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Critiques de Élizabeth Coquart (10)
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Bourvil ou la tendresse du rire

Qui ne connaît pas Bourvil ?

Son air naïf,  son rire, sa gentillesse évidente, son regard.

Ses chansons. (Elle vendait des cartes postales puis aussi des crayons...)

Ses sketchs (Ah ! La causerie du délégué de la ligue antialcoolique... l'alcool non, l'eau ferigineuse....Oui...Hips !)

Ses comédies musicales (La route fleurie, immense succès)

Ses films ( il y en a tant, citons la traversée de Paris ou la grande vadrouille et son duo mémorable avec de Funes).

Bourvil c'est André Raimbourg.

Fils de paysan cauchois , bon élève, apprenti boulanger, musicien autodidacte.

Il adoptera pour la scène le nom de son village normand.

Scène,  radio, télévision, cinéma,  contre toute attente il triomphera.

Cette biographie le raconte.

Lui, le comique.

Mais aussi, lui le fils, le mari, le père,  l'ami.

Fidèle.

Généreux.

Ceux qui l'ont côtoyé, célèbres ou non, sont unanimes pour reconnaître son talent et louer l'homme.

Le public, lui, l'adore, de ses débuts à ses derniers jours dont il ignore tout. André,  discret, a caché sa terrible maladie.

A 53 ans, alors que tout lui est encore permis et qu'un dernier rôle, aux antipodes de ceux joués jusqu'alors (le flic du "cercle rouge" de Melville) fait apparaître une nouvelle panoplie de son talent qui laisse entrevoir de  nouvelles possibilités dans sa carrière, un cancer des os l'emporte.

Comme on disait à l'époque,  Bourvil était  une "vedette" , mais il a su rester humble, une qualité qui fait cruellement défaut à nos "stars" d'aujourd'hui.



Philippe Huet et Elisabeth Coquart nous dresse le portrait d'un artiste aux multiples talents, qui ne renia jamais ses origines. De ses premiers pas sur scène ou il interprète, entre autre, le succès de son idole Fernandel, "Ignace" à sa fin tragique, c'est notamment au travers des témoignages de ceux qui l'ont connu et côtoyé qu'on en apprend un peu plus sur celui qui personifia en son temps la tendresse du rire...











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La frondeuse : Marguerite Durand, patronne ..

Une biographie lue, avec grand intérêt, il y a déjà un moment, mais malheureusement seulement empruntée...Parcours unique à l'époque d'une femme, journaliste et première patronne de presse. J'ai eu le plaisir, il y a de nombreuses années de faire un stage à la Bibliothèque Marguerite Durand, une caverne d'Ali-Baba pour tous les chercheurs et passionnés des engagements, créations, innovations, destins féminins exceptionnels à travers l'histoire ... Bibliothèque patrimoniale qui se situe dans le 13e parisien, intégrée au bâtiment de la médiathèque Melville...



Revenons au parcours exceptionnel de cette femme Marguerite Durand, et je laisse la parole à Thomas Wieder, qui avait fait un papier très intéressant , dans le Monde, le 6 mai 2010...





"Jusqu'à ses 33 ans, Marguerite Durand (1864-1936) n'eut guère que des admirateurs. A la Comédie-Française, où elle fit ses débuts, tout le monde la trouvait parfaite dans ses rôles d'ingénues. Plus tard, après son mariage avec le député boulangiste Georges Laguerre, elle devint l'une des femmes les plus courtisées de la capitale. C'était l'époque où il n'était pas rare de la voir, au théâtre, partager sa loge avec le fringuant Georges Clemenceau... Bref, la vie souriait à la jeune Marguerite, qui séduisait le Tout-Paris par sa beauté, son élégance et son esprit.



Et puis le vent tourna. Les éloges firent place aux moqueries. Et Marguerite, jadis tant aimée, devint bientôt la risée des bien-pensants. La raison ? Sa décision, en 1897, de lancer un quotidien "féministe" et "exclusivement réalisé par des femmes". En France, c'était une première. Et pour beaucoup d'hommes, note Elizabeth Coquart dans la belle biographie qu'elle consacre à la fondatrice de La Fronde, c'était tout bonnement inacceptable.

