Delcourt/Tonkam [corriger]

L’histoire de Mairu et de Naru se poursuit dans ce quatrième tome de Mairunovich, non sans difficultés. La jeune fille rencontre les camarades de son petit ami, et bien vite, la graine de la jalousie germe en elle. Pourquoi a-t-elle coupé les ponts avec Tenyu quand Naru, lui, est aussi proche de la belle Rikara ?



Commençons par un peu de positif. Mairu retrouve un soupçon de caractère. En effet, même si elle courbe l’échine dans un premier temps, elle s’insurge rapidement contre l’attitude injuste de Naru, et exige qu’il s’éloigne à son tour de toute rivale potentielle, puisque lui n’a eu aucun scrupule à la séparer de Tenyu.



Un comportement on ne peut moins louable, mais qui se place dans la lignée de ce que le volume précédent esquissait déjà : la toxicité de leur relation. Une toxicité sur laquelle ils commencent heureusement à ouvrir les yeux et se promettent de travailler.



Encore une fois, j’apprécie que la mangaka ait choisi de traiter le sujet sous cet angle, avec sérieux et rigueur, plutôt que de normaliser les crises de jalousie et autres attitudes problématiques de ses protagonistes.



Où est-ce que ça coince, alors ? Eh bien, à tous les autres niveaux. Je n’arrive pas à m’attacher aux personnages, sauf peut-être à Ayano qui est la seule à avoir un « vrai » tempérament. Les autres sont toujours aussi fades, sans envergure, sans rien.



Tenyu était l’exception qui confirmait la règle, et sa dynamique avec Mairu portait les deux premiers tomes, mais sans lui, sans leur binôme, c’est triste à dire, il ne reste plus grand-chose. Enfin si, deux rivales qui font leur apparition. Deux rivales là encore bas de gamme, relativement clichées, qui existent surtout pour empêcher le couple Mairu / Naru de tourner rond.



Un couple auquel, je l’ai dit et je vais me répéter, je ne crois pas. Ils ne sont pas plaisants, ils ne sont pas touchants, et les voir ensemble ne m’inspire strictement rien, si ce n’est de l’ennui. À l’image du manga dans sa globalité. Il est… « plan-plan », voilà comment je le qualifierais.



Même la sous-intrigue de Mirai, dont j’appréciais au début le développement en filigrane, ne m’attire plus. Si je n’avais pas tous les tomes de Mairunovich dans ma PAL, je pense que j’aurais refermé celui-ci sans intention aucune de poursuivre cette lecture.
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[Edition Deluxe]



Hikaru est définitivement lancé dans sa spirale ascensionnelle et les rencontres spontanées avec des joueurs incroyables s’enchaînent pour le faire grandir et aller toujours plus haut. Une ascension fascinante mais peut-être un peu effrayante pour un Sai qui pourrait bien se retrouver dépassé par ce jeune prodige.



En reprenant à merveille, comme toujours, les codes du shonen sportif, Hotta et Obata proposent de nouveaux matchs en trio à Hikaru pour combattre sa peur d’affronter des adultes. Cela fonctionne à merveille et notre héros oublie bien vite ses craintes pour se concentrer sur sa passion du jeu. Si ça m’a fait plaisir de retrouver l’ambiance de ces matchs de groupe, j’avoue que je trouve les auteurs un peu faciles dans le rythme qu’ils imposent à leur héros, ça semble limite trop simple, trop facile pour lui de surmonter son « trauma » et ce n’est pas hyper convaincant. Heureusement c’est la passion qui prédomine.



Et niveau passion, on a une nouvelle était servie dans ce tome qui transpire d’affrontements divers et variés. Quel bonheur d’être aussi souvent face à un goban et de voir notre jeune prodige progresser aussi vite, se détachant peu à peu de son maître pour trouver son propre jeu, son propre style, sa propre passion, au point même d’en oublier Sai, pris qu’il est dans ce tourbillon d’émotion et presque d’addiction au jeu. Attention. Ainsi sous des dehors plein d’enthousiasme, les auteurs posent les bases d’un questionnement à venir : comment va évoluer la relation de dépendance et d’amitié d’Hikaru et Sai face aux progrès rapides du jeune homme ? Sai va-t-il rester pour toujours ou s’effacer progressivement ? Et pour quelles conséquences ? Une belle leçon de vie s’annonce et la mélancolie n’est jamais bien loin dans ces moments-là.



