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Les poemes d'amour de marichiko

J'aime la poésie et j'aime le Japon.

J'aurais dû donc être totalement sous le charme de ce petit recueil aux saveurs d'orient.

Mais, si certains poèmes m'ont touchée, si certaines phrases m'ont transportée dans le monde fabuleux de l'amour, beaucoup m'ont laissée à quai.



J'ai été perturbée...

Je n'ai pas vraiment compris qui étaient les auteurs de ces poèmes. Etait-ce l'oeuvre de ces sages nippons des temps anciens ? Etait-ce le fruit d'une maiko des temps modernes qui a adapté la pensée des ancêtres ? Etait-ce l'intuition de Kenneth Rexroth, cet auteur américain du 20ème siècle qui a laissé jaillir de ses entrailles ses aspirations à l'amour et au voyage ?

Les mots sont-ils issus de rêves, d'une réalité fantasmée ou idéalisée ?

Ou de la vraie vie ?



L'auteur nous donne bien quelques explications dans une sorte de guide mais malgré tout, je n'ai pas trouvé de quoi prendre racine, de quoi m'envoler, de quoi être émue.



"Qui est là ? Moi.

Moi qui ? Je suis moi. Tu es toi.

Tu prends mon pronom,

Et nous sommes nous."



Ce petit recueil est bilingue. Peut-être aurais-je dû lire ces courts textes en anglais, en imaginant la voix suave de Sting déclamer ces mots, accompagnée d'une douce mélodie de guitare pour me laisser totalement séduire.

Imaginez...



"Who is there ? Me.

Me who ? I am me. You are you.

You take my pronoun,

And we are us."



Mais je m'égare...



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Les poemes d'amour de marichiko

Une âme bienveillante, connaissant mon gout pour la poésie japonaise, m'a offert ce livre il y a trois ans. Un livre de poésies qui me suit partout tant son format est petit, et beau qui plus est. Une délicate pochette bleue mauve enveloppe puis dévoile un livret blanc. Un coeur palpitant. Les poèmes d'amour de Marichiko de Kenneth Rexroth. Surprise. Un homme occidental a-t-il écrit ces poésies éminemment et sensuellement japonaises ? Est-il juste le traducteur des poèmes d'une poétesse inconnue dénommée Marichiko ? Oui ça doit être cette dernière option ai-je un temps pensé, tant ces poèmes semblent féminins (la voix est d'ailleurs bien celle d'une femme) et d'un style proche de celui des tankas dont je vous ai déjà parlé (Cheveux emmêlés de Yosano Akiko), la rythmique en moins. Ces poèmes sont tour à tour tout en retenue, tendres, délicats ou carrément crus, osés, sensuels pour ne pas dire érotiques…mais avec quelle grâce, avec quel enchantement, délicatesse l'auteure enrobe subtilement cette audace :



Allongée sur le pré, ouverte à toi

Sous le soleil de midi,

Un voile de brume cache à demi

Mes pétales roses



Vous le sentez n'est-ce pas, ce sont des poèmes qui réchauffent en ces températures glaciales. L'amour y est prédominant mais la nature également comme savent si bien le faire les auteur(e)s japonais(e)s, une nature personnifiée tout en sensualité :



Le givre couvre les roseaux du marais.

Une brume légère les pénètre,

Faisant crépiter leurs longues feuilles.

Tout mon coeur palpite de joie.





Un amour qui se fait douleur et manque au fur et à mesure du livre, comme si nous passions du printemps de la passion, à l'automne de l'indifférence :



Mes cheveux emmêlés

A cause de mon oreiller solitaire sans sommeil.

Mes yeux cernés et mes joues creuses,

Par ta faute



Oh un poème qui démarre par « Mes cheveux emmêlés », cela me fait immédiatement penser au superbe recueil de Yosano Akiko. Et pour cause, Kenneth Rexroth est bien l'auteur de ces poèmes et cet ouvrage constitue un triple hommage : à la poésie et à la tradition philosophico-religieuse du Japon, dont Rexroth est féru ; à l'amour ensuite (et quel hommage ! ) ; à la femme enfin et notamment à l'une d'entre elles, Yosano Akiko précisément, l'éminente femme de lettres japonaise (1878-1942) que Rexroth admirait et dont il traduisit des poèmes. C'est d'elle, auteur de Cheveux emmêlés, que l'auteur s'inspire librement à différentes reprises dans le « je » de ces poèmes passionnés, se mettant à la place d'une certaine Marichiko.



Je vous invite à venir picorer, glaner, déguster ces 60 petits poèmes, voire pourquoi pas à les déclamer. Effet garanti !



En attendant, un petit tanka de mon crû inspiré par la grande Akiko :



Tu as jeté l'ancre

à l'errance de mes hanches

falaises escarpées

depuis ma plume est gorgée

d'une encre inépuisée



Bon WE les Babéliotes !





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