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Citations de Élodie Serrano (20)


Restée seule, Alexandra contemplait sa bibliothèque. Un souvenir par personne. Un livre. De toute sa collection, patiemment accumulée au fil des ans, elle ne pouvait en sauver qu'un. Lequel? Qui méritait le plus sa sauvegarde? Le grand classique, en si peu d'exemplaires? Son histoire préférée? Le plus coûteux? Celui auquel elle attachait le plus de valeur sentimentale? Nul ne devrait avoir à choisir.
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Conrad et Marcus échangèrent un regard eberlué.
- Qu'est-ce qu'on vient de voir? demanda Conrad.
- Un gros machin, proposa Marcus.
- On devrait en parler?
Le vieux patrouilleur opina du chef et fondit vers le Cocon. Frénétique, il se jeta sur l'émetteur radio.
- On leur dit quoi?
Marcus semblait aussi désemparé que le jeune homme, ce dont Conrad se serait volontiers réjoui s'il n'était pas trop occupé à recruter tous ses neurones pour songer à un message.
- Euh... Gros machin?
- Va falloir être un peu plus précis que ça si on veut être pris au sérieux, marmonna Marcus.
Conrad soupira. Comment décrit-on quelque chose d'indescriptible?
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(...) comme Asimov l'avait prédit en son temps, l'Homme avait bel et bien colonisé l'espace. La déception de ne trouver aucune autre forme de vie avait été balayée par l'enthousiasme : l'univers lui appartenait! De géante gazeuse en naine rocheuse, de terraformation en colonisation, l'être humain peuplait à présent le moindre caillou. Il avait même découvert les limites de l'univers. Et l'ennui, à nouveau, faute d'inconnu à explorer.
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Mille ans plus tôt, le numérique avait gagné la bataille face à l'objet-livre. Ce dernier avait acquis le statut d'antiquité comme une autre, tout juste bonne à prouver la santé financière de son propriétaire. L'oeuvre humaine avait été systématiquement numérisée : pourquoi s'embêter avec des vieilleries odorantes?

Ces ouvrages fascinaient la jeune femme. Elle imaginait toutes les mains qui avaient tenu ces livres et se demandait à quoi ressemblait la vie de ces gens d'autrefois. Quel effet cela faisait-il de voir son monde réduit à une seule planète? De se demander si la vie existait ailleurs? De rêver à des paysages inconnus en sachant qu'on ne les contemplerait jamais?
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L'astronomie n'avait pas de réponse crédible à de tels mouvements d'étoiles. Et l'Histoire de l'humanité disait bien une chose : si ce n'est pas inerte, alors c'est un être vivant. (21)
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— Dire que nous pourrions être à Londres, marmonna Anna Cargali en regardant les champs défiler par la fenêtre de leur voiture à vapeur. Le duo de démystificateurs avait reçu deux missives la veille. L’une de Londres, plutôt pressante mais sans la moindre information, l’autre de la part de madame du Meslay, en Bourgogne, qui se plaignait de fantômes perturbant son sommeil depuis à présent un mois. Si elle les avait supportés si longtemps, elle pouvait bien attendre encore un peu, non ? Pourtant, son partenaire avait préféré la campagne française.
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T'as deux options: soit tu passes ta vie à courir après le boulot que tu veux et ça te rend malheureux, soit tu t'accomodes de celui que l'univers daigne te filer.
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Là où les étoiles bougent, d'aucuns s'extasient. Moi, je cherche à comprendre. Et à découvrir ce qui se cache derrière. J'ai toujours été curieuse et, après tout, qu'est-ce que la science, si ce n'est la forme de curiosité la plus absolue ? (7)
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Elle n'avait jamais rencontré personne qui lui soit agréable sans arrière-pensée. Raison pour laquelle elle affectionnait Gauthier. Il n'essayait pas de se faire aimer d'elle et ne lui voulait rien, si ce n'était un peu de tranquillité.
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- En route, alors ! lança l'Italienne et cette fois-ci, c'est au trot qu'ils reprirent leur progression.
Le trot devint galop et les démystificateurs détalèrent aussi vite qu'ils le pouvaient. Anna n'en finissait plus de se féliciter de sa tenue masculine et de s'être foulé le poignet plutôt qu'une cheville.
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- Je ne serais plus très fière d'être Anglaise, si vous choisissez la destruction.
Tous se retournèrent vers Maggie, qui jusque-là s'était tenue silencieuse. La jeune fille, en toute logique, avait dû considérer que son opinion ne serait pas prise en compte.
- On m'a appris qu'être Anglaise signifiait flegme et raison, continua la jeune fille, pas impressionnée pour un sou par l'attention de l'assemblée posée sur elle. Se précipiter ainsi sur une décision belliqueuse, motivée par la peur plutôt que par l'intérêt supérieur de la nation, ne me paraît pas digne de ce pays. Même la France ne se montrerait pas aussi agressive.
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La vengeance n'a de fin que lorsqu'il n'y a plus personne pour la porter. Ils me suivront dans ma chute.
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— Non, Bec ira bien. C’est la seule chose à moi. Et oui,
je peux t’aider pour ton problème de souris.
Sur ces mots, un rayon de soleil vint frapper son dos,
l’entourant d’un halo de lumière.
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D'un noir obscur, ornée d'un léger chatoiement, sa peau se ponctuait de milliers de petites étoiles allant du blanc aveuglant, au bleu perçant en passant par un rouge doux. De chaque côté de sa tête ronde, ses yeux, deux amandes grises effilées, ressortaient par contraste. Si la baleine ne s'était pas mue, on l'aurait crue partie intégrante de la galaxie. Un camouflage parfait.
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Le cab les déposa au pied de l’université de Westminster, Anton leur ayant promis que le quartier regorgeait de restaurants tout à fait acceptables. Il les guida d’un pas assuré dans des rues pavées piétonnes où les devantures s’alignaient, toutes plus colorées les unes que les autres, refusant d’en dire plus sur leur destination, jetant des sourires en coin à Anna à chaque fois, comme s’il avait eu vent d’une blague parfaitement drôle qu’il n’osait partager.

