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Citation de Partemps


Et même qu’il est facile de découvrir en
nous d’indéniables vestiges de cette plénitude
perdue ! Ce sont des souvenirs de notre petite
enfance. « The things which I have seen I now
can see no more », écrit Wordsworth dans Intimations of Immortality, le grand poème de la
réflexion sur la poésie. C’est dans son « early
childhood » que la relation au monde de ce
poète avait eu une transparence, une évidence
dont sa vie adulte l’a privé. Mais de ce bien
il garde donc une idée, puisqu’il en constate
la perte, et il en reste cette lumière qui illumine dans le Prélude les « meadow, grove, and
stream » du pays de lacs et de petites collines
où il a tout de même bonheur à vivre.
L’enfance fut-elle vraiment l’époque d’une
plénitude authentique de l’être au monde,
un « vert paradis », comme cette fois écrit
Baudelaire ? Et en cela serait-elle le bien que
nous avons perdu mais qui, resté dans notre
mémoire, parfois se renflammerait pour des
instants, ce qui expliquerait l’espoir que certains d’entre nous gardent vif en dépit de leurs
accès de révolte ? Le monde supérieur dont la
poésie atteste le fait semble bien n’être que le
monde ordinaire vécu d’une meilleure façon,
ce n’est nullement cette réalité radicalement
autre dont le gnostique se sent privé du fait
d’un désastre de nature métaphysique. De cette
façon déjà la poésie se sépare de la gnose.
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