Citations de Yvan Pommaux (179)
"La lecture est le premier instrument de la liberté et elle est la première chose à défendre."
Christian Oster
C'est là , à portée de main , ça ne tombe jamais en panne , ça tient au creux de la paume , c'est un miroir , une machine à remonter le temps , une porte ouverte sur l'autre , c'est un livre .
Agnès Desarthe .
La littérature est un fleuve. A sa source, se trouvent les livres qu'a aimés un enfant.
On ne sait jamais comment les choses adviennent. Il s'agit de les rendre possibles, il s'agit d'ouvrir des portes, de dégrillager des fenêtres. De briser la glace, ou les verrous, ou les habitudes de paresse.
Geneviève Brisac
" C'est longtemps après avoir fait les livres que je sais pourquoi je les ai faits. Au début, c'est seulement de l'instinct, de l'intuition, et des idées, des situations, des convictions qui flottent autour de moi, qui finissent par se rencontrer et dessiner un début de quelque chose que je "sens" bien. Après, c'est le dessin, le travail qui me guide plus que je ne le guide. Mais il me semble que des tas d'auteurs s'épuisent à essayer d'expliquer ça. Nous ne pratiquons pas une science exacte, il y a un mystère de la création, et c'est ce qui en fait le sel. "
[Yvan Pommaux - Tout sur votre auteur préféré - L'école des loisirs]
" Un livre raconte une histoire. S'il est illustré, l'illustration doit faire partie intégrante de cette histoire. Elle doit être narrative, avec des personnages caractérisés, exprimant des sentiments multiples, dans des décors adéquats. [.......] L'illustration doit simplement être lisible et raconter. Il est bon qu'elle ne soit pas figée, que les personnages ne posent pas comme devant l'objectif d'un appareil photo, agissent les uns par rapport aux autres, que les images se répondent entre elles et n'aient pas l'air d'être prêtes au découpage, puis à l'accrochage au dessus de la cheminée. Qu'un style se dégage, que des tendances s'expriment, c'est légitime. "
[Yvan Pommaux - Tout sur votre auteur préféré - L'école des loisirs]
JOHN CHATTERTON — DÉTECTIVE — enquêtes - filatures
DRRING !
JOHN CHATTERTON : Entrez.
UNE FEMME (habillée en jaune) : Monsieur Chatterton, c'est affreux !... Ma fille a disparu !!...
JOHN CHATTERTON : Asseyez-vous, Madame, et racontez-moi tout.
LA FEMME : J'ai téléphoné chez ses amies : elle ne s'y trouve pas ! J'ai téléphoné chez sa grand-mère : ça ne répond pas !
JOHN CHATTERTON : Où habite cette grand-mère ?
LA FEMME : 12, rue Vieille !
JOHN CHATTERTON : Bien !... Et vous ?
LA FEMME : 21, rue Neuve !
JOHN CHATTERTON : Comment votre fille était-elle habillée, la dernière fois que vous l'avez vue ?
LA FEMME : ROUGE !... Tout en rouge ! Sandales rouges, socquettes rouges, pantalon rouge, chemise rouge, nœud rouge dans les cheveux ! Retrouvez-la, je vous en prie !
JOHN CHATTERTON : Je la retrouverai, Madame !
LA FEMME : Faites vite ! Je suis folle d'inquiétude !
JOHN CHATTERTON (seul) : Une disparition... Une fille en rouge... Une grand-mère... Ça me rappelle cette sombre histoire où la fille et la grand-mère sont mangées par un loup... À moins... À moins, si mes souvenirs sont bons, qu'un chasseur ne les sauve. Fonçons rue Vieille !
- Quelle longue est belle histoire !
- Elle est en réalité bien plus longue encore...
Si, enfant, j'avais été livré à la télévision, aux console de jeux et à Internet, mais quasiment privé de lecture, comme il est de plus en plus fréquent chez les enfants, je serais une autre personne, sèche et creuse assurément; la seule idée est effrayante.
