Touchstone Books [corriger]

Ayant vu plusieurs fois la websérie, j’étais très curieuse en attaquant ce livre Et je n’ai pas été déçue ! Ce « journal intime » nous permet d’en apprendre plus sur les pensées et les sentiments de Lizzie (qu’elle ne pouvait pas inclure dans ses vidéos à l’intention du public).

On « assiste » également à un grand nombre de scènes telles qu’elles se sont passées et non comme Lizzie nous les « joue » dans la série, ce qui rend notre approche beaucoup plus objective et ne rend les préjugés de Lizzie que plus évidents encore.

Mais on retrouve aussi beaucoup, beaucoup de moments qui ne sont pas mentionnés dans la série et ne font que rendre l’histoire encore plus riche.

Je conseille de le lire et de regarder les vidéos en même temps, pour avoir l’histoire dans son ensemble et dans l’ordre chronologique. La lecture n’en est que plus intéressante !

Le sous-titre du livre : " La Physique de l'Eternité" est une exagération, mais peu s'en faut, vous verrez ! Greg est un astrophysicien de Yale, et Fred en est un de l'Université du Michigan. Ces deux joyeux drilles nous font parcourir l'entièreté de l'existence de l'univers en moins de 300 pages .



C'est que l'univers est encore bien jeune ! Après une courte phase primordiale, où les acteurs principaux de la pièce se sont mis en place ( particules élémentaires, noyaux atomiques et atomes, molécules, ...) le second acte, celui où nous nous trouvons, peut commencer. C'est l'âge des étoiles. Une étoile est une boule de gaz, en équilibre entre l'implosion ( sous l'éffet de sa propre gravité, s'il vous plaît) et l'explosion ( sous l'éffet des réactions nucléaires en son centre). Tant qu'il y a du carburant pour nourrir les réactions, l'équilibre est maintenu. S'il vient à manquer , l'étoile s'éffondre . Alors, plus on est gros, plus on est dépensier et plus la fin arrive vite ! Une supergéante, de quelques dizaines de fois la masse de notre soleil, n'en a que pour quelques dizaines de millions d'années - une paille, vous verrez - avant de s'éffondrer en étoile à neutrons ou en trou noir. Une étoile moyenne, comme la nôtre, tient dix milliards d'années. Et les toutes petites "naines rouges", un dixième de la masse solaire, avares et froides, ne jettent l'éponge qu'après mille milliards d'années ! Des étoiles comme notre soleil, ou encore moins massives, connaissent une contraction plutôt qu'une implosion, et finissent par prendre des dimensions comparables à celles de la Terre : des naines blanches, sans réactions nucléaires elles ne produisent plus d'énergie mais rayonnent encore la chaleur qu'elles contiennent. Ce qui prend quand même un million de milliards d'années.



"Mille milliards de tonnerres de Brest !" aurait hurlé le Capitaine Haddock, et ca ne fait que commencer. Car bien que la plupart des étoiles aient déja vu le jour au moment où vous lisez ces lignes - les nuages d'hydrogène qui les produisent s'épuisant - notre univers, à presque 14 milliards d'années d'âge, est tout au plus un trentenaire. Il en a encore pour bien plus longtemps !



Quoi qu'il en soit, dans quelques milliers de milliards d'années - eh oui ! - il n'y aura plus d'étoiles porteuses de réactions nucléaires, et il ne restera plus que ces restes stellaires - naines blanches et étoiles à neutrons - qui continueront de se refroidir en rayonnant, certes, lumière et chaleur. Elles ne participeront plus au majestueux carrousel des galaxies, les rencontres entre elles - gigantesque billard galactique - ayant éjecté la plupart soit dans les espaces intergalactiques, soit vers le trou noir central que l'on trouve au centre de beaucoup de galaxies.



Au-delà, seuls subsistent les trous noirs, ceux formés par l'éffondrement d'étoiles, et ceux, immensément plus massifs, aux centres de ce qui étaient des galaxies. La température de l'univers voisinant maintenant le zéro absolu, ils sont en mesure de produire un tout petit peu de rayonnement. Ainsi, ils perdent de l'énergie, et donc de la masse, et ce de façon exponentielle. Un trou noir finit dans un feu d'artifice ! Mais, si une naine rouge pouvait rayonner pendant un bon millier de milliards d'années, un très gros tour noir tient le coup pendant cette durée...elevée à la PUISSANCE 8. Oui, un nombre d'années égal à 10 à la puissance 100 . N'y pensons pas.



Après, le rideau tombe. Il n'y a plus de structures - même pas de trous noirs - et plus de possibilité de produire du travail, comme disent les physiciens. L'espace continue son expansion, mais c'est un vide de plus en plus parfait.



