UNE VIE
Tel un escargot j'emporte ma maison sur le dos
Ce monde m'a offert un asile infini
Ce soleil et cette pluie, cette famille d'arbres feuillus
Un fourneau portatif, des brisures de riz
Puis le vent emporte les cendres
Je pars au loin, je vais partir, c'est sûr,
Ai-je connu d'autre limite que la naissance et la mort ?
Ce ciel m'appartient :
Il est bleu à ma volonté
Femmes en rivières viennent en mon logis
Assises, les jambes allongées, elles évoquent
leurs souvenirs
Mes jours coulent en un repos merveilleux et secret
Et toutes les nuits glissent comme des fleurs fanées.