Enfin les amateurs de Go seront ravis de ce tome. On plonge vraiment tête la première dans le jeu et c’est un bonheur, même si c’est bref, de voir Hikaru enchaîner les parties et les adversaires d’abord pour se préparer, puis en participant encore et toujours au tournoi pour devenir professionnel. On le voit vraiment gagner en assurance, affûter son jeu et faire des coups auxquels personne ne pense. Mon seul regret et de toujours ne rien comprendre ou presque au jeu. Les auteurs ont manqué quelque chose ici car dans d’autres séries du même type j’avais fini par apprendre les règles, alors qu’ici, ça reste bien confus… Mais quel bonheur d’assister à toutes ces parties et en particulier à celle face à ce jeune joueur coréen qui était en perte de vitesse et retrouver un second souffle grâce à Hikaru. J’espère que nous le reverrons plus tard car c’était une belle leçon de vie.



Nouveau tome de transition, les auteurs en profitent pour le mettre au service des progrès fulgurants du jeune prodige qui leur sert de héros. C’est tendre et passionnant de le voir grandir ainsi en direct sous nos yeux même si on peut regretter que ça aille aussi vite et qu’on reste en surface. Cependant les auteurs n’oublient pas leur source première : la relation maître-élève entre Sai et Hikaru et celle-ci nous promet de poignants moments à l’avenir. Vive les rencontres anciennes et nouvelles générations !
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[Edition Deluxe]



Enfin ce qu’il me manquait depuis quelques temps : des matchs, des matchs, des matchs et de la compétition car voir grandir Hikaru ça passe par là et il en a bien besoin.



Je râlais un peu depuis quelques chapitres parce que je trouvais dommage les ellipses des auteurs autour des matchs d’Hikaru, j’ai été entendue. Participant au tournoi des Jeunes Lions, puis participant aux éliminatoires de l’examen pour passer Pro, Hikaru a de quoi faire dans ce tome et le lecteur a de quoi se régaler.



Pour autant, je trouve que les auteurs ne nous servent pas tout sur un plateau. Ils n’ont pas forcément une façon classique de nous montrer ses matchs et servent à la place beaucoup du regard et de l’analyse des autres pour montrer en Hikaru un joueur encore maladroit mais prometteur. Ainsi, ce n’est pas vraiment la fougue du match qui nous emporte mais la stratégie et la projection vers le futur joueur qu’il sera. J’aime ce choix, cela permet d’aussi s’intéresser aux autres joueurs, notamment le fascinant Ogata, en couverture cette fois, qui vraiment a senti quelque chose en Hikaru et s’y intéresse de près.



Les séquences s’enchaînent ainsi avec toujours la même facilité, Hotta et Obata étant vraiment un excellent duo de conteurs. Ils ont juste tendance à faire un peu trop facilement table rase du passé. On se rend compte ainsi qu’Hikaru passe d’un groupe d’amis à l’autre sans souci au fur et à mesure de là où se pose son regard. Exit les copains du collège, on ne le voit plus qu’avec les inseï. Ça montre ainsi son obsession pour le go et sa passion pour l’objectif fixé : rejoindre Akira. Il reste cependant encore bien jeune et j’ai trouvé amusant que les auteurs nous montrent un parcours achoppé pour celui-ci, notamment avec sa fragilité face à des joueurs atypiques, lui qui n’est habitué, au final, qu’à des joueurs de salon entre Sai et les inseï. J’ai donc hâte de voir son univers s’élargir et de suivre ses futures parties.



La transition se poursuit entre Hikaru le débutant et Hikaru le passionné. C’est prenant de le voir ici enchaîner deux lieux où les matchs sont tellement symboliques pour lui. Le duo d’auteurs rend cette ascension à la fois touchante et maladroite, à l’image de ce garçon qui grandit trop vite, et ils n’hésitent pas à faire retomber un peu la tension avec des regards d’adultes posés et sérieux, qui voient en lui ce qu’il ne voit pas encore. Superbe et tellement riche.
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