Que reprochait-on, au juste, à ces "chevalières en jupon", comme s'amusait à les qualifier La Petite République ? D'abord de faire de la concurrence déloyale. Ainsi, les "typos" étaient scandalisés à l'idée que leur profession s'ouvre aux "typotes". Ils ne pouvaient le dire aussi clairement, si bien qu'ils invoquèrent la loi progressiste de 1892, qui interdisait aux femmes le travail de nuit. Mais ce qu'ils craignaient, en fait, c'était l'espèce de "dumping" provoqué par l'arrivée d'une main-d'oeuvre non syndiquée et sous-payée.

A ces arguments corporatistes s'ajoutèrent d'autres, moraux ceux-là. La Paix, par exemple, s'inquiéta que des femmes honnêtes, pour les besoins d'un reportage, soient envoyées dans des lieux désertés par la vertu. "La pauvre femme qui devra se trouver à la gare de Lyon à 4 heures du matin ou attendre dans un café l'heure de la guillotine sera vraiment à plaindre. Pourvu que dans une razzia nocturne on ne la confonde pas avec les coureuses de nuit !"



Dans L'Evénement, c'est carrément la capacité des femmes à se plier aux exigences du journalisme qui fut mise en doute par un certain Georges Duval : "J'estime d'une impossibilité absolue d'obtenir d'un groupement de femmes de lettres l'unité dans les idées qui fait les véritables rédactions. Comment une personne qui change douze fois par an les fleurs de son chapeau demeurerait-elle fidèle à une opinion ?"



Dreyfusarde, républicaine, laïque et pacifiste, La Fronde ne parut que pendant six ans. Assistée de plusieurs collaboratrices de choc, comme Séverine (1855-1929), l'une des premières femmes, en France, à écrire des grands reportages (ce qu'elle appelait le "journalisme debout"), Marguerite Durand essaya plusieurs fois d'en relancer la parution. Sans grand succès. Parmi ses projets, en revanche, d'autres eurent plus de longévité. Comme l'ouverture, en 1899 à Asnières, du premier cimetière animalier du monde. A croire que la présence de milliers de cadavres de chiens et de chats aux portes de Paris dérangeait moins, à l'époque, que les femmes journalistes... "



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Les Rescapés du jour J. Les civils dans l'enf..

Témoignages poignants d'anonymes qui à leur manière ont fait la guerre ou l'on subit.

Ce que l'on retient surtout ce sont les témoignages des survivants des bombardements alliés. Dont un enfant qui s'est retrouvé orphelin. Miraculé certes mais à quel prix.

Un autre s'évada de la prison où il a été enfermé, des soeurs accompagnées de malades mentaux cherchant à échapper aux bombes...

De véritables histoires, venant de personnes banales, communes, ordinaires, cherchant à survivre dans la guerre que se livre des soldats qui ont pour seul mission de tuer l'adversaire qui porte un uniforme différent : les verts de gris.

Ce livre est très agréable à lire et permet de mieux se rendre compte ce que la population a dû subir lors de l'opération Overlord. On aurait aimé lire plus de témoignages. Mais les années s'écoulent et les témoins disparaissent.

A mettre dans toutes les mains.
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Le jour le plus fou. 6 juin 1944, les civil..

Après les rescapés du jour J, Elizabeth Coquart et Philippe Huet nous plongent dans le jour le plus fou : celui du 5 et 6 juin 1944.

Là, nous sommes au coeur de l'action narré, vécu et subit par les témoins. Témoignages très poignants... avec parfois des situations coquaces. Mais il n'en reste pas moins qu'ils ont vu la guerre de près... de très près.

Les obus qui tombent à proximité, les balles qui frôlent les corps et parfois les déchiquettent. Les morts qui s'éparpillent de ça, de là, mêlant Alliés, Allemands et civils.

