UNE PIERRE
Il voulut que la stèle
Où graver la mémoire de ce qu’il fut,
Ce soit une des plaques de safre clair
Qu’il remuait du pied, dans le ravin.
Leurs entailles, leurs mousses rouge sombre,
Ce désordre qui fait, indéchiffrable,
Que chacune est unique, bien que la même
Que toute autre : ce serait là son épitaphe.
Il rêva, il mourut. Où est sa tombe?
Passant, si tu te risques sur ces pentes,
Percevras-tu les mots qu’il crut porter
Dans la pierre gélive? Entendras-tu
Sa voix, parmi ces bruits d’insectes ? Pousseras-tu
D’un pied distrait sa vie dans plus bas encore ?
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