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En bas de la côte

En bas de la côte



Dans le quartier de Petite-Bourgogne de Montréal, une jeune veuve de 32 ans, Marion Willow, doit élever ses filles Pippa, Effie et Emily. Elle le fait avec le meilleur de ses compétences grâce à la communauté noire à laquelle elle appartient. Alors que les bombes éclatent en Europe durant la Deuxième guerre mondiale, Marion doit lutter contre le racisme, le sexisme et les injustices sociales. Marion a un grand coeur et elle sait tisser des liens pour améliorer le sort des siens. Elle travaille au YMCA de Westmount en tant que femme de chambre et elle souhaite que ses filles puissent aller à l’université. Elle est fière, elle est forte et elle aime sa chatte Pitti-Sing.



Ce que j’ai pensé de ce roman



Je crois bien que je n’avais jamais lu de livre mettant en scène la communauté noire de Montréal. Et je trouve que cela manquait à ma culture. En ce sens, j’ai beaucoup aimé cette histoire. Les personnages sont attachants et ils m’ont permis de voyager dans ce Montréal qui n’était pas trop évident pour les noirs et surtout, pour les femmes noires seules devant élever leurs enfants. De plus, j’ai appris que pour les hommes, le seul travail possible était de travailler pour le chemin de fer.



J’ai parfois souri surtout lorsque les filles de Marion se retrouvent à la campagne pour passer un été et elles se font passer pour des cannibales. Les gens avaient des préjugés terribles à l’égard des noires… Je n’en reviens pas. Cependant, l’autrice ne porte pas de jugement. Elle raconte les faits et elle veut offrir un témoignage car comme il est mentionné dans la préface : «Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle». Elle a voulu en quelque sorte rendre hommage à une communauté qui a grandement contribué au développement de Montréal et du Canada.



Mais encore, j’ai réalisé que certaines injustices faisaient encore partie de la société québécoise. Dans ce récit, il est question du sort des immigrants diplômés et je trouve que c’est encore bien présent. Combien de chauffeurs de taxi sont des immigrants possédant des diplômes non-reconnus par les instances gouvernementales? Voici le sort d’Edmond :



«En immigrant au Canada, comme il devait payer des taxes sur son acquisition et survivre à un hiver rigoureux, Edmond prit le seul emploi offert aux pharmaciens noirs : celui de porteur Red Cap, qui transporte à la gare Windsor, à Montréal. Kofi, le mari de Marion originaire d’Afrique, avait occupé le même poste pendant ses études en médecine dentaire à l’Université McGill.» (p. 36)



À cet égard, une goutte de sang africain peut être fatale pour le devenir d’une personne et lui infliger une classe sociale. Défendre ses droits devient la seule possibilité.



En plus d’être noire et d’être une femme cherchant à revendiquer son indépendance, Marion doit être forte pour aider ses filles à devenir de meilleurs êtres humains. Comme il est mentionné à propos de la lutte pour les droits des femmes :



-«Ne soyez pas naïve Marion. Il n’y a rien à célébrer et rien à pleurer. On se réjouira quand la moitié des membres de la Cour suprême du Canada seront des femmes». (p. 324)



Peut-on célébrer aujourd’hui?



Je dirais que ce livre est essentiel pour comprendre qui nous sommes en tant que société. Je mentionne souvent que pour savoir où l’on va en tant que société, il faut savoir d’où l’on part. Pourquoi ne parle-t-on pas plus de la communauté noire de Montréal dans la littérature québécoise? Je ne sais pas… Mais, je tiens à remercier Linda Leith Éditions de présenter ce très beau récit et en plus, c’est la première fois qu’il est offert en français.



Devez-vous le lire? Oui. Vous allez danser sur des airs de jazz et vous allez certainement vous attacher à Marion, à ses filles et à son entourage. Grâce à ce livre, on sait que le chemin pour l’égalité des femmes immigrantes a été parsemé d’embûches et qu’il le sera sans aucun doutes encore… En bas de la côte parle à notre coeur et il illumine le ciel de la communauté noire trop souvent oubliée dans notre littérature. Merci Mairuth Sarsfield.



Que pensez-vous de mon article?



Bien à vous,



Madame lit

https://madamelit.ca/2022/03/08/madame-lit-en-bas-de-la-cote-de-mairuth-sarsfield/


Lien : https://madamelit.ca/2022/03..
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La Philistine

Chère lectrice, Cher lecteur,



Leila Marshy est entrée en communication avec moi par le biais de ma page Facebook et elle a gentiment proposé de m’envoyer une copie en service de presse de son roman La Philistine. Avant d’accepter, j’ai lu le descriptif et j’ai été ravie de découvrir une histoire différente de celles que j’ai lues. D’ailleurs, l’autrice a été finaliste pour la version anglaise de ce livre au Prix Kobo Emerging Writer en 2018, au Prix Expozine Litery Awards en 2019 et au Prix Miramichi Reader Best Book en 2018.