Ce livre se décline en deux parties. la première laisse la place aux témoins du Cotentin. Ceux qui habitaient sur l'axe principal reliant Valogne à Carentan.

La seconde partie narre les épisodes entre les plages baptisées par les alliés Omaha et Sword. Avec une petite parenthèse pour Ouistreham et les fusiliers marins français du commandos Kieffer.

Ceux qui témoignent y étaient. Ils ne sont pas partie se mettre à l'abri dans les terres car leur vie étaient là : leurs familles, leur travail, leurs amis. Et s'ils avaient accepté de partir c'était pour aller où ? D'autres ne voulaient pas vivre sur la route, ou simplement recommencer l'exode.

Ces civils se sont retrouvés pris entre deux feux. Chaque mots, chaque histoires rapportent ces faits.

N'hésitez pas à lire ce livre si un jour vous l'avez en main. Les multiples témoignages donnent une idée exacte de ce que pouvait être le Jour J, sans l'imagination débordante et fausse d'un réalisateur de cinéma en quête de réalisme acharné et d'action débordante et surfaite.
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Bourvil ou la tendresse du rire

les critiques des chers lecteurs sont clairvoyantes a' l’extrême . Il est présenté avec son originalité,

ses dons, son talent, son courage, sa passion,

et la part d'impondérable, de chance ou de hasard

qui, à un moment, lui a fait rencontrer

l'adhésion d'un public. Il n'y a rien à ajouter, Monsieur Bourvil. Vous fûtes parfait dans le rire et l'émotion,

au cinéma comme dans la chanson. Votre seule faute de goüt fut de nous quitter trop vite.
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Le jour le plus fou. 6 juin 1944, les civil..

J'ai lu quelques livres sur le débarquement, le plus connu étant celui de Cornélius Ryan. On pourrait donc se dire encore un ouvrage! Oui mais celui-la se distingue des autres car il fait vivre le Jour J par ceux qui l'ont subit c'est-à-dire les civils. Les historiens se sont longtemps attardés sur les mouvements des troupes alliées tentant de débarquer, de trouver leurs positions et de les tenir, ils évoquaient seulement en passant les normands témoins et victimes de ce déferlement de violence. Cet ouvrage leur donne la parole et démontre s'il en était besoin qu'ils ont vécu des journées tout à la fois horribles et exaltantes. Exaltantes car ils voyaient enfin ces soldats alliés attendus depuis des mois qui se battaient férocement contre les allemands. Horribles car les obus s'abattaient aussi sur eux, les balles les fauchaient aussi, ils n'étaient à l'abri nulle part car la guerre pouvait surgir à tout moment y compris dans leurs fermes. Le moment le plus éprouvant (du moins à mes yeux) c'est le chapitre consacré au martyre des Caennais. Je ne vois que ce mot pour rendre compte des bombardements qui ont pulvérisé la ville entre le 6 juin et le 19 juillet, date à laquelle la ville a été libérée ou ce qu'il en restait... Entre ces deux dates, les habitants ont vécu l'enfer; à la fin il ne restait plus grand chose à part une énorme forteresse composée de l'abbatiale Saint-Etienne, l'hospice du Bon-Sauveur et le lycée Mlaherbe dans lesquels les survivants se sont réfugiés. Ce chapitre rappelle à lui seul que le prix de la liberté a été chèrement payé par les Normands. Cela n'enlève rien au courage des soldats mais on peut remercier les auteurs de cet ouvrage de nous avoir rappelé que les civils ont eux aussi souffert pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Marthe Richard : De la petite à la grande vertu

Le Sphinx.. le One two two...le Chabanais. Toute une époque ? Toute l'odeur nauséabonde d'une époque.

L'allégeance établie à l'hypocrite bienséance des dessous d'une république. Ils étaient rois, politiciens, sénateurs, militaires, bourgeois, artistes, ils étaient clients, se payant le luxe indécent du choix. Marthe Richard, le nom d'une loi votée après guerre, une loi qu'elle n'aura ni demandée, ni rédigée, ni vraiment adoptée mais à laquelle elle aura donnée sa voix.

