« …nous serions omnipotents, en vérité, et maîtres de nos destins si nous étions simplement capables de saisir, en les formulant, toutes les idées vagues qui traversent notre esprit – je dois impérativement téléphoner, dit un jour Alexander Graham Bell en repoussant son assiette, et devant les convives stupéfaits, il se mit à tracer fiévreusement sur la nappe les plans d’un appareil étrange : le téléphone était né, un prototype qui fonctionnait alors grâce à une manivelle, indispensable en ces temps-là, la manivelle, comme la foi à l’époque des croisades. Ses fidèles se comptent aujourd'hui, on néglige la manivelle. [...] C'est elle encore, la manivelle, qui actionnera la machine à remonter le temps [...] grâce à laquelle nous pourrons fuir enfin ce vacarme assourdissant et nous offrir un petit séjour au calme, quelques heures de silence préindustriel, ou davantage… » (p.112-113)