN. Annette, en ce moment je risque mon plus gros client, alors ces pinailleries de parents responsables...
VÉRONIQUE. Mon fils a perdu deux dents. Deux incisives.
ALAIN. Oui, oui, on va finir par le savoir.
VÉRONIQUE. Dont une définitivement.
ALAIN. Il en aura d’autres, on va lui en mettre d’autres ! Des mieux ! On lui a pas crevé le tympan !
ANNETTE. Nous avons tort de ne pas considérer l’origine du problème.
VÉRONIQUE. Il n’y a pas d’origine. Il y a un enfant de onze ans qui frappe. Avec un bâton.
ALAIN. Armé d’un bâton.
MICHEL. Nous avons retiré ce mot.
ALAIN. Vous l’avez retiré parce que nous avons émis une objection.
MICHEL. Nous l’avons retiré sans discuter.
ALAIN. Un mot qui exclut délibérément l’erreur, la maladresse, qui exclut l’enfance.
VÉRONIQUE. Je ne suis pas sûre de pouvoir supporter ce ton.
ALAIN. Nous avons du mal à nous accorder vous et moi, depuis le début.
VÉRONIQUE. Monsieur, il n’y a rien de plus odieux que de s’entendre reprocher ce qu’on a soi-même considéré comme une erreur. Le mot « armé » ne convenait pas, nous l’avons changé. Cependant, si on s’en tient à la stricte définition du mot, son usage n’est pas abusif.
ANNETTE. Ferdinand s’est fait insulter et il a réagi. Si on m’attaque, je me défends surtout si je suis seule face à une bande.
MICHEL. Ça vous a requinquée de dégobiller.
ANNETTE. Vous mesurez la grossièreté de cette phrase.
MICHEL. Nous sommes des gens de bonne volonté. Tous les quatre, j’en suis sûr. Pourquoi se laisser déborder par des irritations, des crispations inutiles ?
VÉRONIQUE. Oh Michel, ça suffit ! Cessons de vouloir temporiser. Puisque nous sommes modérés en surface, ne le soyons plus !
MICHEL. Non, non, je refuse de me laisser entraîner sur cette pente.
ALAIN. Quelle pente ?
MICHEL. La pente lamentable où ces deux petits cons nous ont mis ! Voila !
(pp. 43-45)
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