La biographie de Marthe Richard permet de comprendre un peu mieux l'époque qu'elle aura traversé. L'avant « 14 », lorsqu'une fille pauvre n'avait devant elle que la misère du choix.

La pauvreté ? Elle l'aura connu. La prostitution ? elle l'a connu. La maison de redressement également. Rien à sa charge, ni à sa décharge. Elle a juste compris très jeune le jeu d'une société où l'équilibre des droits repose entre les mains de ceux qui ont assez de poids en or pour maintenir la balance du côté de leur respectabilité. Elle voulait une autre vie, la sienne, refusant celle à laquelle elle aurait pu être condamnée. Elle deviendra aviatrice, l'une des premières a obtenir son brevet de pilote et cela avant « la grande » guerre. Espionne ? Aventureuse ? Sulfureuse ? Exploratrice sans aucun doute. Elle voulait vivre ce qu'elle avait risqué de ne jamais connaître. « Au nom d'elle même », cela aurait pu être sa devise. Parce qu'en parcourant la petite histoire de Marthe Richard apparaît la grande Histoire, ses antichambres, ses Cabinets et ses alcôves, . L'histoire d'une société qui allait jeter dans deux guerres mondiales des millions d'êtres à qui on avaient fait croire qu'il y avait « grande vertu » à toujours subir afin que certains puissent continuer à se payer le luxe de leur choix.



Astrid Shriqui Grarain



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Bourvil ou la tendresse du rire

Je n'ai pas l'habitude de lire des biographies, mais là je n'ai pas pu résister à celle d'un si grand acteur. Chronologiquement nous suivons les débuts de Bourvil et son ascension dans le métier jusqu'à sa maladie. De superbes photos viennent illustrer l'ouvrage.

Limpide et claire, sans fioritures, cette biographie est très bien adaptée au personnage Bourvil, un acteur proche de son public, dont le talent et la réussite n'ont jamais été sources de caprices de star.
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La frondeuse : Marguerite Durand, patronne ..

La frondeuse : Marguerite Durand, patronne de presse féministe, par Elizabeth Coquart.

Paris : Payot, 2010

Sacré parcours que celui de Marguerite ! Enfant née hors mariage en plein Second empire, elle sera successivement pensionnaire de la Comédie française abonnée au rôle de jeune première, patronne de « la Fronde », le premier journal entièrement écrit et fabriqué par des femmes ; puis dans un tout autre registre co-créatrice du cimetière pour chiens à Asnières. Ses derniers engagements la mènent vers le long et âpre combat pour le droit de vote des femmes.

Personnalité complexe et affranchie, elle est à fois féministe, féminine et séductrice, mondaine mais impliquée dans de nombreuses luttes syndicales, libre et présente aux côtés des partisans de Dreyfus. Sa trajectoire est marquée par l’engagement, une incroyable indépendance d’esprit et vitalité, non dénuée d’un sens indéfectible de l’amitié.

Elizabeth Coquart retrace avec verve ce destin hors du commun dans un documentaire qui, bien qu’extrêmement documenté, se lit comme un roman.

Notons aussi que Marguerite Durand a constitué une des plus importantes bibliothèques consacrée aux femmes, on lui dit merci.

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Le monde selon Hersant

On parle ici d'un temps que les moins de vingt ans... Bref, une période oubliée où les journaux tiraient à plus d'un million d'exemplaires, où l'on se bâtissait un empire en empilant les titres, où le pouvoir de la chose écrite était quasi absolu. Et dans tout ça, un homme, Robert Hersant, à la fois admiré et décrié, surnommé le papivore tant son appétit était insatiable. Au delà de l'homme de presse et de pression, les auteurs nous emmènent au coeur de ce que l'on pouvait appeler "le système Hersant" avec ses baronnies, ses luttes intestines, ses luttes d'influence... Passionnant pour tous ceux qui s'intéressent à cette époque et à l'histoire de la presse.
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