Que raconte La Philistine?



Nadia a 25 ans et elle n’a pas vu son père depuis plusieurs années car elle est restée vivre avec sa mère, Claire, à Montréal. Claire a refusé que sa fille soit élevée au Moyen-Orient. C’est la fin des années 80 et Nadia veut renouer avec son paternel qui s’est établi en Égypte après avoir accepté un poste. Ce dernier est Palestinien et il n’a pas réussi à s’adapter à la vie montréalaise et il n’a jamais pu oublier ses origines. Nadia prend donc un congé de son travail, de son petit ami David, de sa mère et elle se retrouve au Caire. Elle découvre la nouvelle vie de son père et elle rencontre dans une galerie d’art, une jeune égyptienne, Manal. Cette dernière est une artiste. Entre les deux femmes, une belle histoire d’amour se développe. Nadia, grâce à Manal, plonge dans la culture égyptienne, renoue avec ses racines, apprend l’arabe. Son père, de son côté, lui ouvre les portes d’une autre destinée : être Philistine (Palestinienne en arabe). En arrière plan, l’intifada se profile.



Ce que j’ai pensé de ma lecture



Durant les premières pages de ma lecture, je ne savais pas trop si j’allais aimer cette histoire. Puis, j’ai laissé une chance aux personnages et j’ai été ravie de suivre le cheminement de Nadia et d’être témoin de son ouverture sur la culture égyptienne. J’ai aimé l’accompagner dans le centre-ville du Caire, humer avec elle les différents parfums, percevoir les beautés et les laideurs, être témoin de sa belle histoire d’amour avec une femme. D’ailleurs, je trouve que les paroles de cette chanson en arabe, traduites par Manal, illustrent bien la relation entre les deux femmes :



« – Je t’ai aimé en été, interpréta Manal. Je t’ai aimé en hiver. Je t’ai attendu tout l’été, je t’ai attendu tout l’hiver. Dans tes yeux, c’est l’été, dans mes yeux, c’est l’hiver. Nos retrouvailles, mon amour, sont au-delà de l’été, au-delà de l’hiver. » (p. 122)



J’ai trouvé la relation entre Nadia et Manal belle, suave, intemporelle. Il est des amours comme le leur qui résistent à tout, même aux soldats, à la loi du père, au silence.



Bien sûr, dans ce récit, il est question des différences entre l’Orient et l’Occident. Tantôt l’Égypte est associée à l’exotisme, au thé, aux sens. Mais, l’Égypte peut-être également tributaire de la mort. Comme le mentionne Manal à Nadia :



« Tu as cru qu’en Égypte, on savait ce qu’on faisait? Que les gens vivaient leur vie comme s’ils étaient vraiment vivants ? Mais ici, on ne vit pas. En Égypte, on ne peut être qu’une chose ou l’autre : soit un vautour, soit un cadavre.» (p. 385)



Mais encore, je trouve que Leila Marshy excelle tout particulièrement dans les dialogues et ces derniers ajoutent du rythme au récit et permettent à l’instance lectrice de mieux comprendre les personnages.



En somme, j’ai passé un excellent moment de lecture avec La Philistine et je vous convie à suivre les pas de Nadia dans les dédales de sa destinée. C’est chaud comme le désert, c’est montagneux comme un corps, c’est délicat comme un frisson.



https://madamelit.ca/2021/09/20/madame-lit-la-philistine-de-leila-marshy/
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Modigliani

Voici un roman autobiographique à deux voies la première de Amadé Modigliani et une celle de l’auteur qui se superposé dans la tête ou l’esprit de l’artiste Modigliani. On lit l’admiration de l’auteur Cristina Carvalho pour cet artiste.Déçu par l’emphase sur sa misère, ses maladies, son isolement, l’enivrement constant, son côté sauvage envers tous sauf pour les femmes qu’ils charment malgré sa pauvreté, sa santé chancelante, il buvait pour peindre et il peignait pour boire. Ce n’est pas avec cette histoire que l’on pourra aimer la minceur de l’homme derrière le grand artiste à la vision unique, que personne à cette époque ne voyait et surtout ne voulait pas voir. L’artiste qui malgré tout continua a créé, à peindre, à maintenir sa vision. L’artiste qui n’a selon la légende vendu aucun tableau de son vivant. Un portait triste sur l’artiste. Faut-il vraiment souffrir à ce point pour créer une beauté qui fait ressortir dans ses tableaux par sa vision et ses gestes pour réunir traits et couleurs? Je ne crois pas, on y trouve quelques éléments positifs malgré tout dans cette histoire. Ce n’est pas le livre idéal pour encourager à devenir peintre.
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