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Amintiri deghizate

Ces souvenirs déguisés répondent avant tout à un besoin d'anecdotique, en relatant des détails plutôt insolites sur la vie de plusieurs écrivains roumains de premier rang de l'entre-deux-guerres : Tudor Arghezi, Ion Barbu, Mihail Sadoveanu, George Calinescu, Camil Petrescu, Hortensia Papadat-Bengescu.



Avant 1990, « les références, même innocentes, à la morale des écrivains risquaient de les rendre politiquement “coupables” ; puis, l'idéologie abstraite du (néo)modernisme a fait disparaître à la fois les soucis passagers de l'anecdote de la vie littéraire, ainsi qu'une espèce d'histoire et de critique littéraire respectable, comme la biographie des grands auteurs. Mais lorsqu'elle était pratiquée, elle n'était considérée que comme un préambule à l'ouvrage et se transformait rapidement en genre rigide et antipathique de la “biographie spiritualisée”, qui laisse de côté l'accidentel et le hasard humain au profit de destins bien équilibrés », écrit Alex Goldiș.



Dans son avant-propos, l'auteur lui-même met en garde « certains souvenirs ne surgissent pas de la demande directe de la mémoire d'ouvrir ses coffres, mais naissent de l'acte d'exégèse littéraire ».

Il souhaite donner libre cours au flux des souvenirs à partir d'un dilemme lié à l'oeuvre — pourquoi Camil Petrescu est-il si réticent à la transcription du journal, comment se fait-il que les femmes de George Calinescu aient toutes une apparence « garçonne », à qui s'adressent réellement les poèmes de Tudor Arghezi dans le cycle Letopiseți, mais à chaque fois le point de départ livresque est submergé par la forme de la mémoire. Plutôt que de chercher des confirmations de la cohérence de l'oeuvre, comme dans une biographie classique, le critique aime enregistrer avec précision les paradoxes, les incongruités, les sorties dans le cadre de la poétique littéraire.



Ce livre d'Histoire littéraire vécue est aussi très drôle comme le souligne Ioana Pârvulescu qui signe une très intéressante préface.



Mon chapitre préféré est celui intitulé « Paul Celan entre pavot et mémoire » (pp. 169-175).
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