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EAN : 9782072866425
336 pages
Gallimard (12/03/2020)
4.29/5   12 notes
Résumé :
A l'exception de Tagore et d'une poignée d'autres, I'Inde poétique reste pour nous une immense terra incognita. C'est donc à un voyage fascinant que nous conduit cette anthologie, la première à présenter la poésie indienne depuis ses origines védiques (il y a plus de trois mille ans) jusqu'à aujourd'hui. Plus de deux cents poèmes, une cinquantaine de poètes dont une vingtaine de contemporains traduits depuis leurs langues d'origine (sanscrit, anglais, ourdou, hindi,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Superbe anthologie qui nous met une trentaine de siècles de poésie indienne en collection poche. Un sacré défi, mais Zéno Bianu a fait du sacrément bon boulot.
Des hymnes védiques à la poésie contemporaine, il nous fait découvrir des écritures poétiques le plus souvent très profondes, vibrantes, qu'elles soient spirituelles ou charnelles, ou qu'elles mêlent les deux, qu'elles chantent avec ferveur l'union émerveillante de la terre et des terriens:
«La terre que voici est du miel pour tous les êtres, et tous les êtres sont du miel pour cette terre»
(Upanishads)
ou qu'elles dévoilent une dimension angoissante de notre monde à laquelle les hommes restent étrangement aveugles:
«La nuit somnole.
Quelqu'un a creusé une sape dans le coeur de l'homme
Pour voler des rêves.
Le vol des rêves est le pire des vols.

Les Traces du vol sont dans chaque rue,
Dans chaque ville de chaque pays,
Mais nul ne les voit.
Nul n'est surpris.

Parfois comme un chien à la chaîne,
Un poème solitaire aboie.»

(Amrita Pritam)

Aboyante ou méditative, la poésie indienne semble en quête d'«un feu au coeur du vent», un feu dansant et vivifiant, en quête d'une porte vers l'absolu, d'une voix d'accès à l'Éveil. Par-delà la diversité des textes, «c'est le même chant hanté qui persiste», écrit Zéno Bianu. Qu'il soit remercié de nous le faire découvrir avec ce «Trésor de la poésie indienne».
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Déployant des poèmes depuis 1300 avant Jésus-Christ jusqu'à nos jours, cette anthologie permet vraiment de découvrir la richesse et la diversité des auteurs indiens.

On connait souvent Kabîr et Tagore, mais beaucoup moins tant d'autres poètes, comme Shankara ou Râmprâsad .Ce qu'ils ont tous en commun, c'est cette dimension cosmique, où l'homme est accordé au monde, au souffle, au chant védique, à la lumière. C'est aussi la sensualité , l'aspect charnel fusionnant avec les élans spirituels. le réel cru et violent coexistant avec la douceur, l'élan du coeur. Cela reflète bien l'Inde tout en contrastes, multiple, déroutante.

Outre Tagore, le poète-monde, qui m'emporte dans ses chants, j'ai eu un coup de coeur pour Ayyappa Taniker et Nissim Ezekiel, plus proches de nous, du 20 ème siècle.

" Même quand la mort te hante
Garde le souvenir de la lumière " , écrit le premier.

Et d'Ezekiel, j'ai déjà cité le magnifique poème " un mot pour le vent" ( dont est extrait le titre de ce recueil).

J'ai beaucoup aimé aussi Jibananda Das, également moderne, dont le lyrisme sensuel enflamme l'imagination:

" Mon coeur s'emplit d'une odeur d'herbe
du parfum du soleil inondant l'horizon.
D'un souffle agité, gigantesque, débordant,
Pareil au feulement de la tigresse en amour,
Et de l'ivresse bleue de la vie"

Superbe, non? Un trésor, en effet, cette poésie indienne.


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Fabuleuse anthologie regroupant une cinquantaine de poètes depuis les origines védiques jusqu'à nos jours. Elle donne un avant-goût de la grande diversité de la poésie indienne portée par une multitude de langues.
On y trouve des fragments des grands textes, les Vedas, les Upanishads, la Bhagavad Gîta… et des poèmes plus contemporains d'une grande sensibilité. Mystiques, intimistes ou engagés, ces textes ont pour point commun d'avoir une grande résonance.
Un recueil qui va m'accompagner longtemps et qui invite à aller au delà de ce déjà très riche panorama pour découvrir d'autres joyaux de la poésie indienne.
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La tradition indienne est ancienne. de longs chants racontent la multitude des Dieux qui interviennent dans les vies humaines.
Le rapport au monde des auteurs indiens transparait dans cette anthologie qui parcourt les millénaires : des Védas au XXI ème siècle. L'intimité du corps témoigne de la beauté des femmes. La réalité communie avec l'absolu. le rapport au sacré est une ressource du fleuve - le Gange. Certains auteurs modernes détournent la culture importée de l'impérialisme occidental.
J'ai aimé les quelques vers de Sunil Gangopadhyay bengalais.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
     
