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Citation de enkidu_


L’acceptation de la souffrance en tant que preuve de courage était le thème des rites primitifs d’initiation dans le lointain passé, et tous ces rites étaient en même temps des cérémonies de la mort et de la résurrection. De nos jours, les hommes ont oublié la lutte cachée dans les profondeurs, entre l’état conscient et le corps telle qu’elle apparaît dans le courage, dans le courage physique en particulier.

On regarde généralement la conscience comme passive, tandis que le corps agissant constituerait l'essence de tout ce qui est hardiesse et audace ; pourtant, dans le drame du courage physique, les rôles sont, en fait, renversés. La chair bat prudemment en retraite pour assumer sa tâche défensive tandis que c'est la conscience claire dont la décision fait que le corps prend son élan en renonçant à soi-même. L'exquise clarté de la conscience est l'un des facteurs qui contribuent le plus fortement au renoncement à soi-même.

Empoigner la souffrance, c’est le rôle constant du courage physique ; et le courage physique est, pour ainsi dire, la source de cet appétit de compréhension et d’appréciation de la mort qui, plus que tout autre chose, est la condition primordiale pour rendre possible une connaissance véritable de la mort.

Le philosophe en chambre aura beau ruminer l’idée de la mort, aussi longtemps qu’il restera à l’écart du courage physique qui constitue un préalable à la connaissance, il demeurera incapable de commencer même à rien y comprendre. Qu’on entende bien que je parle de courage « physique » ; la « conscience de l’intellectuel » et le « courage intellectuel » ici ne sont pas en cause. (pp. 50-51)
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