Voilà un bien sombre tableau, me direz vous. Mais, il s'agit d'une étude prospective qui repose sur beaucoup de suppositions. D'abord, le cosmos ne contient pas que des objets comme les étoiles, il contient aussi des champs énergétiques - entre autres le champ de Higgs - champs qui pourraient n'être que quasi stables. S'ils "sautent" vers un niveau energétique plus bas, l'énergie ainsi libérée changerait la donne. Ensuite, l'on suppose que les lois naturelles et leurs constantes demeurent inchangées dans ces futurs lointains - qui le sait ? Enfin, il n'est pas probable que toutes les lois naturelles soient parfaitement connues, ce qui pourrait réserver des surprises.



Tout ceci est fort amusant, mais c'est un peu comme si une pauvre fourmi, en regagnant sa fourmilière, au fond de votre jardin, s'inquiétait de la dérive des continents...

Un petit livre bien sympathique ! En voiture pour le 14ième siècle Anglais !



La fin du Moyen-Age est un monde si différent du nôtre.

La société est stratifiée: les trois états, bien sûr, et une hiérarchie- basée sur la richesse- à l'intérieur de chaque état.

Les villes échappent déjà partiellement à cette organisation de la société.

Mais ce sont de bien petites choses : la plupart comptent de 2000 à 4000 habitants. Seules 10 villes comptent plus de 4000 habitants, avec à leur tête Londres, monstrueuse métropole de 40.000 âmes.



En ville l'on vit du marché hebdomadaire, qui soutient artisans, commercants et agriculteurs du voisinage.Et l'on essaye de se débrouiller dans un espace minuscule. Un dixième de la superficie est vouée au roi. Un autre à la paroisse. Jusqu'à un tiers aux monastères. Le reste est accaparé par les demeures des négociants et artisans les plus fortunés, ainsi que leurs ateliers et échoppes. Les autres se débrouillent avec une maisonnette à deux compartiments ; le petit où dorment les enfants, le grand où dorment les parents, et où se fait la cuisine. L'on mange dehors. Par manque d'espace l'on fait tout dehors, y compris ses besoins. La ville médiévale est donc un vrai bouillon de culture, au sens biologique ! Il n'est pas question de contrôler la population de rats, l'on n'arrive même pas à réduire celle des cochons sauvages attirés par les ordures.



C'est un monde violent. Cruel. Les fils de nobles s'entraînent inlassablement au métier des armes à partir de 6 ou 7ans, et à 16 ans ils sont des combattants adultes.Les autres ( clergé exclus) ont tout interêt à savoir se défendre, d'abord parce que l'on peut les appeler sous les armes avec l'équipement qu'ils ont pu se procurer.

de leurs propres deniers. Ensuite pour se défendre dans vie de tous les jours. C'est le Far West, mais à l'arme blanche. C'est que dans une société stratifiée l'on a le sens de l'honneur, du respect, terriblement développé. Surtout parmi les nantis, ou il se manifeste par une étiquette pointilleuse, mais aussi chez les autres, ou l'usage de la dague voir de l'épée ou de l'arc règle les disputes . L'on cherche à distendre les limites de sa station sociale par le port de vêtements somptueux. Au point que la ville de Londres doit édicter des lois reglant le port des fourrures, metaux précieux et joyaux. La loi, justement, est féroce. Les punitions corporelles, les exécutions sont des divertissements publics prisés.



Pourtant l'homme de cette époque n'est pas une brute sadique . L'on apprécie la musique, la poésie, les jardins. La spiritualité, la dévotion jouent un rôle important dans la vie quotidienne. Environ 20% de la population citadine mâle sait lire, environ 5 % hors des villes. La situation de la femme est peu enviable. En gros, sa situation est le mirroir de la situation de lson mari. Noble dame, riche bourgeoise, femme d'ouvrier.



Il n'est pas non plus enfermé dans sa ville ou son bourg ( s'il est libre). Il y a des routes. Les viae romaines bien sûr, mais après un millénaire elles sont souvent en mauvais état. Il y a toutes sortes de "routes" qui ont été faites depuis, mais elles servent surtout aux transhumances de bétail, ou aux militaires. C'est pourquoi le seigneur local est chargé de leur entretien - ce qu'il fait tant bien que mal. Les ponts, surtout ceux en pierre, sont rares - il va falloir nager. Et voyager de compagnie, car les brigands sévissent. Vous accompagnerez un convoi de marchands, armés bien sûr, et souvent aidés de quelques combattants professionnels, probablement des anciens soldats .L'on voyage à cheval et l'on transporte les marchandises à l'aide d'animaux de bât, les routes étant trop mauvaises pour l'usage du chariot. Si l'on voyage pour le commerce, l'on se déplace aussi pour se marrier, pour aller en pélerinage, ou pour aller à la guerre. Ceux qui ont quitté l'Angleterre ont souvent combattu en Ecosse, en Irlande, voir en Espagne ou en Europe de l'Est.



La mortalité infantile est terrifiante ( la moitié des enfants n'atteint pas l'âge adulte). D'ou une espérance de vie à la naissance de l'ordre de 40 ans.



Un monde si différent du nôtre !

Ce petit livre nous y promène, souvent avec l'oeil d'un sociologue. toujours avec simplicité, parfois avec humour .



Je vous le recommande chaudement !