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Une porte sur l'été

Autant être honnête d'emblée: je n'ai pu arriver au bout de ce livre et je n'ai pas apprécié ma lecture. Je dirais même que je n'ai pu arriver au bout car je ne l'ai pas apprécié.

Avant tout "Porte sur l'été" est un livre mal écrit. Ce n'est pas tant le vocable de l'auteur, sa capacité à déployer ses idées au travers de mots qu'il choisit, que son incapacité à tisser un discours structuré et cohérent . Les idées s’enchaînent avec anarchie, oscillant entre digressions malavisées et pertinence fort relative (pour ne pas dire douteuse) laissant au lecteur un gout de chaos. L'impression toute subjective que j'ai pu avoir c'est d'être face à un ouvrage écrit en ligne droite sans efforts de décantation ni même d'une quelconque forme d'autocritique à l'égard de la forme, comme du fond.

Car c'est là le second point essentiel qui pose problème dans "Une porte sur l'été". Le manque d'humilité et d'autocritique du propos. Pour un livre qui se targue de promettre tenter (presque un oxymore) de "débroussailler les chemins de la vérité" il ne ratisse pas large, que du contraire. On y navigue entre les lieux communs et les poncifs habituels, la pensée tout en finesse ventée en quatrième de couverture atteint un niveau digne des "débats" d'éditocrates tant les lapalissades y sont fréquentes.

On a rarement vu quelqu'un trouver "la vérité" en se complaisant, dans sa zone de confort, au doux son de sa propre voix ou de ses propres mots. C'est en s’aventurant hors des sentiers battus qu'il est plus probable d'apprendre quoi que ce soit de nouveau qui pourrait permettre de s'approcher de la vérité, ou tout du moins d'une forme de vérité.

Je remercie toutefois l'opération masse critique de m'avoir donné l’opportunité de lire ce livre, même si ma lecture fut désagréable j'aurais au moins appris qu'il est toujours possible d'écrire beaucoup pour ne rien dire (de transcendant).

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Une porte sur l'été

Tout d'abord, cet ouvrage est dédié à l'écrivain et poète Jean-Valère Baldacchino et se trouve être le dixième tome de "L'Europe et la Profondeur" et la couverture représente une huile sur toile impressionniste "Femme à l'ombrelle tournée vers la gauche" (Suzanne Hoschedé était la belle-fille du peintre et un de ses modèles favoris) réalisée en 1886 par le célèbre peintre Claude Monet.





De nombreuses citations des poèmes de Baudelaire sont mentionnées, l'écrivain considère d'ailleurs cet illustre personnage comme, je cite : "de profond théologien autant que grand poète" ! Ce fut un vrai régal son poème "Le Voyage" et j'ai très apprécié l'analyse comparant ce poème avec le choeur d'Antigone de Sophocle.





Ainsi, Pierre le Coz étudie le monde de la Littérature comme le conte du Graal ou le roman de Perceval de l'écrivain et poète français Chrétien de Troyes, de l'Ennui de l'écrivain italien Alberto Moravia, du Journal d'un curé de campagne de l'auteur français George Bernanos etc...





De plus, le Divin, la philosophie (Vérité et poésie selon Heidegger...) et la politique (la démocratie, la finance, la crise économique, l'immigration, la mondialisation...) sont également examinés. L'amour divin, les évangiles, la création, le péché, l'amour, la liberté, la foi, la vérité et la mort sont particulièrement traités en plus du Big Bang et de l'univers.





D'autre part, on retrouve aussi soit les pensées soit les films ou soit certains écrits de personnes célèbres comme le poète Rimbaud, le romancier, dramaturge et poète espagnol Cervantès, le dramaturge grec Sophocle, le peintre, sculpteur et architecte grec dit Le Greco, le poète et critique d'art français Bonnefoy, les scénaristes et réalisateurs britanno-américains Christopher et Jonathan Nolan, le physicien théoricien et cosmologiste britannique Stephen William Hawking, le philosophe et poète Nietzsche, le philosophe allemand Heidegger et l'écrivain Gilbert Keith Chesterton pour ne citer qu'eux.





Voici un exemple (citations en italique de Bonnefoy) :



Que le froid par ma mort se lève et prenne un sens.



Et vers qui, on le voit, sonne peur ou prou comme une ultime consigne poétique que Douve, avant de s'enfoncer en ce pays du froid définitif qu'est "(s)a mort", donnerait, lors d'un rendez-vous lui aussi ultime dans cette "pièce basse (où tu me rejoins)", à "son" poète ; c'est-à-dire à celui qui, pour avoir été dès le début du recueil le spectateur de sa rouge et blanche agonie :



Et je t'ai vue te rompre et jouir d'être morte ô plus belle

Que la foudre, quand elle tache les vitres blanches de

ton sang.



, a accepté de l'accompagner en cet "enfoncement" même au sein d'un "royaume de mort" dont le "seuil", en le mode d'un tré-"passement", ne fait pas tant "passer" de "vie" à "mort" que de "verbe" à "sens" : les deux mots qui précisément encadrent le poème que nous venons de lire.





Pour conclure, je trouve que cet ouvrage est riche en réflexion et très intéressant. La plume de l'auteur, Pierre le Coz, est perspicace et minutieuse. Il interprète les divers textes et romans avec passion et intelligence en leur donnant une autre dimension tout en laissant une bonne place à la poésie. Cet essai est idéal pour ceux qui poursuivent des études universitaires. Ainsi, la lecture très dense de ce décryptage de la profondeur des pensées m'a beaucoup plu !
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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Une porte sur l'été

Un grand merci à Babelio et aux éditions Loubatières pour l'envoi de ce livre.

Difficile de synthétiser le contenu de ces 730 pages qui entraîne le lecteur vers des thématiques variées (vérité, écoulement du temps, narcissisme, etc.) par des voies hétéroclites (actualité de 2015, Proust, le Graal, Interstellar, etc.).

Il faut reconnaître que les théories développées par l'auteur, qu'on soit ou non en accord avec elles, ont le mérite de pousser le lecteur à la réflexion. Autre aspect positif, la multiplicité des sources suscite la curiosité du lecteur et lui donne envie d'aller vers certains des auteurs évoqués pour approfondir la découverte.

Enfin, j'ai également beaucoup apprécié la nouvelle "Le rêveur définitif" en fin d'ouvrage.

Malheureusement, l'intégralité de l'ouvrage n'a pas été écrit avec le style utilisé dans la nouvelle et on ne peut que le regretter. Le lecteur se trouve face à un ouvrage dont le style manque de fluidité et dont la lecture est extrêmement ardue. Il est plongé dans le tourbillon des pensées de l'auteur et, dans une seule et même très longue phrase, va devoir le suivre dans le développement de son idée, accompagné de précisions à outrances et de digressions diverses et variées. Même en étant pleinement attentif, il reste incertain de saisir toutes les nuances. A tel point que, souvent en cours de lecture, on repense à la phrase de Boileau "Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement" et qu'on s'interroge sur la bonne conception de l'auteur. De même, lorsque Le Coz développe la question du narcissisme chez l'écrivain, on ne peut s’empêcher de se demander s'il faut y lire une auto-critique en filigrane...

Attention donc aux lecteurs qui souhaiterait tenter l'aventure, l'avertissement de la 4e de couverture (le lecteur "s'il parvient sans encombres au bout de sa lecture") n'est pas à prendre à la légère
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