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Xenogenesis, tome 2 : L'initiation

Ce deuxième tome est aussi excellent que le premier, il nous plonge sur une Terre à nouveau habitable où deux camps vivent séparés par leur idéologie.

Le camps des humains qui ont accepté l'hybridation avec les Oankali et celui des opposants, les humains contraires à toute mutation.

Akin, le fils de Lilith est kidnappé par des bandits humains qui revendent leurs petites victimes à des villages d'opposants. Arkin est un être spécial, né d'une mère humaine et moitié Oankali, à dix-huit mois, il sait déjà parler et son intelligence est aussi performante qu'un humain adulte. Mais son corps est faible, il ne peut encore lutter contre ses ravisseurs. Vendu à un village important, Phoenix, celui de son ami Tino, il fait connaissance d'anciens compagnons de sa mère avant de revenir sur Terre, Tate et Gabe. Malgré sa différence, il sera accepté et protégé par certains d'entre eux. Arkin, de par son intelligence hors norme et sa curiosité cherchera à comprendre le genre humain mais aussi l'autre partie qui le compose, les Oankali d'origines, les plus puissants, les Akjai.

Arkin est combattu car il doit choisir un camps et bientôt sa métamorphose s'accomplira, que deviendra-t-il? Comment le percevront les opposants auxquels il s'est attaché? Quel avenir pour cette misérable humanité contrainte et stérilisée?

Je n'en dévoilerai pas plus, car la complexité de cette œuvre mérite qu'on laisse à chacun le plaisir de la découvrir par soi-même, et surtout qu'on y puise la richesse d'une pensée qui s'exprime à travers le questionnement sur l' humanité en divers possibles.

J'attends le troisième tome avec impatience, confortée par l'immense talent de cette grande autrice, Octavia Butler. Un nom que je ne suis pas prête d'oublier.
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Xenogenesis, tome 2 : L'initiation

En une mobilisation quasi-totale des motifs de la science-fiction, une formidable fresque politique et philosophique du métissage et de l’impérialisme « bienveillant » – et de ce que s’y joue de nos préjugés.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/05/06/note-de-lecture-la-trilogie-xenogenesis-octavia-butler/



Pas de note de lecture proprement dite pour « L’Aube », « L’Initiation » et « Imago », les trois ouvrages composant ensemble la trilogie Xenogenesis d’Octavia Butler, publiés en 1987-1989 et traduits chez Au Diable Vauvert par Jessica Shapiro en 2022-2024 (comblant ainsi enfin un manque essentiel dans l’exposition de l’œuvre de la grande autrice afro-américaine dans notre pays) : ils font en effet l’objet d’un petit article de ma part dans Le Monde des Livres daté du vendredi 3 mai 2024 (à lire ici). Comme j’en ai pris l’habitude en pareil cas, ce billet de blog est donc davantage à prendre comme une sorte de note de bas de page de l’article lui-même (et l’occasion de quelques citations des textes, bien sûr).



⏰ Il aura fallu quasiment trente-cinq ans pour que cette série pourtant fondamentale d’une autrice qui ne l’est pas moins soit enfin traduite en français. Saluons donc ici le travail opiniâtre des éditions Au Diable Vauvert qui, depuis qu’elles s’affairent autour de l’œuvre d’Octavia Butler, avec la publication en 2003 de « La parabole du semeur » (1993), sont bien en voie de mettre fin à des décennies d’un ahurissant mélange de silence et de n’importe quoi éditorial (ouvrages parus dans un joyeux désordre, traductions incomplètes ou fautives, omissions de certains tomes au sein de cycles en plusieurs volumes, etc.) qui avait longtemps caractérisé leurs prédécesseurs.



🧑‍🧑‍🧒‍🧒 Cette trilogie est fondamentale pour saisir la puissance heuristique du métissage et de l’hybridation, au sens génétique cher à la science-fiction d’abord, mais encore davantage au sens philosophique et historique qui fait pousser de si nets cris d’orfraie à tous les tenants des « chocs des civilisations » et autres lectures à sens unique de l’Histoire – et de ce qu’on peut en déduire. Cet aspect étant celui que je souligne le plus dans l’article du Monde des Livres sus-cité, je ne l’évoquerai pas davantage ici.



🫥 Octavia Butler est sans aucun doute l’une des inspiratrices voire des « fondatrices » (si le mot avait vraiment un sens en la matière) de ce mouvement littéraire et extra-littéraire que l’on appelle aujourd’hui l’afrofuturisme. Toutefois, si des textes tels que « Liens de sang » (1979) ou « Novice » (2005), ou naturellement ceux des deux « Paraboles », celle du « Semeur » (1993) et celle des « Talents » (1998), reflètent très directement le pas de côté afro-américain qui peut être introduit pour notre plus grand bénéfice collectif dans notre compréhension de ce qui se joue aujourd’hui entre passé et futur, la trilogie « Xenogenesis » – comme, d’une autre manière, celle du « Patternist » (1976-1984) qui la précédait en écriture – est plus indirecte dans ce domaine, projetant la métaphore de la domination esclavagiste à un haut degré philosophique d’universalité englobante, et d’une puissance à mon sens accrue, si elle est sans doute moins immédiatement spectaculaire.



🇺🇳 Si la trilogie « Xenogenesis » mobilise de manière intense les ressources de la psychologie humaine individuelle et collective (au long cours : l’étagement réalisé en la matière par les trois volumes est tout à fait spectaculaire), tout particulièrement lorsqu’elle est confrontée rationnellement comme irrationnellement à la notion même d’humanité, ainsi que celles de la philosophie (avec une étonnante touche spinoziste d’intellection de la nécessité qui se fait jour à plusieurs reprises dans l’évolution de la relation entre survivants humains et « envahisseurs-sauveteurs » oankali), c’est certainement dans son approche en profondeur de l’impérialisme bienveillant qu’elle exprime toute sa puissante saveur. On pourra ainsi la lire avec vif intérêt en parallèle et/ou en comparaison du cycle de l’Élévation de David Brin, du cycle de la Culture de Iain M. Banks et du cycle « Canopus dans Argo : Archives » de Doris Lessing, par exemple.



👽 La trilogie « Xenogenesis » est sans doute l’une des œuvres de science-fiction qui mobilise de la manière la plus exhaustive l’ensemble ou presque des motifs « traditionnels » de la science-fiction pour composer – c’est bien de circonstance – un rarissime melting pot : space opera, post-apocalyptique, transmissions dynastiques, premier contact extra-terrestre, guerre entre communautés, exploration du système solaire,… Excusez du peu ! Elle illustre ainsi avec éclat – comme tant d’autres œuvres majeures (songez ne serait-ce qu’au « Cycle du Nouveau Soleil » de Gene Wolfe , au « Orbitor » de Mircea Cǎrtǎrescu – et peut-être plus encore à son « Solénoïde » -, à l’« Abattoir 5 » de Kurt Vonnegut ou à l’ensemble du post-exotisme d’Antoine Volodine et de ses hétéronymes) la vanité fréquente des micro-classifications en genres, sous-genres et sous-sous-genres à l’intérieur du vaste ensemble des littératures de l’imaginaire (ce qui n’enlève rien, notons-le, aux précieuses qualités d’un ouvrage tel que le « Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire » d’Apophis, un peu paradoxalement).
Lien : https://charybde2.wordpress...
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