Je me suis levé comme le silence,
Face à moi le soleil levant.
D'où vient-il ?
Il se lève tout comme moi.
À l'aide de mille mains, il nage
À travers le bleu sans fin.
La boue a souri avec la floraison du lotus,
La fleur a souri avec le vrombissement de l'abeille,
La terre a commencé a bouger sur ses pieds,
L'immobilité s'est mise à gambader comme une biche.
L'eau a laissé pousser ses ailes pour toucher le ciel.
Le ciel a laissé pousser ses jambes pour toucher la terre.
Moi aussi je marche,
Comme le soleil qui ne tourne jamais les talons,
Dispersant les chants des oiseaux,
Faisant voler des gouttes de rosée.
Dans mon sillage, la cime des arbres secouant la tête,
Les tendres plantes grimpantes s'emmêlant,
Les minces pousses d'herbes claquant des doigts,
Elles marchent.
Le vent, par vague, faisant parler le coeur des grottes,
Faisant marcher une multitude de fleurs,
Voyage avec moi. ...
     
La toile de l'univers - extrait
     
C. Narayana Reddy (1931-2017), s'est imposé comme un des poètes majeurs de langue télougoue. Député au Parlement indien, il a publié plus de soixante ouvrages, accordant toujours une place à la poésie comme tremplin de son oeuvre. « De quel temps suis-je l'enfant ? », s'interroge-t-il, exaltant le poème comme le lieu nécessaire d'une amplitude aimantée. | pp. 208-210 & Notice : p. 311
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Regardez là, vers l'est
l'horizon est une lueur rose ;
les étoiles voisines
pâlissent devant la lumière croissante.
Écoutez le grincement et le fracas des roues
du char du soleil en route vers le sud ;
le bec de la lumière s'ouvre
et avale l'obscurité.
...
ouvrez chaque blessure
en une fleur épanouie ;
quand la cicatrice disparaît,
la blessure peut palpiter à l'intérieur
et dans l'eau qui court
faire fleurir le rouge lotus ;
comme le sang qui goutte
du pétale qui se fane,
la froide eau de la rivière
montre en son sein la traînée de sang.
     
Sacrifice - extraits.
     
Ayyappa Paniker (1930-2006)
Poète prolixe, en quête de célébrations toujours neuves, Paniker a vécu l'écriture poétique comme la possibilité réelle d'un surcroît d'espace. Livre après livre, qu'il écrive en malayalam ou en anglais, il décline une poésie-vertige, travaillée par les grands archétypes (chant, vision, sacrifice, exil...), une poésie capable de susciter un espoir vivant. | pp. 196, 198 & Notice : p. 311
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Trouve l’Amour de tous les commencements...



Trouve l’Amour de tous les commencements,
Connais-le,
Alors chaque jour est émotion durable
Jamais ne se rompra le commencement.
Si le doux sage joue, subtil, du Plein Amour,
Pierre précieuse,
Lotus flottant sur le lac,
Alors la lune s’élève dans le ciel bleu,
L’étoile accrochée,
Les deux prises l’une à l’autre ;
Deux lettres enlacées pour être,
Trois pour le rituel,
L’extase portée vers.

L’Amour agit
Si tu sais mourir vivant à l’Amour,
Immortel tu deviendras dans le monde mortel

Trouve l’Amour de tous les commencements,
Connais-le.


// Dîn Doyal
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Il y a quelque chose qui crie
qui crie tant
dans nos vies

Quelque chose qui n'est pas là
et qui troue nos vies
d'une peine sans nom
d'un appel si vieux
qu'il est comme toutes les peines
du monde
d'un appel si chaud
qu'il est comme un amour
sans fond
pour toutes ces vies
ces vies perdues

Satprem
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Je médite sur le vent, fouillant
Les sources des nombreux chants en moi qui n'ont pas vu le jour,
Rėvélant en un éclair la flamme constante,
Un feu au coeur du vent.
Je n'arrive pas à trouver de mot pour le vent.

Nissim Ezekiel, poète indien.
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Videos de Zéno Bianu (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Zéno Bianu
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
+ Lire la suite
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