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À l'ouest rien de nouveau

Que dire de plus sur ce livre que ce qui a déjà été dit ? Rien si ce n'est qu'il s'agit d'un livre coup de poing parfois difficile à lire mais qui nous fait entrevoir le vécu de la guerre par les "simples soldats". Cette lecture provoque nombre d'émotions et de réflexions. Et nous confronte au quotidien actuel de nos contemporains, en Ukraine notamment.
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À l'ouest rien de nouveau

À l’Ouest rien de nouveau est un livre superbement écrit, dépeignant admirablement l’horreur de la Première Guerre mondiale. La simplicité d’écriture et la brièveté du livre fait qu’on n’en arrête pas la lecture, malgré l’ambiance sombre, morbide, et quasi suicidaire qui monte petit à petit au cours du roman. Le narrateur, presque anonyme dans cet immense déchaînement de violence, s’adapte tant bien que mal à une horreur qu’on penserait intolérable. Il s’habitue à l’omniprésence de la mort, qui peut le faucher aveuglément comme elle emporte brusquement tous ses camarades.



Pour que la conscience d’un homme survive à une telle apocalypse, il lui faut mettre de côté tous sentiments, dans une version sordide du stoïcisme. Mais, ce faisant, le personnage ne devient qu’une coquille vide qui, même en permission et auprès des siens, remue les souvenirs du front, tout en se mentant à soi-même et aux autres.



Le titre fait écho à ces mensonges qu’il sert à sa mère lorsqu’elle lui demande si la vie au front n’est pas trop difficile, et qu’il lui répond que non, que les soldats sont en somme assez privilégiés par rapport aux civils dans cette guerre, etc. Mais s’il n’y a « rien de nouveau » au front, c’est aussi parce que les soldats s’enlisent progressivement dans une atroce absurdité, dans une déchéance morale qui n’effraie plus personne, qu’ils ne voient pas la fin ni le but de cette hécatombe qui menace leur monde et leur vie à tout instant.



Les drames de la guerre, la mort des camarades, les comportements inhumains sont écrits par l’auteur avec une certaine rapidité, on passe rapidement sur des moments qui mériteraient ordinairement une profonde réflexion. Ce choix littéraire exprime le choix du personnage de remettre à plus tard, comme il l’écrit souvent, l’introspection et l’examen des traumatismes. Mais cette méthode de survie, carapace que le soldat se forge contre toute émotion, ne constitue en réalité qu’une grande fuite en avant au bout de laquelle attend l’amas des souvenirs mortuaires, le poids psychologique de la plus grande catastrophe que l’humanité n’ait vue jusqu’alors.



Petit à petit, ce poids s’alourdit sur les épaules de Paul, ce que le lecteur ressent à mesure qu’il s’approche de la fin du roman. Ses réflexions deviennent plus longues, jusqu’à la mort de Kat, dernier de ses camarades, moment où il laisse échapper ses émotions par les actes.
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