Mesdames, Messieurs, qui désirez nous gouverner, je ne peux imaginer que vous trouviez avantage à régner sur un peuple décérébré. Car le livre n'est pas un luxe, ni une fantaisie d'intellectuel, ni l'expression d'un snobisme. Ceux qui voudraient nous le faire croire sont de clinquants imbéciles, ou, plus grave encore, des esprits malins espérant exploiter l'ignorance.
Battons-nous.
Jean-François Chabas
Tous les parents chats attendent avec angoisse cette nuit-là : la nuit où leur enfant sort pour la première fois seul.
"S'il a prouvé sa valeur guerrière et son courage, il n'a pas brillé par la sagesse."
"Une fabuleuse histoire d'amour, de peur et de fureur, qui croise celles du Minotaure, de Labyrinthe, du fil d'Ariane, de la rivalité entre les rois Égée et Minos...
Trahisons, mensonges, colères, passions se déchaînent sous le regard amusé des dieux, qui interviennent quand bon leur semble dans la vie des hommes et changent le cours de leurs destins."
Je rêve de salles de classe où des enfants auraient la tête penchée sur un livre, arrachés au boucan de leur cité, de leur famille, de la télé, de leurs jeux, de la pression des prédateurs de toutes sortes, ceux qui font de l'argent la seule valeur et peuvent rendre fous ceux qui n'en ont pas. Je rêve qu'il soit donné à tous les enfants le bonheur de lire, de découvrir en tenant encore un livre à la main.
Il faut donner des livres aux enfants pour leur faire prendre conscience de tout ce qui les contraint, pour alléger leurs souffrances, pour les faire rire, pour les faire rêver, pour les aider à penser, pour les rendre libres.
Leur donner des livres comme il m'en a été donné. Pour les délivrer.
Brigitte Smadja
"Dans la Grèce antique, on vénérait une multitude de dieux. Ils habitaient un lieu enchanteur au-dessus des nuages : l'Olympe. De là-haut, ils regardaient la terre et jouaient avec le des tin des hommes."
"Les mythes ne sont pas des contes de fées, ma jolie !"
Le livre est une clé : des portes s'ouvrent à l'intérieur de soi, comme à l'extérieur.
Gisèle Bienne
Et un jour, j'ai rencontré Geneviève Brisac. Dans un livre, puis pour de vrai, comme disent les enfants. J'ai lu les romans qu'elle écrivait, et ceux qu'elle publiait. Je me souviens avoir pensé, émerveillée : on peut donc écrire ainsi. Pour les adultes, et pour les enfants. On peut, dans les deux cas, s'adresser à l'intelligence, à la sensibilité et à l'humour du lecteur. On peut le prendre par la main, lui chuchoter des mots de douceur à l'oreille, le faire rire, l'étonner, l'emmener là où il ne s'attendait pas à aller, là où soi-même on ignorait que l'on irait, et puis le lâcher parce qu'une fois le livre fini, il peut se débrouiller tout seul pour vivre, et trouver d'autres livres.
Valérie Zenatti
"En approchant de la capitale, il traversa une région ravagée par un taureau blanc. Il terrassa la bête d'un coup de tête, front contre front."
Pour les anciens grecs, les Dieux et les déesses habitaient un lieu enchanteur au-dessus des nuages : l'Olympe. En se penchant, ils pouvaient observer le monde des humains, dont le destin, contrairement au leur, était de mourir un jour.
Sophie Chérer : Calcium de l'âme
Nous êtres humains, avons cessé d'être des êtres de langage. Nous sommes devenus des êtres de force de vente et de pouvoir d'achat. Ce qui nous est inutile, voire nuisible, nous est présenté comme indispensable. Ce qui nous est vital, la splendeur de la nature, la vie de l'esprit, le temps de vivre, la curiosité intellectuelle, l'amitié avec quelques grands hommes et femmes du passé, nous est présenté comme vain, trop coûteux, non rentable, irréaliste.
736 - [p. 126]