Citations de Yvan Pommaux (211)
Parfois, la nuit s'amuse à donner une ombre effrayante à un être inoffensif.
Dans les murs, outre la ration périodique de jeunes Athéniens sacrifiés, avaient été jetés au fil des ans des prisonniers de guerre, des assassins, des traîtres, des insoumis. D'autres, comme le faisait Thésée ce jour-là, étaient rentrés ici de leur plein gré, pour essayer de vaincre le monstre et se couvrir de gloire. Nul n'y était jamais parvenu.
Pendant la traversée, la tendre Ariane cajole Thésée. Mais il se dérobe aux caresses, devient distant. En promettant le mariage à celle qui venait à son secours, le héros n'avait pas examiner de près ses sentiments.
Nous sommes libres de savoir, de comprendre, de choisir et d'agir. Parce que nous savons lire et que nous lisons.
Pour savoir ce qu'est la lecture, il convient de rappeler ce qu'est la non-lecture.
Je ferais ce qu'il me plaira, Esther ! Vous ne semblez pas comprendre que vous êtes prisonnières, ici ... totalement à ma merci !
Erreur, petites soeurs ...
Les groupes, ça va, ça vient, ça explose, ça se recompose...
On a fini par s'associer
Servir Esther, moi JAMAIS!
« Depuis longtemps, ici, à Sumer, certains d'entre nous dénombrent et classent les marchandises en creusant des signes à l'aide d'un poinçon dans des tablettes d'argile. Ils se spécialisent, améliorent leur système de symboles graphiques et constituent bientôt une caste privilégiée, celle des scribes. Ils inventent la première écriture, dite cunéiforme, c'est-à-dire en forme de coins : ceux que creusent le poinçon dans l'argile. D'abord figurative, elle va peu à peu devenir abstraite et se perfectionner. Notre Histoire pourra désormais s'écrire et rester dans les mémoires. »
Nous ne connaissons pas le debut de notre Histoire et nous n'en saurons pas la fin. Elle se déroule sur une planète emportee parmi d'autres dans un univers sans limites.
Je me suis souvent demandé si l'on était encore capable de construire des cathédrales aujourd'hui. Je veux dire, pas des cathédrale en béton, mais de vraies choses en pierre, indestructibles, hautes et lentes, faites main à main de toute l'âme unie d'une communauté en marche.
La littérature est un fleuve. A sa source, se trouvent les livres qu'a aimés un enfant.
Les livres m'ont plusieurs fois sauvé la vie. (p.93)
(Les livres) Ils sont la chance que l'on peut saisir, l'ouverture inattendue, les autres dans leur impensable mystère. Un espoir. Une force (p.95)
J'ai compris à quel point était vital le jour où j'ai observé que rien ne me bouleversait davantage que la lecture de Yentl, d'Isaac Bashevis Singer. J'ai compris cela le jour où j'ai éprouvé une brutale joie en apprenant l'ouverture d'une école de filles en Afghanistan, le jour où j'ai bondi en découvrant la création d'une bibliothèque pour les enfants dans un village d'Afrique où jamais il n'y en avait eu auparavant. Les livres m'ont plusieurs fois sauvé la vie. Je suis loin d'être la seule. Ils en sauveront beaucoup d'autres. Nous en avons besoin autant que l'eau. (p. 97)- Geneviève BRISAC
Seulement voilà, un jour, je me suis mis, moi aussi à écrire et j'ai compris ce qu'il y avait dans les livres : des êtres humains. Et ça, les êtres humains, on ne peut pas être complètement contre ! Bien sûr, il y en a qui nous ennuient profondément, mais si vous ne pouvez pas refermer un être humain, refermer un livre, c'est facile. Et puis heureusement, il y a des êtres humains qu'on aime et qu'on n'a jamais envie de refermer. (p.132-133)
" C'est longtemps après avoir fait les livres que je sais pourquoi je les ai faits. Au début, c'est seulement de l'instinct, de l'intuition, et des idées, des situations, des convictions qui flottent autour de moi, qui finissent par se rencontrer et dessiner un début de quelque chose que je "sens" bien. Après, c'est le dessin, le travail qui me guide plus que je ne le guide. Mais il me semble que des tas d'auteurs s'épuisent à essayer d'expliquer ça. Nous ne pratiquons pas une science exacte, il y a un mystère de la création, et c'est ce qui en fait le sel. "
[Yvan Pommaux - Tout sur votre auteur préféré - L'école des loisirs]
" Un livre raconte une histoire. S'il est illustré, l'illustration doit faire partie intégrante de cette histoire. Elle doit être narrative, avec des personnages caractérisés, exprimant des sentiments multiples, dans des décors adéquats. [.......] L'illustration doit simplement être lisible et raconter. Il est bon qu'elle ne soit pas figée, que les personnages ne posent pas comme devant l'objectif d'un appareil photo, agissent les uns par rapport aux autres, que les images se répondent entre elles et n'aient pas l'air d'être prêtes au découpage, puis à l'accrochage au dessus de la cheminée. Qu'un style se dégage, que des tendances s'expriment, c'est légitime. "
[Yvan Pommaux - Tout sur votre auteur préféré - L'école des loisirs]
Pourquoi lisons-nous ? N'est-ce pas dans l'espoir d'une vie plus dense, de journées plus vastes ? Une vie plus dense, plus ronde, des journées plus vastes, plus claires, un monde plus lumineux, un avenir vivable, un passé compréhensible, oui : les livres, lorsqu'ils sont lus par ceux, innombrables, à qui ils sont destinés, sont simplement vivants. (p.95)
Ceux-là, quand ils parlent de leurs lectures, ont une manière singulière de le faire : les mots qu'ils utilisent sont les leurs, et ils se fichent bien que tout le monde lise qui ils lisent, que tout le monde aime qui ils aiment. (p.82)
L'obligation, qui amenait au plaisir de découvrir qu'on n'est pas seul, semblait aller de soi. (p.73)
Ton avenir est écrit... entre les lignes des livres que tu liras. (p.65)