Alors, faute de savoir où ils allaient, l’Italienne se mit à observer les passants. Le quartier était animé et cossu, les dames aux chapeaux extravagants marchaient le bras passé par-dessus celui de leurs époux en costume sombre, parlant à voix basse. Anna aimait espionner les conversations des gens pour y percer un peu de leur intimité, mais difficile de distinguer la moindre parole. Seuls un sourire, une tête penchée ou une mine crispée et une distance physique maintenue trahissaient l’humeur des couples croisés.
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— Oh ! J’ai failli oublier ! s’exclama Anna. Avez-vous lu le Times hier ?

— Bien sûr que non ! J’avais plus important à faire, comme réfléchir sur toutes les découvertes du jour et m’efforcer de leur donner sens et cohérence.

La réflexion au-dessus de tout. Anna se demanda s’il n’arrivait pas à Gauthier de rater des choses dans ses enquêtes, ou plutôt d’y passer plus de temps que prévu, faute de vouloir se servir de tous les outils à sa disposition.

— C’est fort dommage, vous auriez fait une découverte utile. C’est donc moi qui vous la rapporte, pour une fois, expliqua Anna, taquine. Un article revenait sur cette cavité qui a mis un frein au développement du métro. Ils ont dû arrêter les travaux car le sol s’affaissait dangereusement et quand ils ont voulu sonder, pour voir s’ils ne se trouvaient pas sur une couche sableuse isolée, bien que ce soit improbable, ils sont tombés à la place sur une cavité à un mètre sous la surface. Ce qui est encore plus étonnant, car les relevés topographiques des géologues, réalisés préalablement aux travaux, avaient montré un sous-sol dense qui nécessiterait, au contraire, des outils résistants pour être creusé.
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Il fut suivi sans un mot par sa nièce, toujours aussi blanche, mais incapable de résister à l’attrait de l’inconnu, de toute évidence. Anna hésitait. Une des choses qui lui plaisait, dans sa profession, était sa relative sécurité. La perspective d’aller à la rencontre d’un dragon ne lui semblait pas compatible avec ce point. Cela dit, sa curiosité aussi la titillait. Sans compter qu’il y avait une chance que Gauthier ait raison. Il lui en voudrait probablement beaucoup de ne pas être à ses côtés pour étudier quelque machinerie qu’il aurait découverte. Mais une corde, vraiment ? Elle allait immanquablement se blesser. Des jupons et des bottines étaient tout sauf une tenue adaptée à une telle activité. Si elle avait su, elle se serait vêtue différemment…

— Ah, au diable la prudence ! Vous, vous restez ici, ordonna-t-elle à l’ingénieur, qui lui semblait le plus musclé des deux. Vous guettez notre retour et vous nous aidez à ressortir de ce trou au besoin. Vous, vous filez à la Chambre, ajouta-t-elle à l’attention du géologue. Prévenez-les de la situation, ainsi que votre patron. Qu’ils fassent envoyer qui leur paraît pertinent. Secours ou soutien, selon notre devenir.
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J'ambitionne de mourir, pas de vivre ma morne existence estropiée.
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La première fois que j'ai lu à propos de la théorie de la conservation de l'esprit, j'ai entrevu de un espoir pour remédier à l'aridité de mon imagination. J'ai immédiatement contacté ce théoricien. D'après lui, aucune pensée ne se perd totalement, elle s'en va juste ailleurs. La clef pour moi est donc de trouver cet endroit merveilleux, celui où toutes les idées, inconfortables dans leur cerveau maternel, coulent des jours heureux.
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"Mon seul tourment est ma solitude, aussi douloureuse que la tienne."
La mort ne te rendra pas moins seule.
"Cette mort-là, oui."
Silence. Compréhension.
Tu ne sais pas ce que tu demandes.
"Si."
Elle n'a pas besoin d'y réfléchir, de peser le pour et le contre et toutes ces choses que les gens raisonnables font. Son instinct lui souffle d'agir, lui crie de d'embrasser son destin. Un regard extérieur compatira à son sort, Marie sait qu'elle choisit la seule chose qui remplira le vide.
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